IV. 104 – À propos des médias…
la mise au point acidulée de Maria Zakharova
Maria Zakharova,
ministère russe des Affaires Étrangères
Lors d’une Conférence de presse, le 31 janvier 2018, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires Étrangères, devait faire le point sur les participant(e)s au Congrès du dialogue national inter-syrien à Sotchi (Russie), les 29-30 janvier 2018 :
« À ce forum ont participé 1.511 délégués syriens représentant le plus large éventail politique, ethnique et confessionnel de la société syrienne.
Nous regrettons évidemment la position des opposants syriens qui, pour différentes raisons, y compris sous l’influence de forces extérieures, ont décidé au dernier moment de s’abstenir de participer au Congrès. On a tenté de les convaincre de changer d’avis. Nous avons même retardé l’ouverture du forum, mais en vain. Nous sommes convaincus que c’est une erreur politique. Néanmoins ce refus n’a pas terni l’atmosphère de Sotchi. » [Le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 31 janvier 2018.]
http://www.mid.ru/fr/posledniye_dobavlnenniye/-/asset_publisher/MCZ7HQuMdqBY/content/id/3051107
Cela dit, Maria Zakharova évoquait l’organisation prévue afin de permettre aux médias, sinon d’accéder aux discussions, du moins d’avoir le maximum d’informations :
« Concernant la couverture médiatique, le Congrès a travaillé hier jusqu’en fin de soirée [30 janvier] et a été suivi par plus de 500 journalistes russes et étrangers. Pour ceux qui n’étaient pas présents avait été mise en place une diffusion en direct de l’ouverture et de la fermeture des réunions plénières. Pour des raisons évidentes, la partie centrale de l’activité s’est déroulée hors caméra. Il fallait créer une atmosphère de travail. » [Idem. Note FP : La précision entre crochets est de mon fait.]
Après quoi, Maria Zakharova dénonçait, non sans humour, les méthodes déployées par certains médias :
« Je voudrais féliciter ceux dont les pronostics ne se sont pas réalisés. J’avais répondu à un grand nombre de questions me demandant ce que nous ferions si le forum n’avait pas lieu, s’il ne pouvait pas être organisé. Le Ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que le forum se tiendrait et il s’est tenu. La Fédération de Russie a tout fait pour qu’il soit réussi et il est devenu un point de départ important pour le dialogue entre les parties syriennes. » [Idem.]
Voilà la clef du travail entrepris par la Russie : prévoir, dire et faire.
En général, les journalistes, qui sont sur place, n’aiment pas être tenu(e)s à l’écart des réunions d’importance parce qu’ils-elles veulent être les premier(ère)s non pas à savoir mais à “être sur le coup”… C’est un peu la foire d’empoigne pour délivrer la prétendue information avant tous les confrères et toutes les consœurs. Pour « créer le buzz », il leur faut – du moins, le croient-ils-elles – donner dans le spectaculaire… La porte-parole du ministère russe des Affaires Étrangères montrait jusqu’où certain(e)s sont prêt(e)s à aller…
« Je voudrais rappeler également qu’hormis ceux qui doutaient du fait que le Congrès puisse aboutir à quelque chose, avant son lancement de nombreuses activités négatives prédisaient que même si le forum avait lieu il échouerait, et qu’il serait impossible de s’entendre. Hormis ces informations, immédiatement à l’issue du forum, au lieu de reconnaître que les pronostics négatifs ne s’étaient pas réalisés, il y a eu une “pluie” de fake news. Je me dois de citer l’une d’elles. Je ne vais même pas donner le nom de la publication qui en est l’auteure pour ne pas lui faire de publicité. Elle est marginale, il n’y a pas d’autre mot. Elle a décidé de calculer combien de temps avait été imparti pour le travail du Congrès, et combien de temps avait été laissé pour la nourriture restauration et le repos. Cette information a suscité un intérêt particulier parce qu’on rapportait que « seulement 6 heures avaient été imparties pour déterminer le sort de la Syrie, tandis que 32 heures avaient été prévues pour la nourriture restauration, les boissons la pause-café et le déplacement ». » [Idem. Note FP : Les mots entre crochets sont de mon fait.]
Pour bien faire saisir la tentative de ce média de saboter le Congrès dans l’esprit des populations, Maria Zakharova donnait d’autres chiffres beaucoup plus vrais…
« Ceux qui étaient présents à Sotchi et ont suivi le Congrès en ligne savent que la réalité est toute autre. Les représentants de différents groupes de l’opposition syrienne et du gouvernement syrien ont travaillé du matin jusqu’à la fin de la soirée. Je voudrais demander à ceux qui écrivent ces absurdités : pouvez-vous rappeler combien d’heures a duré, par exemple, la guerre en Syrie ? Au moins 61.320 heures. Il serait peut-être intéressant de calculer combien d’heures de contacts téléphoniques et directs ont été passées pour les négociations internationales visant à régler la crise syrienne à Moscou, à Genève, à Astana, au Caire et dans d’autres capitales, ainsi qu’à l’Onu. Combien d’heures les chefs de diplomatie de différents États de tous les continents ont-ils accordé au problème syrien ? Voilà en ce qui concerne le temps. Je pense que si on fait des mathématiques divertissantes, il faut également s’appuyer sur ces chiffres. » [Idem.]
Après cette mise au point, reprise directement du site officiel du ministère russe des Affaires Étrangères, il n’y a vraiment plus rien à ajouter…
Suite : IV. 105 – « Mi-fin février »… Alors, la France… Elle la gagne ou elle la perd ?
Françoise Petitdemange
7 mars 2018