Régimes totalitaires !… qu’il faut bombarder… Dictateurs !… qu’il faut égorger ou pendre au plus vite !…

D’où leur vient cette soudaine frénésie ? Quel est l’étendard qu’ils brandissent à travers cette volonté d’une justice tout ce qu’il y a de plus massacrante ?

Yougoslavie ! Irak ! Libye ! Syrie ! en attendant la suite… A qui profite cette vague d’ingérences, de bombardements, de guerres civiles soigneusement mises au point, et magnifiquement dynamisées ?

Nous allons ici revenir aux origines… Aux origines de cette nouvelle religion politique qui met en cause, devant Dieu et devant les hommes – pourrait-on s’amuser à dire -, le « totalitarisme »…

C’est qu’il existe un livre qui nous trace la route. Il est de la célébrissime Hannah Arendt qui incarne, à elle toute seule, la conscience morale du vingtième siècle… et de ce début de vingt-et-unième siècle… N’y allons pas par quatre chemins : rien de plus pitoyable !…

Hannah Arendt (1906-1975)

Mais rien, tout à la fois, de plus significatif puisqu’elle était juive, et que, sur la scène de la grande morale, l’Holocauste a maintenant triomphé de toute la concurrence. Les 27 millions de victimes soviétiques de la Seconde Guerre mondiale ont disparu sous les 6 millions de victimes juives… grâce à la doctrine du… totalitarisme et des dictateurs sanguinaires dont Joseph Staline serait le super-champion toutes catégories…

Dès ses débuts, la sainte Inquisition qui s’est chargée de faire la peau à tous les dictateurs a bien affirmé qu’elle ne s’appuierait que sur des preuves inexistantes (j’ai bien écrit : « inexistantes »)… C’est là sa grande caractéristique. C’est son éthique : elle n’en fait pas mystère. Armes de destruction massive, là où il n’y en a pas. C’est bien la preuve que vous êtes un dictateur… A peine dit, et c’est aussitôt fait : les avions de la « Communauté internationale » viennent vous massacrer, massacrer votre population au milieu de la nuit, sous les applaudissements, au petit matin, de tous les démocrates que compte la planète…

C’est donc Hannah Arendt qui a donné le mode d’emploi et qui a fourni les moules aptes à nous fabriquer la conscience morale qu’il faut avoir très rassie pour accepter semblable menterie criminelle.

Ainsi, dans la « Préface » – datée de la période juin 1966-novembre 1971 – de son livre « Les Origines du totalitarisme » (Quarto Gallimard, 2002) dont le manuscrit avait été achevé à l’automne 1949, Hannah Arendt nous avoue que depuis cette fin des années quarante : 
« Seule addition importante à nos connaissances, le contenu des archives de Smolensk (publiées en 1958 par Merle Fainsod) a montré à quel point la pénurie du matériel documentaire et statistique le plus élémentaire demeure l’obstacle décisif à toutes les recherches sur cette période [1929-1953] de l’histoire de la Russie. » (page 198)

Nous allons donc nous mettre en quête du « totalitarisme » à partir d’une absence de documents… C’est déjà particulièrement significatif.

« Obstacle décisif » : « la pénurie du matériel documentaire et statistique le plus élémentaire ». C’est effectivement énorme!… Et ceci au moins jusqu’en 1958, cinq ans après la mort du « tyran ». Or, la période retenue, 1929-1953, est justement celle qui, selon Hannah Arendt, couvre les années de règne sans partage de Joseph Staline.

Ainsi la pénurie que révèle le contenu des archives de Smolensk, ne fait-elle que conforter la pénurie manifestée par l’ensemble des documents déjà rassemblés avant elles…

Il y a, déjà là, de quoi piquer notre curiosité!…

D’autant que nous parlons d’un livre dont le manuscrit a été achevé en 1949, pour être édité en 1951 : d’où tirait-il la documentation qui lui a permis de mettre en cause l’URSS de Joseph Staline ?… Car elle ne va pas y reculer, la bougresse !

Michel J. Cuny

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2 réflexions sur “Régimes totalitaires !… qu’il faut bombarder… Dictateurs !… qu’il faut égorger ou pendre au plus vite !…

  1. Ce que je comprends de moins en moins c’est que cette personne et ses semblables sont tellement investies de l’esprit prophétique qu’il ne vient à l’idée de personne de leur demander des preuves de ce qu’ils avancent. Depuis que je lis sérieusement , c’est à dire pour comprendre et pas seulement pour meubler mon esprit, je trouve des quantités de références à l’oeuvre de Madame Arendt. C’est toujours « comme dirait Hannah Arendt…Comme le dit si bien Hannah Arendt…C’est ce que pense Hannah Arendt  » comme si c’était la vérité révélée! Donc, si je comprends bien, elle est une source suffisamment sûre pour être citée à l’appui d’un tas de raisonnements mais elle-même n’a pas besoin de source pour nous asséner ses affirmations . Je crois qu’au risque de passer pour une inculte, je vais envoyer définitivement dinguer cette filoute de la pensée et de la pose!

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    1. Merci pour votre commentaire, Zohra.
      Il est très important de souligner que Hannah Arendt s’inscrit dans le mouvement sioniste.
      Celui-ci a réussi une incroyable bascule dès la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Très vite, l’alliance s’est faite avec l’Allemagne fédérale pour enjamber, avec elle, les crimes nazis, et faire tomber l’entière responsabilité de ceux-ci sur l’Union soviétique. Dans cette affaire, Hannah Arendt n’a été qu’un élément.
      En ce qui la concerne plus particulièrement, ainsi que je l’ai montré au fil des deux parties que je lui ai consacrées dans l’ouvrage « Quand le capital se joue du travail – Chronique d’un désastre permanent » (dont voici la référence : http://www.livres-de-mjcuny-fpetitdemange.com/#accueil.A/s156123p/3_Quand_le_capital_se_joue_du_travail), elle propose une copie conforme du système nazi, mais avec tout au sommet les Juifs riches ou cultivés… Pour elle, les pauvres et les incultes – Juifs ou non-Juifs – ne valent rien. Quant à l’homme qu’elle considère comme ayant été un dieu sur terre, c’est Benjamin Disraéli (dont le nom dit ce qui est l’essentiel selon elle), le ministre de la reine Victoria…
      Plutôt que « filoute » qui n’est pas mal trouvé, son entourage – dont Karl Jaspers – parlait, à son propos, de perversion… Selon l’analyse que permettent les travaux de Jacques Lacan, c’est très exactement cela… Et c’est justement pourquoi cela « fonctionne ».

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