Régence d’Alger (1516-1830)
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Alger, sous domination ottomane
(1516-1830)
Conquise par les corsaires turcs, Alger a été sous domination ottomane de 1516 à 1830. Colonisés par la France de 1830 à 1962, les territoires qui prendront le nom d’Algérie n’arracheront leur indépendance qu’après une guerre de huit années (1954-1962).
Durant les XVIème-XVIIème siècles, la « course » consistait, pour un vaisseau, à poursuivre sur les mers d’autres vaisseaux, souvent ennemis, et à s’en emparer avec, bien évidemment, le contenu de leurs cales. Elle a été pratiquée sur toutes les mers avec l’accord ou la complicité des rois, reines et autres chefs d’États qui y voyaient une source de revenus considérable.
Elle permettait aux régents de l’empire ottoman, qui s’était étendu sur l’Afrique du Nord, de renflouer les caisses des pays qu’ils avaient placés sous leur coupe et d’en tirer un enrichissement pour eux-mêmes. D’autant que, si les grandes puissances (Angleterre, Espagne, France) assuraient la sécurité de leurs vaisseaux par la force des armes, les petites comme Naples, et comme la Suède, le Danemark, la Hollande, l’assuraient en payant.
Alger, ville devenue florissante, suscitait les convoitises européennes. Elle fut bombardée par les Anglais en 1622, 1655, 1672 et par les Français en 1683 et 1688. Vers la fin du XVIIème siècle, la course avait perdu de son importance, mais le risque demeurait d’un débarquement ennemi sur les côtes du territoire. À cette époque… « Le territoire est réparti entre la province d’Alger, dépendant directement du Dey, et les trois beyliks de l’Ouest (Oran, après la reprise sur les Espagnols en 1792), du Tittery (Médéa), et de l’Est (Constantine). Chaque beylik est subdivisé en outan à la tête desquels se trouve un Caïd turc et qui comprennent des douars, dirigés par les Cheikhs et groupés en tribus. Désignés par le Dey, les beys sont à peu près indépendants ; pour se faire obéir, ils disposent, suivant l’antique usage en Afrique du Nord, de tribus privilégiées qui, en échange des services qu’elles rendent, sont exemptes des impôts non coraniques, auxquelles restent soumises les autres. Des colonnes de janissaires, en cas de besoin, participent à la perception des contributions. » [Cahiers du Centenaire de l’Algérie, I, J.-M. Bourget, L’algérie jusqu’à la pénétration saharienne, Comité National Métropolitain du Centenaire de l’Algérie, page 44.]
Au XVIIIème siècle, la « course » appartient quasiment au passé et l’impôt ne rentre pas facilement dans les caisses de la régence. La prospérité d’Alger touche à sa fin. Et pourtant…
Françoise Petitdemange
27 octobre 2016
Suite : 2. Alger au secours de la France