IV. 103 – Travaux du « Congrès du dialogue national inter-syrien », à Sotchi (Russie), 29-30 janvier 2018

Les membres du praesidium,
Congrès du dialogue national inter-syrien,
29-30 janvier 2018

IV. 103 – Travaux du « Congrès du dialogue national inter-syrien »,
à Sotchi (Russie), 
29-30 janvier 2018

Le déroulement des débats, lors du Congrès du dialogue national inter-syrien, a eu lieu à huis clos et, donc, sans la présence de la presse. Chaque participant(e) devait pouvoir faire part de ses idées sur les différents moyens de sortir de la crise syrienne. À l’issue des travaux, il était prévu de rédiger et de faire adopter une Déclaration finale.

Durant les débats, les membres du Praesidium ont rappelé des principes intangibles : souveraineté, indépendance, intégrité territoriale, unité de la RAS (République Arabe Syrienne). Ce qui signifie que la Syrie ne concédera pas le moindre mètre carré de son territoire à des entités usurpatrices.
D’ailleurs, la « résolution 2254 » de l’ONU (Organisation des Nations Unies) de décembre 2015, déjà citée, insistait sur…
« une transition politique conduite et prise en main par les Syriens et visant à mettre fin au conflit syrien ». C’est au peuple syrien qu’il appartient de décider de l’avenir de la Syrie,… » [Nations Unies, Couverture des réunions & communiqués de presse, Conseil de sécurité 7588e séance, Syrie : pour la première fois depuis le début du conflit, le Conseil de sécurité fait preuve d’unité en adoptant une « feuille de route » pour la paix, CS/12171, 18 décembre 2015.] Cf. https://unefrancearefaire.com/2018/03/04/iv-101-discours-douverture-du-congres-du-dialogue-national-inter-syrien-29-30-janvier-2018/
Voilà qui fait du peuple syrien le maître de son destin et qui rejette toute manœuvre effectuée de l’extérieur du pays pour destituer le Président élu, Bachar El Assad, et renverser le gouvernement syrien.

Alors, pourquoi cette résolution n’a-t-elle pas été mise en application dès décembre 2015, ce qui aurait protégé des vies humaines ? Parce que des pantins comme Laurent Fabius ont freiné des quatre fers.
Ne disait-il pas que « tant que persiste la gouvernance actuelle de Bachar Al-Assad, une réconciliation véritable entre la population et l’État syrien est exclue » ajoutant qu’il s’agissait d’une « réalité politique incontournable ». [Idem.]
De quel État M. Fabius était-il le ministre des Affaires Étrangères ? Et dire qu’il est dorénavant président du Conseil Constitutionnel où il poursuit son travail de taupe…

Les participant(e)s au Congrès du dialogue national inter-syrien de Sotchi, qui ne peuvent ignorer d’où est venue cette tempête de bombes sur certains pays africains et arabes, devaient faire ajouter, dans la Déclaration finale, cette phrase :
« Le peuple syrien s’attachera toujours à la reprise du Golan syrien occupé par tous les moyens juridiques et conformément à la Charte de l’ONU et du Droit international. » [SANA (L’Agence Arabe Syrienne d’Informations), La Déclaration finale de la conférence du dialogue national inter-syrien à Sotchi : engagement complet à la souveraineté et à l’unité de la Syrie, 30 janvier 2018.]

Ahmed Kuzbari, avocat syrien,
membre de l’Assemblée du Peuple

Durant cette guerre civilo-coloniale, il a été, à plusieurs reprises, question de la rédaction d’une nouvelle Constitution syrienne. L’agence SANA apporte, dans un article du 30 janvier 2018, cette importante précision :
« L’avocat Ahmad Kuzbari, membre de l’Assemblée du peuple, a affirmé que le comité de débat de la Constitution, qui sera formé lors de la Conférence de dialogue national inter-syrien, tenue dans la ville russe, Sotchi, débattra la Constitution actuelle et que sa mission n’est point l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
Dans une conférence de presse qu’il a tenue aujourd’hui à Sotchi, Kuzbari a fait noter que tout amendement de la Constitution actuelle aura lieu via la formation d’un comité par le pouvoir législatif « Assemblée du peuple » ou un décret présidentiel, faisant savoir que les résultats [du] travail de ce comité, sans prendre en compte la manière de sa formation, seront soumis à un référendum populaire. » [SANA (L’Agence Arabe Syrienne d’Informations), D. H./A. Chatta, Kuzbari : La mission du comité de débat de la Constitution à la Conférence de Sotchi est le débat de la Constitution actuelle », 30 janvier 2018. Note FP : Les majuscules et le mot entre crochets sont de mon fait.]
L’avocat ajoutait : « Tout pas ne sera adopté qu’à l’ombre de la Constitution existante qui a été soumise au référendum en 2012. Donc, la Constitution ne sera élaborée que par les Syriens et sur les territoires syriens. » [Ahmad Kuzbari, cité par SANA, etc.]

Hossein Jaberi Ansari,
vice-ministre iranien des Affaires Étrangères

Le 30 janvier 2018, jour de clôture du Congrès du dialogue national inter-syrien en Russie, le vice-ministre iranien des Affaires Étrangères pour les Affaires arabes et africaines, Hossein Jaberi Ansari, déclarait à la presse :
« Nous considérons que la conférence du dialogue national inter-syrien à Sotchi est comme les réunions d’Astana et parachève les efforts déployés au niveau onusien. » [SANA, L’Agence Arabe Syrienne d’Informations, D.H./L.A., Jaberi Ansari : La conférence du dialogue nationali inter-syrien parachève le processus d’Astana et les autres processus de règlement de la crise, 30 janvier 2018.]
Certes…
« Il y a parfois des différences entre les trois pays garants de l’accord sur la cessation des hostilités en Syrie (la Russie, l’Iran et la Turquie), mais l’important est le sérieux et la volonté politique pour parachever le processus et aider le peuple syrien frère à sortir de la crise dans son pays. » [Idem.]

La Russie, conformément à son respect de l’indépendance de la Syrie et de la souveraineté du peuple, considérait qu’il revenait à ce peuple de décider, dans la période d’après guerre, de la forme de l’État syrien qui lui convient.
Les fabricant(e)s d’idéologie anti-russe, qui s’apprêtaient à clamer que la Russie allait profiter de « sa » victoire contre Daesh (et la coalition occidentalo-golfico-sioniste ?) pour mettre la main sur la politique intérieure de la Syrie, en rédigeant une nouvelle Constitution, seront déçu(e)s…

L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui s’efforce de traquer les déclarations de la Syrie et des pays amis de celle-ci, a clamé à la presse que ce comité prévu
« devrait au moins intégrer le gouvernement, l’opposition représentée lors des pourparlers de Genève (sous l’égide de l’ONU (ndlr), des experts syriens, la société syrienne, des indépendants, des chefs tribaux et des femmes. » [Euronews, Sotchi : la stratégie des tout petits pas, 31 janvier 2018, (avec l’AFP).]
Comme si la République Arabe Syrienne, qui repose en partie sur une structure tribale, et qui accorde une place importante aux femmes, avait besoin de l’ONU pour savoir qui elle doit inclure dans les débats et décisions de sa politique intérieure…

Après sept années de guerre, la Syrie est et restera un État indépendant, avec un peuple souverain…
« Le peuple syrien décide seul du futur de son pays par des voies démocratiques (…) sans pression ou interférence extérieure. » [Euronews, Sotchi : la stratégie des tout petits pas, etc.]
Voilà pour les arrivistes de la diaspora syrienne qui ont allumé les feux de la guerre civile dans un pays que nombre d’entre eux-elles ont quitté depuis longtemps. Voilà pour les États occidentalo-golfico-sionistes qui perdent la guerre contre la Syrie et qui voudraient non pas imposer leurs points de vue sur la politique de ce pays mais changer de régime politique au mépris de la souveraineté du peuple syrien.

Suite : IV. 104 – À propos des médias… la mise au point acidulée de Maria Zakharova

Françoise Petitdemange
6 mars 2018


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