Un mois après la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, la bourgeoisie, par les meilleurs de ses rédacteurs, mettait en place la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le 26 août 1789. L’article 2 de cette Déclaration énonce… « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
En réalité, il faut entendre…
par « liberté », la liberté d’entreprendre dans le sens de la création d’entreprise,
par « propriété » – mot qui, d’être souvent passé sous silence, n’en façonne pas moins la réalité -, l’appropriation privée, par une minorité d’individus, de familles, de clans, des moyens de production et d’échange,
par « sûreté », toute protection des personnes et des biens qui garantisse la classe bourgeoise, propriétaire du capital, de toute volonté du peuple de s’élever contre l’exploitation de son travail et donc contre le vol de sa propre vie au jour le jour,
par « résistance à l’oppression », la lutte, au profit de la bourgeoisie, contre un retour de l’aristocratie au pouvoir.

Après la révolution de 1789, la bourgeoisie devait s’efforcer d’amener l’aristocratie à oublier le fait qu’elle lui avait ravi le pouvoir quasi-définitivement, et ce, surtout, à compter du 21 janvier 1793, jour où le roi Louis XVI avait été guillotiné. Mais, depuis un certain temps déjà, les mariages de personnes et les mariages d’intérêts permettaient à la grande bourgeoisie d’acquérir un blason avec sa fortune, et à l’aristocratie de redorer le sien…
Suite : De l’assassinat de Muammar Gaddhafi à l’obtention du prix Nobel de la paix
Françoise Petitdemange