8. Les dernières modalités de la livraison. Une attente interminable…

Parce que nos parents nous avaient appris à ne pas vivre au-delà de nos moyens, nous avions à cœur de payer, à peu près dans les temps convenus avec nos correspondants, ce que nous devions. Mais il fallait aussi que nous ayions les ouvrages en notre possession pour les diffuser.

Le 26 mai, par la plume de Michel, nous écrivions à monsieur Bui Dinh Long :
« Voici le dernier chèque de la première série. Si nous récapitulons : les chèques de 4527,60, de 6000,00 et le premier de 10.000 frs peuvent être utilisés dès maintenant ; le chèque de 4000,00 frs sitôt que nous aurons pris livraison des 500 premiers exemplaires ; le second de 10.000 frs aux environs du 10 août, celui de 7430,00 frs vers le 15 septembre. »
[Michel J. Cuny – Françoise Petitdemange, Correspondance, Lyon (1983-1987), Lettre de MJC à monsieur Bui Dinh Long, Lyon, 26 mai 1986.]

Quelques jours plus tard, le 30 mai…
« Nous recevons, à l’instant, l’adresse qui devrait figurer dans le livre, au tout début, à l’endroit qui porte la formule : “Cet ouvrage ne se trouve dans aucune librairie. Pour tous renseignements, écrire à”. Peut-être n’est-il pas trop tard pour l’y placer, en caractères de forme et de dimension comparables, et en respectant la symétrie. La voici :

Michel J. CUNY – Françoise PETITDEMANGE
B.P. 1544
69204 LYON CEDEX 01. »

[Michel J. Cuny – Françoise Petitdemange, Correspondance, Lyon (1983-1987), Lettre de MJC à monsieur Bui Dinh Long, Lyon, 30 mai 1986.]
Cela annonçait, après bientôt trois années d’une vie de total inconfort dans une chambre meublée, notre départ de Lyon dans les mois à venir.

En prévision de la livraison des premiers exemplaires de l’ouvrage, il nous fallait avoir une idée du poids d’un exemplaire : devions-nous choisir un acheminement des colis de livres, des Vosges à Rhône-Alpes, par la Poste ? ou par le train ?
« Pourriez-vous nous indiquer de façon aussi précise que possible l’épaisseur et le poids d’un exemplaire du livre, afin que nous décidions du mode de transport.
Nous comptons donc sur un achèvement des travaux consacrés aux 500 premiers livres, pour le 15 juin. Pourrez-vous nous prévenir dès que cette date apparaîtra comme définitivement assurée : cela est très important pour les souscripteurs.
Nous vous demandons de ne pas mettre le chèque de 4000 frs en circulation avant que nous vous donnions le feu ver
t. »
[Idem.]
Outre qu’il nous fallait sans cesse retarder, avec une immense gêne, le moment où nos souscripteurs et souscriptrices recevraient leurs exemplaires, nos comptes étaient calculés au plus juste et le moindre retard, ici et là, nous plongeait dans un embarras financier terrible.

Nous espérions la première livraison pour le 15 juin. Le 20 juin… toujours rien. À 17 h 30, nous écrivions :
« Ce retard dans la réception des 200 premiers exemplaires va nous occasionner un important désagrément : comme j’ai pu le faire savoir par téléphone, nos dispositions étaient prises pour recevoir dès lundi matin, 23, les plus pressés des 300 souscripteurs.
Ce qui nous inquiète désormais plus que tout, c’est la date d’arrivée du complément (300 exemplaires). Nous ne pouvons pas monter la garde aux portes de l’hôtel comme nous avons dû le faire ces jours-ci… et en vain. Il nous faudrait une date précise du jour de départ et une mesure certaine des délais de livraison, et encore les références du transporteur : SERNAM ou autre ?
Le courrier part immédiatement : d’où la brièveté de cette missiv
e. »
[Michel J. Cuny – Françoise Petitdemange, Correspondance, Lyon (1983-1987), Lettre de MJC à monsieur Bui Dinh Long, Lyon, 20 juin 1986.]
Nous avions encore la force de poser une question qui nous tenait à cœur :
« PS : Qu’en est-il des étiquettes portant notre nouvelle adresse ? Sont-elles avec les 200 livres ? »

[Idem.]

Le 23 juin, aux environs de midi, un gros camion immatriculé dans les Vosges s’arrêta devant l’hôtel Burdeau. Le chauffeur-livreur sortit plusieurs cartons de sa remorque et nous les apporta jusqu’à la porte de notre chambre : il s’agissait de la livraison des 500 exemplaires tant attendus. Inutile de dire que nous n’avions plus beaucoup de place pour circuler entre les meubles…
Cette livraison tombait à pic. Car, dans les semaines précédentes, Michel avait encore recueilli des souscriptions auprès de lecteurs et de lectrices impatient(e)s de lire un tel ouvrage.
Le chauffeur-livreur repartit aussitôt dans son gros camion et nous ouvrîmes les cartons avec une immense joie.

Par tous les temps

9. Horreur !

Françoise Petitdemange – Michel J. Cuny
29 mai 2021



Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.