Les crimes de Staline (de Poutine ???…), quelles preuves ? 24. Hannah Arendt virtuose du « totalitarisme » qu’elle croit pouvoir dénoncer par ailleurs

Comme nous le savons maintenant, ce n’est pas dans le rapport Khrouchtchev qu’Hannah Arendt aurait pu trouver la présentation qu’il lui fallait d’un Staline criminel par dizaines de millions… Pas plus que dans aucun des documents officiels « introuvables », comme elle ne cesse de feindre de s’en affliger.

La bonne solution, la moins coûteuse en termes de recherche, consiste effectivement, pour elle, à prendre les dizaines de millions de victimes là où elles se trouvent effectivement – du côté d’Hitler – et d’en réaliser un collage sur l’URSS de Staline, le tout étant soigneusement développé à travers le spectacle itinérant des Guignols du totalitarisme.

Dans un premier temps, et pour bien préparer les esprits à une autre grande scène d’escamotage, il faut à Hannah Arendt reprendre le chant bien connu du peu de fiabilité des archives de Smolensk qu’elle-même considère pourtant avec toute la bienveillance possible pour mieux y dénoncer ensuite les trucages dont elle a un impérieux besoin (pages 206-207 des « Origines du totalitarisme ») :
« Pour la période du règne incontesté de 
Staline à partir de 1929, les archives de Smolensk tendent à confirmer ce que nous savions déjà de source moins irréfutable. Cela est même vrai de quelques-unes de leurs étranges lacunes, spécialement celles qui concernent les données statistiques. Car cette absence prouve simplement qu’à cet égard comme à tous les autres, le régime stalinien était impitoyablement cohérent : tous les faits qui ne concordaient pas, ou qui étaient susceptibles de ne pas concorder, avec la fiction officielle – statistiques sur les récoltes, la criminalité, incidences véritables des activités ‘contre-révolutionnaires’ par opposition aux conflits fictifs ultérieurs – étaient traités comme si ce n’était pas des faits. En complète adéquation avec le mépris totalitaire pour les faits et la réalité, toutes les statistiques... » (Nous coupons cette dernière phrase qui permet de mesurer qu’en fait de « totalitarisme », madame Arendt se range elle-même sous la définition qu’elle en donne : mépris pour les faits et la réalité).

En effet, tout ce paragraphe fourmille d’une masse invraisemblable de pièges dont nous ne soulignons que les plus significatifs…

Une fois qu’elle nous a bien intoxiqués, voilà ce qu’avance Hannah Arendt pour nous convaincre définitivement, et sans vraies preuves à l’appui, de la parfaite synergie qui réunissait Hitler et Staline sous la bannière d’un totalitarisme dont elle-même pratique si bien les manoeuvres de diversion qu’elle trouve à s’y dénoncer :
« J’énumérerai rapidement quelques-uns des points les plus frappants, qu’on ne pouvait auparavant que deviner, et qui sont maintenant étayés par des documents [lesquels?]. Nous avons toujours soupçonné, mais nous savons [« ce que nous savons, et que », comme l’écrivait 
Molière dans « Le médecin malgré lui », c’est-à-dire : rien…] aujourd’hui que le régime ne fut jamais ‘monolithique’, mais ‘consciemment construit autour de fonctions qui se recoupaient, qui se doublaient ou qui étaient parallèles’, et que cette structure grotesquement amorphe tenait debout en vertu du même principe du Führer – le prétendu ‘culte de la personnalité’ – que nous trouvons dans l’Allemagne nazie […]. »

Ici nous sommes renvoyés à une note évidemment fracassante dont le propos doit servir à démontrer le caractère irréfutable de la symbiose stalinisme-nazisme… gare!
« Rien ne souligne plus éloquemment les ressemblances des deux systèmes que ce que 
Ilya Ehrenbourg et d’autres intellectuels staliniens disent aujourd’hui pour s’efforcer de justifier leur passé ou simplement pour rendre compte de leurs sentiments pendant la grande purge. ‘Staline ne savait rien de la violence absurde exercée contre les communistes, contre l’intelligentsia soviétique’, ‘ils le cachent à Staline‘, et ‘si seulement quelqu’un le disait à Staline‘, ou, finalement, le coupable n’était pas du tout Staline, mais tel ou tel chef de la police. Il est superflu d’ajouter que c’est exactement ce que disaient les nazis après la défaite de l’Allemagne. »

Certes, et, avant eux, les divers personnages qui voulaient exonérer Louis XIV ou Louis XVI – pour ne retenir que ces deux-là – de telle ou telle responsabilité… Ainsi, rien ne soulignerait « plus éloquemment la ressemblance des deux systèmes », etc… que ce pauvre lieu commun.

Ne nous laissons pas entièrement démonter : Madame Arendt va certainement se refaire. Laissons-lui l’occasion de retenter sa chance à la table de jeu des Guignols du totalitarisme.

Michel J. Cuny


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