Pays du Nord et Pays du Sud
9 – La SATO
(Organisation du Traité de l’Atlantique Sud)
Après avoir, dans l’un des ouvrages consacrés à la Libye, porté à la connaissance – de qui veut l’intégrer dans son travail d’analyse – l’essentiel du discours que Muammar Gaddhafi a donné le 23 septembre 2009, à la tribune de l’ONU (Organisation des Nations Unies), l’étape suivante de son voyage aux Amériques a été ainsi présentée :
« Quatre jours après son intervention à l’Assemblée générale de l’ONU où l’impérialisme capitaliste, qui l’emporte sur la vraie démocratie et donc sur la vie de l’humanité, n’est pas près de faire la moindre place à l’immense continent qu’est l’Afrique, Muammar Gaddhafi se rend sur des terres plus amicales. » [Françoise Petitdemange, La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011), Éditions Paroles Vives 2014, page 482.]
Voici ce qu’il disait dans le discours qu’il a prononcé, à l’ouverture du Sommet Afrique–Amérique du Sud, le 27 septembre 2009, au Venezuela :
« Nous avons l’espoir que le prochain sommet qui se tiendra, je pense, en Libye en 2011, verra la situation de nos peuples s’améliorer grâce aux efforts communs qui seront accomplis sous la direction de notre frère révolutionnaire Chávez. Pendant ces deux années, nos peuples devraient faire des réalisations matérielles et morales sur tous les plans. » [Cité dans La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011), etc., page 482.]
Nul doute que les puissances impérialistes (France, Grande-Bretagne, États-Unis), qui continuaient à être secouées par la crise de 2008, ne pouvaient voir d’un très bon œil les rapprochements annoncés entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, d’une façon particulière, et, d’une façon plus générale, entre tous les pays du Sud.
Mais voilà le pire pour les démocrates ou, plutôt, les oligarques bourgeois des pays du Nord… Muammar Gaddhafi n’aurait pas été le Guide révolutionnaire qu’il a été s’il n’avait eu ce souci permanent dans ses paroles et ses actes qui sont autant de produits de ses pensées : les « réalisations matérielles et morales » de « nos peuples »… Les « peuples »… Comme ils font peur aux prétendues élites qui ne vivent que parce qu’elles se nourrissent de l’exploitation du travail des peuples du Nord comme du Sud !
Hélas pour les élites du terrorisme, de la guerre et du crime… L’histoire, même lointaine, ne peut être effacée… Elle doit servir de levier au présent pour envisager l’avenir. Et Muammar Gaddhafi était là pour rappeler que la Planète appartient à toute l’humanité :
« Le Sud, qui comprend l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine, a été colonisé, persécuté, marginalisé, humilié et spolié.
Mais nous avons notre quote-part de terre et de soleil. La Planète n’a pas été créée pour quatre ou cinq États puissants. Nous sommes la majorité écrasante aux Nations-Unies, aux Non-alignés et dans toutes les instances internationales. Nous sommes une puissance mondiale majoritaire. » [Idem, page 483.] À bons entendeurs du Nord…
Muammar Gaddhafi disait cela en passant. Car il n’était pas homme à s’attarder jusqu’à se perdre dans des jérémiades. Fils d’un Bédouin et d’une Bédouine, il restait de plain-pied avec le réel, et a toujours su marcher dans le sable ou la rocaille du désert :
« Aujourd’hui, la balance penche du côté du Nord et le Sud n’a pas de poids. Il faut, par conséquent, créer la Sato en parallèle au Nato. Face à l’alliance de l’Atlantique nord nous devons créer l’alliance de l’Atlantique sud, pour combler le vide. Cela n’est pas une entreprise belliqueuse, ni une action terroriste, ni une agression. Cela n’a aucun lien avec la course à l’armement ou avec la guerre.
C’est une action à caractère économique. Notre but est de remplir le vide au sud de l’Atlantique. Je souhaite que ce traité soit adopté dès maintenant, afin de permettre à notre frère Chávez, de superviser le travail du comité créé à cet effet et qui examinera pendant les deux années à venir (en 2011 en Libye) jusqu’où nous pouvons aller. » [Idem, pages 484-485.]
La création de la SATO (Organisation du Traité de l’Atlantique Sud), est l’une des raisons essentielles, avec la création des États-Unis d’Afrique, pour lesquelles les États capitalistes-impérialistes ont détruit la Libye, assassiné Muammar Gaddhafi, et plongé le peuple de l’État des masses dans le chaos, avant de tenter une déstabilisation de l’Amérique du Sud et, pour commencer, à travers Hugo Chávez et son successeur, Nicolás Maduro, une déstabilisation du Venezuela.
Suite : Une politique étrangère calamiteuse
Françoise Petitdemange
Lundi 6 février 2017
A reblogué ceci sur josephhokayem.
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