Texte 2 : Détruire tout ce qui n’est pas conforme à l’idéologie des États-Unis

Assemblée Générale de l’ONU à New York
Discours de Donald Trump,
19 septembre 2017

Texte 2 :
Détruire tout ce qui n’est pas conforme
à l’idéologie des États-Unis

2 – D. Trump, 2017 – Et de la même façon que…

 

Le président Donald Trump, qui confond Libye et États-Unis, se prend, tout à coup, pour un révolutionnaire.

Or, Muammar Gaddhafi avait effectué, lui, le 1er Septembre 1969, une vraie Révolution, sans effusion de sang, avec onze compagnons et une centaine de civils et de militaires. S’ils avaient ainsi pris le pouvoir sans être élus, ils avaient reçu, dès les premiers jours du passage de la monarchie dépendante de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis à une République libre, l’assentiment du peuple dans les rues et, notamment, celui des femmes dont certaines s’étaient dévoilées. Pour ces révolutionnaires, il n’était pas question de garder le pouvoir entre leurs mains mais de le transmettre au peuple. Ce qui a été fait en 1977, date à laquelle le peuple libyen a commencé à sortir vraiment de l’analphabétisme dans lequel il avait été tenu avant 1969.

Alors, quand Le président Trump prétend « donner le pouvoir au peuple américain », il divague… et c’est dangereux pour qui le croit.
« J’ai été élu, non pas pour prendre le pouvoir mais pour donner le pouvoir au peuple américain puisque c’est lui qui doit avoir ce pouvoir. Dans le cas des Affaires étrangères, nous renouvelons ce principe souverain, ce principe directeur de souveraineté. Nous sommes redevables à notre peuple, à nos citoyens pour répondre aux besoins de nos citoyens, garantir leur sécurité, défendre leurs droits et leurs valeurs. » [Assemblée Générale de l’ONU à New York, Discours de Donald Trump, 19 septembre 2017. Note de l’auteuse : La transcription du Discours est de moi. Mais la traduction est le fait d’une personne de l’ONU : qu’elle en soit ici remerciée.]

La question qui se pose est celle-ci : Quels pays ont, jusqu’à présent, attaqué les États-Unis sur leur propre sol pour que Mr Trump en soit à dire qu’il leur faut, à lui et à ses acolytes, « répondre aux besoins de nos citoyens, garantir leur sécurité, défendre leurs droits et leurs valeurs » ? Réponse : Les États-Unis eux-mêmes. Car, si la guerre civile, appelée « guerre de Sécession », y a duré quatre années (1861-1865), la guerre civile y est larvée, mais permanente…

Les États-Unis, dont le principe directeur est « America first », sèment, dans tous les pays qui l’adoptent, les germes des guerres que les présidents états-uniens successifs ont mené et mènent partout dans le monde…
« En tant que président des États-Unis, je donnerai toujours la priorité à l’Amérique tout comme vous, en tant que dirigeants de vos pays, vous allez toujours et vous devez toujours placer votre pays en premier. (Applaudissements dans la salle…)» [Idem.]
Les personnes qui applaudissent, dans la salle de l’Assemblée, savent-elles, seulement, ce qu’elles applaudissent ?

Ici… Mieux vaut en rire pour ne pas avoir à en pleurer :
« Les États-Unis seront toujours un grand ami du monde et, en particulier, un grand ami de nos alliés mais nous ne pouvons pas accepter des accords déséquilibrés qui ne donnent rien aux États-Unis. » [Idem.]
Ce qui se traduit dans la réalité par ceci : “Nous n’acceptons que les accords qui donnent tout aux États-Unis qui peuvent éventuellement laisser quelques miettes aux amis.”

Et, pour que les participant(e)s à cette Assemblée ne disent pas un jour qu’ils-elles n’avaient pas bien compris, il insiste :
« Tant que je serai président, je défendrai les intérêts des États-Unis par rapport à tous les autres intérêts. » [Idem.]
Donc, « les intérêts » « des États-Unis » s’opposent « à tous les autres intérêts » des autres États. Chaque dirigeant de chaque pays peut dire ce que dit Mr Trump. Puisque, quelques instants plus tôt, ce dernier a dit lui-même : « [J]e donnerai toujours la priorité à l’Amérique tout comme vous, en tant que dirigeants de vos pays, vous allez toujours et vous devez toujours placer votre pays en premier. »

Et alors ?… “Chacun pour soi”. C’est la voie ouverte vers les guerres !

Oubliant que les États-Unis ne volent au secours d’autres pays en guerre que pour mieux les asservir ensuite, sur les plans politique, économique, idéologique, Mr Trump évoque, par ailleurs, le plan Marshall qui s’est inscrit dans ces plans…
« Le dévouement de l’Amérique est visible sur les champs de bataille où des hommes et des femmes ont lutté et ont fait le sacrifice ultime : des plages d’Europe au Moyen Orient et ailleurs, nous voyons bien que, même après que nos alliés et nous-mêmes avons pu sortir victorieux de la guerre la plus sanglante de l’histoire, nous n’avons pas essayé d’imposer notre façon de vivre : c’est à notre crédit. Au lieu de cela, nous avons contribué à construire des institutions telles que celle-ci afin de défendre la souveraineté, la sécurité et la prospérité de tous. » [Idem.]

Il ne faut pas se laisser bercer par les mots pleins d’illusions de Mr Trump : les États-Unis ont volé au secours de la France en 1917 (pour éviter que le peuple français ne regarde trop vers la Révolution russe d’octobre 1917) et en 1942 (pour éviter que le peuple français ne regarde trop vers l’URSS sans laquelle les pays européens se seraient trouvés sous la botte nazie). Les États-Unis, par leurs guerres incessantes qu’ils allument un peu partout dans le monde, sont les premiers à violer la Charte des Nations Unies, dans laquelle, notamment, se trouvent inscrites, noir sur blanc, « la souveraineté, la sécurité et la prospérité de tous ». (Cf. Charte des Nations Unies – PDF – Texte intégral)

Donald est un grand sentimental :
« Pour les diverses nations du monde, c’est là notre espoir. Nous voulons l’harmonie et l’amitié et non pas le conflit et les dissensions. Nous sommes guidés par des résultats, non pas par une idéologie. Nous avons une politique de réalisme assortie de principes enracinés sur des objectifs communs, des valeurs communes. » [Idem.]
Il s’épanche… « Nous voulons l’harmonie et l’amitié »… Des mots, des mots, des mots qui, exprimés par lui et ses prédécesseurs à la présidence des États-Unis, sont… vides de sens. Et puis… « Nous sommes guidés par des résultats, non pas par une idéologie. » Exemple-type d’une négation qui, à la lumière de la réalité, vaut affirmation. Car les « objectifs communs », les « valeurs communes » sont imposé(e)s à des pays auxquels les États-Unis ont rendu des “services” : par exemple, à la France lors des deux guerres mondiales (1917) (1942), ou, plus directement encore, à des pays qu’ils ont écrasés sous les bombes : l’Irak en connaît quelque chose de « l’harmonie » et de « l’amitié » venues d’outre-Atlantique…

Comme ses prédécesseurs à la présidence des États-Unis, Mr Trump ne formule que des vœux pieux car les États qui « veulent semer la discorde, la terreur » sont ceux qui ont les moyens de s’armer jusqu’aux dents pour, impunément, faire sauter la planète.
« Nous devons protéger l’intérêt de nos populations et leur avenir. Nous devons rejeter toute attaque à la souveraineté : de l’Ukraine à la Mer de Chine du Sud. Nous devons ainsi respecter et faire respecter le droit, les frontières et les cultures, et l’engagement pacifique que cela permet. Et, de la même façon que les fondateurs des Nations Unies, nous devons œuvrer de concert et nous devons affronter de concert ceux qui veulent semer la discorde, la terreur. » [Idem.]

Bien sûr, les régimes-voyous sont ceux des autres pays qui n’entrent pas dans le moule états-unien :
« Un petit groupe de régimes-voyous aujourd’hui violent tous les principes sur lesquels sont fondées les Nations Unies. Ils ne respectent ni leurs propres citoyens, ni les droits souverains de leurs pays. » [Idem.]

À suivre… Texte 3
Assemblée Générale de l’ONU à New York – Discours de Donald Trump, 19 septembre 2017 – Texte 3 : « Un régime-voyou  », selon le(s) président(s) des États-Unis… 

Françoise Petitdemange
12-13 janvier 2020


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