Le torchon d’A.C.
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III 34. « Soraya-Cojean » :
une dénigration systématique de l’Afrique et de ses populations
Conakry (Guinée)
« Le « maître » devait être pris. Tant de femmes l’avaient suivi et je sais qu’on en ramassait sur la route. Mais le lendemain matin, ce fut branle-bas de combat. « Toutes en uniforme, apprêtées et impeccables, a crié la femme du protocole. Le Guide va faire un discours dans un stade immense. Chacune doit jouer son rôle ! » (Dans ce contexte, le mot « maître » appelle le mot « esclave » : des femmes, « on en ramassait sur la route »… Depuis le début du récit, la journaliste fait passer les « Femmes en armes » de Libye et, d’une façon générale, les Africaines, pour des esclaves au service sexuel du « maître ». Bien évidemment, la journaliste n’est pas payée pour faire connaître l’histoire de la Jamahiriya, les discours du Guide révolutionnaire et la vie du peuple libyen dans son ensemble mais pour raconter des ragots sur les personnes et les pays africains.)
Les 4 X 4 nous ont acheminées vers le stade de Conakry où affluaient des hordes des gens, des jeunes, des vieux, des familles avec enfants. […]. Avant de nous diriger vers la tribune officielle, Nouri Mesmari, le grand patron du protocole, s’est adressé à nous : « Vous n’êtes pas des militaires, mais vous devez agir comme si vous étiez réellement chargées de la sécurité du Guide. Mettez-vous dans la peau de vraies gardes du corps. Ayez l’air sérieuses, préoccupées, attentives à tout ce qui se passe autour de vous. » (Nouri Mesmari a été contesté durant l’année 2011. Raison de plus pour lui charger les épaules… Les Femmes en armes auraient-elles accepté d’être mêlées à de pareilles mascarades ? Madame Cojean, qui se pique d’être féministe, insulte les femmes.) J’ai donc joué les gardes et imité Zorha, qui affichait une mine rébarbative et jetait des regards circulaires comme si elle recherchait des terroristes. » (PP.100-101)
(Au début de cette année 2007, AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) tentait de déstabiliser l’Afrique du Nord sous le regard bienveillant des Européens, et de s’implanter au Sahel… Cette organisation venait de revendiquer les attentats aux véhicules piégés du 11 avril qui avaient visé le Palais du gouvernement à Alger, un commissariat de police dans la banlieue, et une compagnie publique d’électricité. Ses zones d’opération s’étendaient sur l’Algérie, la Libye, la Tunisie, l’Égypte, mais aussi sur d’autres pays africains comme le Mali, le Niger, le Nigeria, la Somalie, le Kenya, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso, etc. Les Femmes en armes ne pouvaient être que très volontaires et fort attentives à tout ce qui se passait aux abords des stades où Muammar Gaddhafi faisait ses discours, où la délégation libyenne se trouvait, mais aussi où il y avait une forte concentration d’hommes, de femmes, d’enfants pour les accueillir. Il n’était pas question d’inclure, dans le groupe des Femmes en armes, de fausses femmes en armes qui auraient mis en danger, en donnant l’illusion d’une protection, les individus et les populations.)
Muammar Gaddhafi
et le Premier ministre de Guinée, Lansana Kouyaté,
à Conakry, 24 juin 2007
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Françoise Petitdemange