Le suffrage universel comme révélateur possible de l’existence politique des pauvres parmi les pauvres

S’il est l’un des inventeurs du « parlementarisme rationalisé » qui caractérise cette Constitution de 1958 sous l’empire de laquelle nous vivons depuis deux générations, Charles Benoist est aussi, à sa façon – qui est aussi la façon de Lénine mais pour de tout autres raisons -, un spécialiste de la conscience de classe ouvrière et de son … Lire la suite Le suffrage universel comme révélateur possible de l’existence politique des pauvres parmi les pauvres

Cette conscience de classe qui inquiète tant la bourgeoisie

Même si, comme je le rappelais précédemment, la France de 1914 était encore un pays majoritairement rural, Charles Benoist sait bien distinguer où sont, alors, les forces politiques montantes : « Le Nombre – c’est le suffrage universel, et dans le suffrage universel, c’est la classe ouvrière représentée surtout par les ouvriers de la grande industrie, qui, … Lire la suite Cette conscience de classe qui inquiète tant la bourgeoisie

La lutte des classes à tout petit feu

Ainsi que nous l’avons vu, Charles Benoist place la question du contrôle des pouvoirs de l’État comme un enjeu entre le capital et le travail. Selon lui, sitôt que survient le suffrage universel (masculin), c’est-à-dire ce qu’il appelle la loi du Nombre, le travail a tout ce qu’il faut pour devenir souverain. Certes, le capital … Lire la suite La lutte des classes à tout petit feu

Mettre un bonnet d’âne sur le suffrage universel

Comme nous l’avons vu, selon Charles Benoist (1905), si 1789 a été l’émergence politique de la propriété privée des moyens de production et d’échange, et l’antécédent nécessaire de son code bien à elle, le Code civil (1804), il allait falloir, après le surgissement fougueux du travail sur la scène politique en 1848, apprendre à saisir … Lire la suite Mettre un bonnet d’âne sur le suffrage universel

Code de la propriété contre code du travail : la mise en loi des rapports de classe

Parmi les grands-prêtres de ce « parlementarisme rationalisé » qui figurera comme un mécanisme essentiel de détournement du suffrage universel au cœur même de la Constitution de 1958, nous venons de débusquer Charles Benoist à partir de son ouvrage publié en 1905 : « La Crise de l’État moderne. » Avec lui, nous avons tout d’abord appris que la France … Lire la suite Code de la propriété contre code du travail : la mise en loi des rapports de classe

D’un De Gaulle de pacotille au possible héroïsme citoyen de demain

» En sa qualité de pièce majeure dans le bagage intellectuel de Charles de Gaulle pour ce qui touche aux institutions à faire valoir en France, André Tardieu valait d’abord pour sa façon de mettre en garde contre les erreurs qui peuvent émaner de l’expression du suffrage universel : la loi du nombre n’est, selon lui, … Lire la suite D’un De Gaulle de pacotille au possible héroïsme citoyen de demain

Une France qu’il faut arracher des mains du peuple français, de peur qu’il ne nous la casse

Fatigué de la politique active, André Tardieu décida de rompre, et de mettre par écrit les leçons qu’il pensait pouvoir tirer de cette expérience malheureuse qui l’avait fait passer de l’enthousiasme pour le rêve américain à la réalité cruelle d’une crise économique qui paraissait devoir tout balayer sur son passage. Nous le retrouvons volontairement désœuvré … Lire la suite Une France qu’il faut arracher des mains du peuple français, de peur qu’il ne nous la casse

Cet André Tardieu que Charles de Gaulle n’aurait pas fait que lire « comme tout le monde »

C’est à Nicholas Wahl, spécialiste états-unien de la « Naissance de la Cinquième République » que nous devons de savoir que Charles de Gaulle – comme il le lui avait d’abord confié dès 1961 – avait lu André Tardieu « comme tout le monde », mais c’est également à lui qu’est due l’affirmation selon laquelle la proximité entre la … Lire la suite Cet André Tardieu que Charles de Gaulle n’aurait pas fait que lire « comme tout le monde »

Les moyens institutionnels nécessaires pour produire une conversion de la France au « rêve américain »

Alors qu’il était vivement poussé par trois membres du Comité consultatif constitutionnel à « organiser », d’une façon ou d’une autre, l’interdiction du parti communiste à partir de la nouvelle Constitution elle-même, Michel Debré a donc répondu par la sanctuarisation du pouvoir réglementaire (domaine de l’exécutif) au détriment du pouvoir législatif (domaine de l’Assemblée élue au suffrage … Lire la suite Les moyens institutionnels nécessaires pour produire une conversion de la France au « rêve américain »

En route pour les arcanes du parlementarisme rationalisé

Dans sa séance du 13 août 1958, le Comité consultatif constitutionnel reçoit Michel Debré, garde des sceaux du gouvernement présidé par Charles de Gaulle, et principal promoteur de la Constitution en cours d’élaboration. En présence de ce personnage, dont chacun sait qu’il tient, par-dessus tout, à la stabilité gouvernementale, le député Bruyneel souhaite placer sous … Lire la suite En route pour les arcanes du parlementarisme rationalisé