Le joker de Charles de Gaulle : Jean Monnet, « créateur » de l’Europe

Nous en étions resté(e)s à Gaston Palewski, l’homme par qui la grande bourgeoisie française s’est trouvée initiée aux charmes cachés de Charles de Gaulle, et ceci, grâce à un patient travail qui aura commencé dès décembre 1934…, s’il faut en croire le témoignage de Michel Debré.

Pour aller aussitôt à l’essentiel, disons que Gaston Palewski, c’est immédiatement les Wendel et tout ce qui s’y rattache, de près ou de loin, par des liens familiaux… pour ne pas parler des liens d’intérêts qui ne sont pas aussi saisissables sans doute.

Je rappellerai d’abord la formule utilisée par Gaston Palewski lui-même lorsqu’il nous a rendu compte des débuts de sa stupéfiante trajectoire de vie qui comportait la rencontre d’un « François de Wendel avec qui je devais, plus tard, me lier d’amitié, et auquel je pense toujours avec affection et regret« .

François de Wendel, qui était né en 1874, sera mort en 1949, et n’aura malheureusement pas pu assister au triomphe final de Charles de Gaulle lorsque, enfin, par le coup d’État de 1958 et la mise en œuvre de la Constitution spéciale grande bourgeoisie qui y viendrait comme la cerise sur le gâteau, tous ses espoirs – si longtemps déçus – auront été réalisés.

De façon pas tout à fait accessoire, j’indique d’avance que nous retrouverons, à travers la petite-fille de François de Wendel, Odile, le comte Geoffroy de Montalembert, grand manœuvrier dans le cadre de la montée en puissance d’un général qui effectuait à ce moment-là, paraît-il, une longue traversée du désert français. Geoffroy saura user de son titre de sénateur (1946, réélu en 1948, 1952, 1959, 1968 et 1977), et tout spécialement de ceux de président de la commission du suffrage universel du Conseil de la république (1949-1958), et de vice-président du comité consultatif constitutionnel (août 1958), pour pousser, avec constance, à la roue, le char du grand Charles.

Or, lorsqu’il épouse Odile de Wendel, la petite-fille de François de Wendel, Geoffroy de Montalembert est veuf de Jeanne-Marie de Maillé de La Tour-Landry, fille de Carmen de Wendel, elle-même cousine de François de Wendel – elle et lui ayant pour grand-père Charles de Wendel (1809-1870), fils de François de Wendel (1778-1825), fils d’Ignace-François, fils de Charles, fils de Jean-Martin de Wendel (décédé en 1737), d’où, en redescendant les échelles par un autre bout, nous parvenons à Ernest-Antoine Seillière de Laborde, accoucheur et patron du MEDEF en 2000 (sa mère est Renée de Wendel, une nièce de François, l’ami du cher Gaston…)

Michel J. Cuny

(Ce qui précède est tiré du livre électronique que je viens de publier : Pour en finir avec la Cinquième République)


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