Quand Ursula von der Leyen nous fait revivre le temps de l’esclavage, malgré elle sans doute…

Après une excursion du côté des années 1920 et 1930 qui nous auront aidé(e)s à comprendre les enjeux économiques du fascisme et du nazisme, et seulement pour autant que ceux-ci ne paraissaient pas encore pouvoir s’engager dans une guerre, si limitée fût-elle, nous sautons immédiatement au-delà de 1945, pour nous enquérir du « dossier » de l’ « économie sociale de marché » et retrouver la pensée d’Alfred Müller-Armack à travers le filtre des responsables de la Fondation Konrad Adenauer qui ont établi, en 2013, l’historique de ce qui a assuré le « miracle allemand » des années 1950-1960, tout en préparant – peut-être – les prochains miracles européens… à moins qu’ils ne soient guère qu’allemands ou presque, une nouvelle fois…

Voici ce qu’ils nous en disent :
« La Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) ne cesse, depuis de nombreuses années, d’expliquer l’histoire des idées et les relations économiques fondamentales qui constituent les principes de l’économie allemande et de l’économie sociale de marché, qui en est le pilier principal. » (
Siegfried F. FrankeDavid Gregosz, op. cit., page 5)

Et, là-dessous, il y a 39 renvois à l’ancien nazi Alfred Müller-Armack, mais aussi 275 fois le terme « marché »… Il s’agit donc de voir comment la mayonnaise de l’économie sociale de marché a pu prendre, et ce qu’elle nous promet pour l’avenir de l’Europe.

Selon nos experts, l’affaire commence de la façon suivante :
« L’économie sociale de marché est un concept de politique économique et sociale qui est le résultat d’un long processus historique et politique. Ce processus a débuté à l’époque de l’absolutisme (du XVIe au XVIIIe siècle) lorsque, suite à la découverte de nouveaux continents et l’élargissement du commerce, l’économie a vu son importance s’agrandir. » (Idem, page 8)

Et soudainement, nous voici emporté(e)s vers les grandes heures de l’Océan atlantique… et vers les propos tenus, avec une émotion sans pareille, par Ursula von der Leyen dans son grand discours du 16 septembre 2020 :
« Mais nous chérirons toujours l’alliance transatlantique – fondée sur des valeurs et une histoire communes, et sur un lien indéfectible entre nos peuples. »

Encore n’y avait-il pas que l’Atlantique…
« Nous devons prendre un nouveau départ avec de vieux amis – de part et d’autre de l’Atlantique et de part et d’autre de la Manche. »

Sans doute, il y a la rupture du Brexit. Mais nous constatons que l’ « économie sociale de marché » n’est pas qu’un héritage que nous offre l’ancienne Allemagne fédérale telle qu’elle était placée sous les conseils éclairés d’Alfred Müller-Armack et de quelques autres… Elle nous invite à remonter le temps en retraversant l’Atlantique en compagnie d’Ursula von der Leyen puisque, dans l‘héritage très personnel de la présidente de la Commission européenne, il y a le temps de la mise en place de l’économie… esclavagiste aux États-Unis !… Peut-être devrions-nous mieux comprendre encore le sens de ce « nous » dont elle se sert si souvent alors qu’elle ne peut pas ignorer qu’il ne prend tout son sel qu’à condition d’être lié à l’histoire profonde de… l’économie sociale de marché… c’est-à-dire au passé criminel des peuples « supérieurs »…

Pour nous orienter parmi les différentes lignes généalogiques qui aboutissent à Ursula von der Leyen, et trouver celle qui nous offrira le plus de chances de bien comprendre ce que veulent nous dire les « généalogistes » de l’ « économie sociale de marché » lorsqu’ils évoquent les brillances de l’économie des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, nous allons concentrer notre attention sur un personnage dont voici le visage…

Il s’agit de James Henry Ladson (1753-1812).

Dans le site qui nous le présente (lien), ce tableau est accompagné de quelques mots dont voici ceux qui nous importent le plus :
« 
James Henry Ladson était un homme politique américain, riche propriétaire de plantations de Charleston et officier de la révolution américaine. Il a été vice-gouverneur de la Caroline du Sud de 1792 à 1794, et membre du Sénat de la Caroline du Sud de 1800 à 1804. » 

Comment passe-t-on de ce personnage à Ursula von der Leyen elle-même ? En suivant les lignes généalogiques qui apparaissent désormais sur Internet et plus particulièrement sur le site https://www.geni.com/

Nous commençons donc avec Major James Henry Ladson (1753-1812), vice-gouverneur de Caroline du Sud. Voici son fils aîné : James Henry Ladson (1795-1868). Puis son petit-fils : Major William Henry Ladson (1829-1861).

À ce moment de l’Histoire, nous passons du côté féminin et nous atteignons l’une des filles du précédent : Clara Gilmor Ladson (épouse Robertson) (1858-1895). De son mariage avec Edward Twells Robertson naîtrait Mary Ladson Robertson (épouse Albrecht) (1883-1960), qui n’est autre que la grand-mère maternelle d’Ursula von der Leyen… De nationalité américaine, elle avait épousé un Allemand, Carl Albrecht (1875-1952). Leur fils, Ernst Karl Julius Albrecht (1930-2014), allait être le père d’une petite Ursula

Il nous suffira de prendre cette route en sens inverse… pour comprendre d’où vient le « nous » qu’utilise la présidente de la Commission européenne, et pour atteindre ce que la Fondation Konrad Adenauer nous présente, en quelque sorte, comme l’acte de naissance de l’ « économie sociale de marché »… qu’on pourrait peut-être appeler : l’enfant chéri du nazi Alfred Müller-Armack.

Michel J. Cuny

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