IV. 52 – De « fausses équivalences » …Selon Mme Power
Mme Power, craindrait-elle la réelle histoire
de États-Unis ?
Concernant la guerre en cours dans ce pays arabe qu’est la Syrie, les informations dont Mme Power, représentante des États-Unis à l’ONU, fait état, lui proviendraient-elles uniquement de l’opposition armée contre la République Arabe Syrienne ?
« Il suffit de regarder les photos publiées sur Internet par les habitants de l’est d’Alep ces deux derniers jours. On y voit des Syriens entassés dans des couloirs tachés de sang ; des hommes, des femmes et des enfants en guenilles, allongés dans des mares de sang dans des hôpitaux de fortune ; des bébés sans connaissance qu’il faut alimenter manuellement en oxygène parce que les générateurs ne marchent plus. Et lorsque ces victimes ont besoin de soins spécialisés, ceux-ci ne sont tout simplement pas disponibles. Pire encore, elles ne peuvent pas quitter la partie orientale d’Alep. Elles sont prises au piège, de manière barbare, moyenâgeuse. » [Idem, page 6/26.]
Voilà, les deux mots sont lâchés : « barbare » et « moyenâgeuse »… Mme Power oublie que les barbares sont ceux de son pays d’adoption, les États-Unis, qui bombardent les populations pour les protéger, et que les moyenâgeux sont les monarques du Golfe, leurs alliés. Elle oublie de parler des méthodes utilisées par les troupes états-uniennes… partout où elles vont, sur terre, sur mer et dans les airs, pour attaquer les populations et détruire le développement des pays : tout cela pour imposer – par le diktat des armes – des superstructures, avec des hommes de paille, dont les populations ne veulent pas, et pour prendre le contrôle de l’économie de ces pays.
Bien évidemment, depuis le 30 septembre 2015, date du soutien technico-militaire apporté par la Russie à la Syrie et du renfort apporté aux troupes iraniennes et libanaises, l’opposition a tendance à perdre du terrain. Ce qui ne convient pas aux dirigeants des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France qui, n’étant déjà pas capables de gérer leurs États respectifs, ne veulent qu’une chose : s’ingérer dans les affaires intérieures, politiques et économiques des autres États, dont la République Arabe Syrienne en évinçant le Président Bachar El Assad de la fonction pour laquelle il a été élu par la population.
Mme Samantha Power n’est jamais que la porte-parole zélée de la mauvaise foi séculaire de son pays d’adoption lorsqu’elle assène au membres présents du Conseil de sécurité…
« Inutile de dire que cela fait longtemps que la Russie a le pouvoir de stopper ces souffrances. Les États-Unis ont travaillé pendant huit longs et pénibles mois avec la Russie pour trouver un accord incluant un nouvel engagement en faveur de la cessation des hostilités. Rien que la semaine dernière, les États-Unis ont organisé deux réunions ministérielles du Groupe international de soutien pour la Syrie dans le but de faire cesser la violence et de rétablir la cessation des hostilités. Nous l’avons fait, non pas parce que nous croyons à la bonne foi de la Russie en ce qui concerne la Syrie – comme tout le monde, nous savons bien que la Russie n’a eu de cesse de dire une chose et de faire le contraire. Nous l’avons fait parce qu’il n’y aura pas de paix en Syrie si la Russie s’entête à y faire la guerre. Nous estimons que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour trouver le moyen d’arrêter la violence et de s’engager sur la voie d’une transition politique, seule possibilité de mettre fin au conflit. C’est pourquoi nous continuons aujourd’hui encore de rechercher tous les moyens permettant de revenir à une cessation des hostilités. » [Idem, page 7/26.]
Au grand dam de Mme Power, une lecture attentive de l’histoire séculaire des Européens-États-Uniens enseigne que les territoires, qui sont devenus au XVIIIème siècle les États-Unis, ont été arrachés aux peuples millénaires par le génocide, que l’agriculture et l’industrie y ont été assurées par des millions de Noir(e)s déporté(e)s d’Afrique et réduit(e)s en esclavage de l’autre côté de l’Atlantique, et que, dans nos temps dits modernes et dans nos pays dits civilisés, les États-Unien(ne)s ne cessent de vouloir faire la guerre. Quant à l’histoire plus récente, elle enseigne que les pays les plus belliqueux sont les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, les trois puissances du Conseil de sécurité qui combattent, à tout prix, les deux autres, la Russie et la Chine.
Mme Power, croyant sans doute que le monde entier soutient le “camp du Bien”, celui des États-Unis et de leurs colonies comme la Grande-Bretagne et la France, contre les barbares, les moyenâgeux, les monstres, les criminels, qui se trouvent dans le “camp du Mal”, celui de la Russie et de la Chine, se lance dans une attaque contre les médias russes…
« Néanmoins, et c’est une question de bon sens, une cessation des hostilités qui ne vaut que dans un sens ne peut être durable. On ne peut pas mener une offensive militaire massive, d’un côté, et se dire pour la paix, de l’autre. Cela peut convaincre sur la chaîne Russia Today, mais pas dans le reste du monde, qui dispose d’une montagne de preuves attestant clairement ce que la Russie est en train de faire. Mercredi dernier, le Ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré ici même que, dans le dossier syrien, « la Russie a toujours été en faveur d’une solution exclusivement pacifique » (S/PV.7774, p.7). » [Idem, page 7/26.]
Sergueï Lavrov, un homme de paix
Mme Power peut répandre tout son fiel à l’ONU. Depuis la création de l’État sioniste, le Proche-Orient n’a cessé d’être agité par des conflits : Syrie, Liban, Jordanie qui sont exportés jusqu’en Afrique : Égypte, Libye… La guerre froide entre les États-Unis et l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques) et ses suites jusqu’à maintenant n’ont cessé et ne cessent d’agiter les pays de l’ex-URSS, de l’ex-Yougoslavie… Les populations de l’Afghanistan, des Balkans, de la Roumanie, de l’Irak, de l’Iran, de la Libye, du Mali, de l’Ukraine, de nouveau de la Syrie, etc., ne peuvent être dupes des élucubrations de la propagande occidentale larguées comme des bombes.
Il n’y a pire accusateur(rice) que celui ou celle qui projette ses propres défauts sur autrui comme pour s’en débarrasser à bon compte : et donc, Mme Power accuse nommément M. Lavrov d’avoir un double langage…
« Pourtant, étant donné le moment où a débuté cette offensive, on peut raisonnablement penser que les forces russes et syriennes étaient littéralement en train de charger les munitions incendiaires et autres barils d’explosifs sur leurs avions à l’heure même où le Ministre Lavrov parlait ici de paix. Le lendemain, après que la Russie et le régime ont commencé à déverser une pluie de bombes sur les civils dans l’est d’Alep, le Ministre Lavrov déclarait à la presse qu’il fallait sauver les perspectives d’une cessation des hostilités. Est-ce là la manière dont la Russie entend sauver la cessation des hostilités ? Comme l’ONU l’a indiqué à de nombreuses reprises et aujourd’hui encore, ces frappes aériennes contre des zones d’habitation sont constitutives de crimes de guerre. » [Idem, page 7/26.]
Encore le « on » auquel il est possible de faire penser, dire, exécuter tout ce qu’« on » veut. D’autant plus que le « on » « peut » « raisonnablement » « penser que »… Bien sûr, la population de l’ouest, du sud ou du nord d’Alep, Mme Power s’en fiche. Mais les civils de l’est… ou, plutôt, les groupes d’opposants syriens modérés les armes à la main, réfugiés dans l’est de la ville et truffés de combattants d’Al Nosra… pas touche ! Et Mme Power d’agiter la sonnette d’alarme à l’ONU pour considérer que « ces frappes aériennes contre des zones d’habitation sont constitutives de crimes de guerre », mais d’oublier que les forces de l’OTAN ont, partout où elles sont passées, attaqué et détruit des maisons d’habitation et fait des hécatombes dans les populations civiles. Décidément, la représentante des États-Unis à l’ONU fait fort pour obtenir une comparution et une condamnation (à mort après des procès bâclés ?) des dirigeants de la Russie et de la Syrie par la CPI (Cour Pénale Internationale)…
Mais Mme Power me maudirait si elle me lisait. Car, pour elle…
« Ce n’est ni le jour ni le moment de blâmer toutes les parties ni d’établir de fausses équivalences. » [Idem, page 7/26.]
Effectivement, accordons à Mme Power cela… les « équivalences » ne seraient que « fausses » car il est difficile, pour un État dans le monde, d’équivaloir les États-Unis quant au nombre de guerres lancées par eux sur un peu plus de deux siècles d’existence (1776-2017), quant aux destructions des infrastructures et des superstructures des pays, quant aux massacres des populations ; quant aux… en quelques mots si chers à Mme Power… « crimes de guerre », ils n’ont d’équivalent que le nazisme mais celui-ci n’a duré au pouvoir que 12 années (du 30 janvier 1933 aux 8-9 mai 1945).
Suite : IV. 53 – L’encore Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, se rend-il compte de ce qu’il dit ? 13 décembre 2016
Françoise Petitdemange
20 mai 2017