Le torchon d’A.C.
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III 33. « Le récit de Soraya » – « 6 Afrique »
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AFRIQUE
9ème Sommet de l’UA (Union Africaine), à Accra, le 1er Juillet 2007.
Au 1er rang, de g. à d.,
les présidents Bouteflika (Algérie), Moubarak (Égypte), Kufuor (Ghana),
Konare (Commission pour l’UA), Sassou-Nguesso (Congo), Bongo (Gabon)…
(Après le délire de Cojean-“Soraya”, ce chapitre, intitulé « Afrique », est destiné à donner un gage de vérité à tout le récit, en mêlant faits réels et faits imaginaires, pour mieux tromper le lecteur ou la lectrice.)
« Quelques mois plus tard, a été annoncée une grande tournée du Guide en Afrique. Deux semaines, cinq pays, une foule de chefs d’État. Visiblement, l’enjeu était de taille, je le sentais à la fébrilité de Mabrouka. Et toute la maison était du voyage. Les « filles » de Kadhafi, parées de leur bel uniforme, devaient lui faire honneur. Y compris moi ! […]. La moitié de l’avion était rempli de filles. (Le terme « filles » est utilisé à dessein, avec une connotation vulgaire, mais, dans la réalité, les Femmes en armes pouvaient être mariées et avoir une famille.) Uniformes kaki, beiges, bleus. Le bleu était celui des forces spéciales, réservées aux vraies femmes-soldats, tête droite, regard glacial, bien entraînées. Enfin, c’est ce qu’on m’avait dit. Moi, j’étais en kaki, comme Amal. Faux soldat. Vraie esclave. Au fond de l’avion, avec plaisir, j’ai aperçu Jalal. Le Guide voyageait dans un autre appareil. » (PP.96-97) (Le Guide ne voyageait pas beaucoup et, lorsqu’il voyageait, ses voyages s’inscrivaient dans un contexte de haute importance. Si, en Libye, il pouvait aller dans les rues, très peu accompagné, malgré les menaces de mort qui pesaient sur lui et sa famille, lorsqu’il sortait de Libye, il se faisait escorter par un nombre limité de femmes en armes et de gardes du corps, chargé(e)s de protéger sa vie et celle des membres de la délégation libyenne, mais aussi, et peut-être avant tout, chargé(e)s de défendre la Révolution. Certaines Femmes en armes ont perdu la vie en défendant le Guide et la Révolution. En 2011, d’autres, pourchassées jusque dans les pays voisins, ont été assassinées.
De sa venue en France en décembre 2007, une vidéo témoigne du fait que la délégation libyenne (composée essentiellement de secrétaires aux Comités Populaires Généraux, et de quelques Femmes en armes) descendait du même avion que lui.
Lors de cette tournée en Afrique, en 2007, le Guide libyen préparait le Sommet de l’UA (Union Africaine) qui devait avoir lieu au début de juillet ! Il avait autre chose à faire qu’à s’occuper de « filles », qu’elle s’appelle “Soraya” ou qu’elle porte un autre faux prénom.)
Bamako (Mali)
« On a débarqué à Bamako, la capitale du Mali, et je n’aurais jamais pu imaginer pareille réception. Du délire ! Il y avait le tapis rouge pour Kadhafi qui plastronnait en costume blanc, une carte verte de l’Afrique cousue sur la poitrine. Le président malien, des ministres et une brassée d’officiels rivalisaient d’égards pour « le roi des rois d’Afrique ». Surtout, une foule joyeuse, excitée, comme en extase, chantait, criait, dansait en hurlant « Bienvenue à Mouammar ». (Il n’est pas nécessaire de s’appeler “Soraya” pour savoir cela : Muammar Gaddhafi était le fils de l’Afrique. Celui qui rappelait, au détour de ses discours, l’histoire du continent africain.) […]. La foule était massée sur le passage du convoi et continuait de s’agiter et de scander le nom de Kadhafi. J’étais éberluée. Comment est-ce possible qu’il soit aimé ainsi ? me disais-je. Est-ce qu’ils sont sincères ? Est-ce qu’on leur a lavé le cerveau comme on le fait en Libye ? » (PP.97-98) (Le “lavage de cerveaux”, se faisait-il… en Libye, pays réellement démocratique, où le peuple se gouvernait lui-même ? Ou… dans les pays capitalistes où la grande bourgeoisie, propriétaire des moyens de production et d’échange, exploite le travail des populations, en s’appuyant sur le “lavage de cerveaux” effectué, jour après jour, par les médias mainstream que Mme Cojean sert avec beaucoup de zèle ?)
« Près d’une centaine de voitures, des tentes et de la nourriture, une logistique insensée. » (“Soraya”, croit-elle qu’un chef d’État… français, par exemple, venait seul en Libye, un léger bagage à la main ?)
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Françoise Petitdemange