Empire romain d’Orient – Empire romain d’Occident
16
Le polythéisme
dans le monde gréco-romain
L’histoire de la Grèce antique s’écrit entre le IVème millénaire (premières traces d’occupation par des populations d’origine aryenne et peut-être nordique) et 31 ans avant J.-C. : les premiers habitants furent les Pélasges, les Crétois(es)… Et puis, il y eut l’arrivée, par vagues successives de migrant(e)s, des Achéen(ne)s, des Éolien(ne)s, des Ionien(ne)s, des Dorien(ne)s. La Grèce antique fut marquée par les civilisations cycladique et minoenne, mycénienne, par une période obscure, par les époques dites archaïque, classique, et par l’âge hellénistique (IVème – Ier siècles avant J.-C.).
La Grèce antique allait perdre, du IIIème au Ier siècles, son indépendance : d’abord placée sous protectorat romain, elle deviendrait province romaine d’Achaïe (an 27 avant J.-C.) : le déclin de son économie et de ses cités s’avérant inéluctable, elle ferait partie de l’Empire byzantin (395 – 1453 après J.-C.), puis de l’Empire ottoman (1453 – 1830).
Les populations de la Grèce antique ont d’abord divinisé les forces de la nature. Puis elles ont voué un culte à de nombreux(euses) dieux et déesses, qu’elles ont personnifié(e)s en les représentant sous forme d’êtres humains dont l’ensemble composait le « panthéon », auxquel(le)s il arrivait toutes sortes d’aventures, plus ou moins héroïques, qui mettaient en scène des demi-dieux et des demi-déesses, et qui font partie de la mythologie… Ce panthéon contribuait nécessairement à la compréhension de l’origine du monde par les habitant(e)s de la Grèce antique.
À l’origine… le Chaos, d’où avaient procédé la Déesse-Terre, Gaia, et le Dieu du Désir amoureux, Éros. Puis Gaia avait produit d’elle-même Ouranos et Pontos, le Dieu-Ciel et le Dieu-Mer.
Gaïa et Ouranos avaient engendré six Titans (Coéos, Crios, Cronos, Hypérion, Japet, Océan) et six Titanides (Mnémosyne, Phoebé, Rhéa, Théia, Thémis, Téthys)… De Cronos et de Rhéa, sa sœur, étaient né(e)s les Olympien(ne)s : Hestia, Zeus, Héra, Hadès, Poséidon, Déméter. De Zeus et d’Héra, sa sœur, étaient né(e)s Arès, Hébé, Illithye, Héphaïstos ; d’autres déesses, Zeus avait eu une nombreuse descendance dont Athéna, Aphrodite, Apollon et Artémis, Héraklès, Hermès, Dionysos. Les Grecs-Grecques vénéraient tout particulièrement les douze dieux et déesses qui vivaient, selon leurs croyances, sur le mont Olympe.
*
L’histoire de la Rome antique s’écrit, quant à elle, un peu plus tard que celle de la Grèce antique. Le site était habité, depuis la seconde moitié du IIème millénaire, par les Italiotes (des Indo-Européens) qui avaient submergé les peuples antérieurs, comme les Ligures et les Iapyges, au moment de la fondation de la Rome Antique (vers 900 ans – 27 ans avant J.-C.) que la tradition place sur le mont Palatin, l’une des hauteurs situées à proximité du Tibre, à quelque 22 kilomètres de la Mer : cet établissement a été le cœur à partir duquel s’est construit l’Empire romain (de l’an 27 avant J.-C. à l’an 395 après J.-C). Au VIIIème siècle avant J.-C., à l’époque de Romulus, le site sera appelé « Roma Quadrata » (la « Rome Carrée »), et sera une cité fortifiée. La Rome des rois se présentera sous la forme d’une forteresse avec une citadelle, le Capitole (qui a son équivalent dans l’Acropole à Athènes) et un centre religieux situé sur l’Aventin.
Les guerres de conquête allaient mener les rois et les consuls à constituer, du IIIème au Ier siècles avant J.-C., un véritable empire. La Gaule serait conquise par César de sa propre initiative, c’est-à-dire sans avoir recueilli l’avis du Sénat (58-51 avant J.-C.). Dictateur pour dix ans puis à vie, il voulut faire de l’Empire romain un État unifié. Les républicains, au nombre desquels se trouvait Brutus, son fils adoptif, le firent assassiner au Sénat, en 44 avant J.-C. L’autre fils adoptif et petit-neveu de César, Octave, et l’ami de César, Antoine, se disputèrent le pouvoir puis se partagèrent l’Empire : Octave dominerait en Occident et Antoine, en Orient. Malgré ces arrangements, la lutte reprit de plus belle : en l’an 31 avant J.-C., Antoine et son épouse Cléopâtre, reine d’Égypte, étant vaincu(e) sur mer, à Actium, il-elle mirent fin à leurs jours ; l’Égypte serait bientôt annexée à l’Empire romain dont Octave deviendrait le seul maître.
Après de nouveaux rapports de force entre différents protagonistes, le dernier empereur, Théodose 1er (346-395 après J.-C.) allait mettre fin à l’unité romaine en partageant l’Empire romain entre ses deux fils avant sa mort : Honorius aurait l’Empire d’Occident et Arcadius celui d’Orient… En l’an 395, l’Empire romain était ainsi divisé en deux parties : Empire romain d’Occident (395 – 476) et Empire romain d’Orient (395 – 1453). L’an 476 allait marquer à la fois la fin de l’antiquité romaine et de l’Empire romain d’Occident) ; quant à l’Empire romain d’Orient ou Empire Byzantin, qui s’était construit autour de la « nouvelle Rome », Constantinople, sur les ruines de l’antique Byzance, il se maintiendra durant près de mille ans, jusqu’à la prise de Constantinople par les Ottomans, en 1453, qui deviendrait capitale de l’Empire ottoman sous le nom d’Istanbul. Celui-ci allait pousser son expansion territoriale sur trois continents (Europe, Moyen-Orient, Afrique) autour de la Mer Méditerranée : il durerait de 1299 à 1923.
Les Romain(e)s pouvaient adopter les divinités des autres peuples qu’ils colonisaient, tel Toutatis, le dieu gaulois ; ils avaient aussi leurs dieux et déesses qui trouvaient leur équivalence chez les dieux grecs : Jupiter, Junon, Neptune, Vulcain, Minerve, Bacchus, Vénus, Phébus, Mars, Diane, Mercure, Vesta…
Les cultes dans l’Empire romain
Suite : 17. De l’hénothéisme au monothéisme dans le monde arabe
Françoise Petitdemange
12 décembre 2016