Petit-fils du cuisinier de Lénine et de Staline

La Russie d’aujourd’hui est donc dirigée par Vladimir Poutine, dont le grand-père a été cuisinier de Lénine puis de Staline

v-poutine

Une fois la première stupeur passée, il devient assez clair qu’en conséquence s’ouvre ici tout un programme pour le président de la Fédération de Russie, et pour celles et ceux qui – en France et ailleurs – ne peuvent s’empêcher de lui vouer une sympathie certaine.

C’est que, parmi les millions de morts si facilement attribués, par l’Occident capitaliste – et tout particulièrement en France – à la mémoire de Staline, il y a ceux qui auraient été le produit de la grande famine survenue – selon la volonté criminelle du « dictateur » – dans l’Ukraine de 1933… C’est-à-dire en un moment où, sans doute, choyé par le futur grand-père de Vladimir Poutine, l’homme du Kremlin s’empiffrait, au-delà de toute mesure, de mets soigneusement choisis et élaborés… On voit d’ici la scène.

Pour sa part, le petit-fils du cuisinier ne paraît pas avoir la moindre intention de s’en prendre à la réputation de ce qui a précédé l’organisme auquel il a d’abord voué sa vie : le KGB… Ni au NKVD (dont son père a été un membre héroïque durant la Grande Guerre patriotique), ni à l’Oguépéou (que nous allons voir agir dans l’Ukraine de 1933), ni à la Tchéka des tout débuts de la dictature du prolétariat. Or, s’il faut en croire Timothy Snyder – cet historien américain dont l’Américaine Anne Appelbaum (Rideau de fer – L’Europe de l’Est écrasée 1944-1956, Grasset 2012, page 46) nous dit que, dans Terres de sang, il nous fournit « l’histoire définitive de la tuerie de masse au cours de cette période » :

« La police d’Etat, l’Oguépéou, fut bien obligée de le reconnaître : en Ukraine soviétique, « des familles tuent les plus faibles, habituellement les enfants, pour en manger la chair ». D’innombrables parents tuèrent et mangèrent leurs enfants, avant de finir par mourir de faim quand même. Une mère fit cuire son fils pour nourrir sa fille et elle-même. Une fillette de six ans fut sauvée par des parents : la dernière fois qu’elle vit son père, il affûtait un couteau pour la tuer. Toutes les combinaisons étaient bien entendu possibles. Dans une famille, on tua la belle-fille pour donner sa tête aux cochons et faire rôtir le reste de son corps. » (Timothy SnyderTerres de sang, Gallimard 2012, page 96.)

Pourquoi ne pas tuer l’un des cochons plutôt que la belle-fille ?… Insistons-y : tout ceci a été écrit au tout début de l’an 2000 par un Snyder qui ne paraît pas avoir alors été en villégiature dans tel ou tel hôpital psychiatrique…

Autrement dit – sauf à pouvoir remettre en cause par une analyse précise (que, pour ma part, je m’engage à déployer dans les articles suivants) du long processus de construction de la légende noire du stalinisme –, il semble que Vladimir Poutine soit, à titre individuel, tout autant qu’en sa qualité de citoyen russe (soviétique), porteur d’un passé abominable… Pouvons-nous le laisser livré à toutes ces balivernes, juste bonnes à affoler les esprits des tout-petits comme savent si bien le faire la légende de Saint-Nicolas ou tel ou tel conte de Grimm ?

Je ne le pense pas.

Michel J. Cuny

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