Si la Fête du Travail trouve son origine dans une lutte sans merci entre la classe ouvrière et le patronat, dont l’issue sanglante atteindrait son paroxysme dans des catastrophes comme la fusillade de Fourmies dans le Nord de la France, à la fin du XIXe siècle, elle a, depuis, traversé des décennies – et plusieurs régimes politiques, pour atteindre un consensus politique et social, qui ne doit pas faire oublier qu’un régime aussi anti-démocratique que celui de Vichy l’avait repris à son compte pour l’inscrire sur sa bannière.
Si donc, elle fut une création « populaire », on peut se demander si la Fête du Travail correspond encore à une réalité sociale contemporaine, caractérisée par la persistance d’une armée de chômeurs qui, malgré l’utilisation de diverses méthodes de « remise au travail », ne désemplit pas.
N’est-ce pas, encore et toujours, la grande question du droit au travail qui se pose, de la même façon qu’elle se sera posée avec toute son acuité au plus fort de la Révolution de 1848 ?…
Christine CUNY