Dès le 26 août 1789, quarante-trois jours après la prise de la Bastille, la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » est votée. Son article 2 est ainsi rédigé :
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
A l’exception du dernier élément, on dirait l’énoncé de ces droits sorti directement du texte de Dupont de Nemours. C’est bien cet auteur qui s’écriait :
« Point de propriété, sans liberté ; point de liberté, sans sûreté. »
Qu’en est-il donc du droit de résistance à l’oppression ? Gabriel de Broglie écrit :
« C’est de l’année 1771 que date l’emploi dans la discussion politique française des mots « tyrannie » pour caractériser le pouvoir royal, et « patriotisme » pour caractériser la résistance à ce pouvoir. »
N’est-ce pas ainsi qu’il faut entendre :
« Allons, enfants de la patrie... », et
« Contre nous, de la tyrannie, l’étendard sanglant est levé... » ?
Par conséquent, le droit de résistance à l’oppression, qui disparaîtra d’ailleurs très rapidement de ce qu’il faut retenir de la « Déclaration », n’est qu’une garantie que se donne ce jeune pouvoir d’une quarantaine de jours contre le retour éventuel du Roi-tyran. On peut alors affirmer que la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » signe le triomphe de la bourgeoisie.
Un triomphe qui continue à faire peser certaines contraintes, aujourd’hui encore, sur les grands responsables politiques français… Comme on le découvrira en cliquant ici.
Michel J. Cuny
(Ce texte est extrait de l’ouvrage de Michel J. Cuny – Françoise Petitdemange « Le feu sous la cendre – Enquête sur les silences obtenus par l’enseignement et la psychiatrie » – Editions Paroles Vives 1986, qui est accessible ici.)
A reblogué ceci sur josephhokayem.
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