3 – De la Moscovie à l’Empire russe : développement d’un régime autocratique

1300-1914
De la Moscovie à l’Empire russe

Tout était parti de Moscou. De 1263 à 1328, la ville était le centre d’une principauté à laquelle elle avait donné son nom. La principauté de Moscou, bien que placée sous l’autorité d’un prince, était sous le joug des Mongols (la Horde d’Or). Les princes de Moscou devaient payer un lourd tribut, chaque année, auprès de l’Empire turco-mongol dont ils étaient les vassaux.

De 1328 à 1547, la principauté de Moscou était devenue une grande-principauté. En 1480, elle parvint à se libérer du joug de la Horde d’Or qui serait anéantie en 1502. En 1478, la république de Novgorod, qui comptait parmi les États russes les plus puissants du Moyen Âge, puis, en 1485, la principauté de Tver étaient annexées à la Moscovie,
La
Moscovie comprenait la ville de Moscou et sa région. Les termes « Moscovie » ou « État moscovite » désignaient la Grande-Principauté de Moscou de 1340 à 1547, puis le Tsarat de Moscou de 1547 à 1721. Le tsarisme russe, dans son acception générale, allait durer de 1547 à 1917. L’Empire russe, dont la capitale était Saint-Pétersbourg, proclamé le 22 octobre 1721, allait durer jusqu’au 14 septembre 1917.

Le Tsarat puis l’Empire russe s’étaient constitués, à partir de la principauté de Moscou et de la Moscovie, d’une génération à l’autre de princes, grands-princes, tsars et empereurs, sous la forme d’un agrégat de territoires annexés lors des guerres, et qui s’étaient unifiés pour devenir un État dont le régime politique était devenu une autocratie. Un seul individu, qu’il eût le titre de souverain, de tsar, d’empereur ou d’imperator, finissait par régner sur un immense territoire.
Le tsar tenait son pouvoir de lui-même ou de Dieu : ce pouvoir, illimité et incontestable, était une monarchie absolue. Ayant droit de vie et de mort sur ses sujets, le tsar pouvait, de ses propres mains, donner la mort.
Les sujets de l’
Empire, qui vivaient sous le régime autocratique de cette monarchie absolue, étaient divisés en ordres : la noblesse, le clergé, la bourgeoisie. Celle-ci comprenait les riches marchands qui, selon leurs possessions et leurs biens, appartenaient à la 1ère, 2ème, 3ème Guildes. Ces trois ordres se retrouvaient aussi, peu ou prou, dans la société française de l’époque des rois capétiens (de 987 à 1328), valois (de 1328 à 1589), bourbons (de 1589 à 1791), auxquels la Révolution de 1789 a mis fin provisoirement, puis les IIIème, IVème, Vème républiques ont mis fin définitivement. Un quatrième ordre comprenait la partie la plus nombreuse de la population : celle des petits commerçants et/ou des artisans libres, des cosaques *, des paysans libres, des serfs d’État ou de la noblesse, des esclaves.
* Sans aucune attache d’aucune sorte, indépendants, les cosaques étaient des hommes libres : nomades, mercenaires, ils pouvaient se transformer en gardes pour accompagner les convois qui sillonnaient les grands espaces ou en pillards parcourant les steppes à la recherche d’un butin. Beaucoup étaient des slaves d’
Europe orientale (notamment du Caucase), d’Asie, et de l’Empire ottoman.

Du XIème au XIXème siècles, la paysannerie avait été réduite au servage qui ne serait aboli, malgré les nombreuses révoltes, qu’en 1861. Les serfs d’État étaient des serfs ouvriers travaillant dans les manufactures ou des serfs contraints de grossir les troupes militaires. Les serfs privés étaient des serfs terriens ou des serfs domestiques. Les esclaves étaient plus ou moins assimilés aux serfs privés.
Les serfs appartenaient de génération en génération, de façon héréditaire, à des communautés villageoises : n’ayant ni propriété, ni liberté, pas même celle de se marier, de circuler ou de changer de maître, ils étaient, eux et leurs familles, la propriété quasi-illimitée des seigneurs et maîtres.
Par contre, ceux-ci pouvaient céder les serfs et leurs familles à d’autres seigneurs et maîtres. Ils pouvaient lancer des poursuites contre les serfs qui fuyaient leur malheur, ponctionner sur leur nombre les hommes destinés à effectuer les corvées ou à grossir les effectifs de l’armée, faire sur les produits du travail des serfs les prélèvements qu’exigeaient les intendants. Ces derniers représentaient les grands propriétaires terriens, c’est-à-dire les princes, les nobles ou les communautés religieuses auxquel(le)s le tsar avait concédé les terres.

À suivre…

Françoise Petitdemange
26 mars 2022


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