La guerre

Historiquement la Cinquième République, instaurée après le coup d’Etat perpétré pour Charles de Gaulle, en 1958, par différents membres de son entourage rapproché, s’inscrit dans le prolongement des réflexions entamées dès le début du XXème siècle par Charles Benoist, puis développées, plus tard, par André Tardieu, Jacques Bardoux et, enfin, Michel Debré.
Il s’agissait, pour la grande bourgeoisie française, de freiner l’impact du Nombre – intervenant par le biais du suffrage universel – sur l’élaboration de la loi, et de rendre l’Etat bourgeois indépendant du peuple. Autrement dit, l’objectif était de faire de la souveraineté un attribut exclusif du pouvoir exécutif.
La personnalité de Charles de Gaulle a ajouté à cette épure un élément central, et désormais incontournable, ainsi que l’a démontré la destruction de la Libye en 2011 sur la seule décision d’un président de la république qui n’a même pas eu à s’appuyer sur la partie subalterne du pouvoir exécutif : le gouvernement.
Désormais, plus personne ne peut ignorer – ni en France, ni ailleurs dans le monde – que la Cinquième République est une monarchie élective rassemblée autour de l’éventualité de la guerre.
C’est ainsi tout au moins qu’elle a été voulue par Charles de Gaulle.
Or, cette guerre n’a toujours pas eu lieu…

Suite : Une France qui paraît n’avoir plus d’autre ressource que la guerre

Michel J. Cuny – Françoise Petitdemange