IV. 14 – Un printemps prometteur pour Laurent Fabius

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Laurent Fabius, prêt à tout…

IV. 14 – Un printemps prometteur
pour Laurent Fabius

Après le massacre qui aurait eu lieu dans la Ghouta (région proche de Damas), en Syrie, le 21 mars 2013, les chefs d’États et de gouvernements occidentaux se déchaînaient contre le président Bachar El Assad.

En mai 2013, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, devait déclarer, au micro de France Inter, alors qu’une enquête était en cours dont il ne connaissait pas encore les résultats… « Il y avait déjà eu, dans le passé, des prélèvements et c’est à partir de cela que lundi, étant à Bruxelles, j’ai utilisé une formule que j’avais pesée disant que les présomptions d’utilisation des gaz chimiques étaient de plus en plus étayées. » [France Inter, Laurent Fabius, vidéo du 29 mai 2013.] Et, ces précédents « prélèvements », ils avaient donné quels résultats ? C’était donc sur la base de « prélèvements », dont monsieur Fabius ne donnait pas les résultats, qu’il formulait des « présomptions » sur les prélèvements suivants…

Il poursuivait : « L’autre jour, quand nous étions réunis en Jordanie à quelques-uns, nous avons, en pesant nos mots, dit que ce devait être – si c’était avéré – une réplique sévère. Et, sévère, dans le langage international, c’est le dernier état avant une opération de frappe. […]. Puisque les Américains, par la bouche du président Obama, ont dit que, s’il y avait utilisation d’armes chimiques, il y aurait des réactions, que nous – François Hollande, moi-même – nous avons dit la même chose : si c’est avéré, ça ne restera pas sans réplique. » [Idem. Note de FP : Les points de suspension entre crochets sont de moi.] Les résultats des prélèvements récents n’étant pas encore connus et les résultats des prélèvements anciens étant soigneusement tus par monsieur Fabius, il était déjà question, entre larrons en foire réunis en Jordanie, d’ « une réplique sévère » contre la Syrie.

Mais Laurent Fabius est un grand démocrate. C’est sûr… « Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Il se passe que Bachar envoie ses avions, envoie des scuds, etc., et que des résistants ne peuvent pas répliquer. » [Idem.] Comment réagirait monsieur Fabius si des Français, « des résistants », qui voudraient virer le président de la république « élu », François Hollande, et renverser le gouvernement légitime, tout cela à main armée, disaient à des autorités états-uniennes par exemple : “Nous ne pouvons pas répliquer aux autorités légitimes. Donnez-nous plus d’armes.” ? Le ministre français des Affaires étrangères, avait-il bien compris que Bachar El Assad et les autorités légitimes défendaient leur pays et sa population attaqué(e) par des opposant(e)s – aventurier(ère)s au point de ne déjà pas s’entendre entre eux – et, plus grave, par une Armée syrienne libre qui avait tout de même quelques armes puisque le pays était à feu et à sang.

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Au nom des valeurs laïques occidentales…

Le prétexte de l’utilisation d’armes chimiques était déjà trouvé (inutile de le chercher), et, même, bien rodé (puisqu’il avait servi pour attaquer d’autres pays) ; restait à imposer le rapport de forces armé au peuple syrien en vue de le protéger…

Le même prétexte avait été utilisé durant la déstabilisation occidentale menée dans les Balkans : le massacre de Srebrenica perpétré les 11-13 juillet 1995, en Bosnie, durant la guerre de Bosnie-Herzégovine, avait fait suite à l’éclatement de la Yougoslavie, provoqué notamment par le FMI (Fonds Monétaire International) et mis à profit par la commission Badinter qui s’était fait une spécialité de rédiger les Constitutions des pays naguère alliés à l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques), et poussés à prendre leur indépendance : de quoi se mêlait Robert Badinter ? Le massacre de Srebrenica était destiné à accuser le régime serbe de tous les maux, y compris d’avoir utilisé des armes chimiques et biologiques contre les populations, et à traîner Slobodan Milošević devant la CPI (Cour Pénale Internationale) : ce qui a été fait. Slobodan Milošević est décédé en prison empoisonné ? –, pendant un simulacre de procès, alors que les accusations se révélaient dénuées de toutes preuves… Ce qui a arrangé les États capitalistes fauteurs de guerres pour renverser les États socialistes.

Le même prétexte avait été utilisé pour justifier la guerre contre l’Irak et l’assassinat, après un procès bâclé, de Saddam Hussein : les inspecteurs de l’ONU avoueront, après-coup, avoir menti… Le président de la République d’Irak a été assassiné par pendaison et le peuple irakien, qui avait déjà subi d’autres guerres dont celle du Golfe, subit toujours les conséquences de la dernière guerre, commencée début 2003 et qui n’en finit pas… en 2017.

Le même prétexte avait été utilisé durant la guerre contre la Libye lorsqu’il s’agissait de traîner Muammar Gaddhafi devant la CPI (Cour Pénale Internationale) : il avait massacré « son » peuple et utilisé des armes chimiques. Hélas, le massacre avait eu lieu : Bani Walid avait été, effectivement, bombardé – par l’OTAN – avec des bombes au phosphore blanc, le 18 octobre 2011, deux jours avant l’assassinat du Guide révolutionnaire.

Le même prétexte était de nouveau utilisé pour justifier une guerre sans merci contre la Syrie. Les pays capitalistes avaient trouvé ce qu’il leur fallait : le massacre de la Ghouta, le 21 mars 2013. Bachar El Assad, lui aussi donc, utilisait des armes chimiques contre « son » peuple. Les preuves ?

Le même scénario est répété d’un pays socialiste à un autre, d’un pays arabe à un autre, d’un pays africain à un autre… Alors que les autorités des pays occidentaux ne cesseraient de se répandre dans les médias si les résultats des enquêtes étaient autant de preuves à leurs accusations, force est de constater que les résultats de ces enquêtes ne sont jamais portés à la connaissance des peuples. Chacun(e) savait ce qu’il en était et sait ce qu’il en est de toutes ces affirmations, accusations qui n’ont jamais été suivies de l’ombre d’une preuve.

Suite : IV. 15 – 2013. Un sale été pour François Hollande et Laurent Fabius

Françoise Petitdemange
23 janvier 2017


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