Ces effets de miroir qui vous embrouillent tout

Reprenons cette jolie cavalcade d’un Lacan à la recherche de l’identité de son prénom ou du prénom de son identité : Jacques Lacan, Jacques-M. Lacan, Jacques M. Lacan, J.-M. Lacan, Jacques M. Lacan, Lacan Jacques Marie, J. Lacan, Dr. J Jacques Lacan… Voilà du monde, et du beau monde. Sans que, bien sûr, je puisse prétendre à être ici exhaustif.

Comme j’en faisais l’aveu dès le premier article de cette série, le présent travail ne doit de pouvoir s’effectuer qu’au fait du remède qu’apporte Internet à l’impossibilité qui était mienne de me rapprocher des textes de Lacan. Ainsi donc, cette kyrielle de dénominations n’entre-t-elle sous mon regard que dans un temps qui n’aura précédé que de peu le moment où je peux en écrire ici même : je sors à peine de ma propre surprise.

Cependant, dans cette foule bigarrée, je dois dire que j’avais déjà fait la connaissance de Jacques-M. Lacan. Cela se passait en 1984, époque où je pouvais compter m’être harnaché de mon Michel J. Cuny depuis neuf ans environ. Ce fut, bien sûr, une petite secousse. Si Jacques Lacan avait simplifié sa fraction en s’ôtant un -M., je ne pouvais que constater la complexification de la mienne avec ce J. … de contrebande?

Nous l’avons vu, quand Lacan s’annonce auprès du général, il s’environne d’un Jacques Marie, qui doit être tout ce qu’il y a de plus conforme à son état-civil. D’où nous concluons qu’il a pris ses -M., M., -M., M. chez Marie. Pour ne pas faire tache au milieu de cet horizon, je dirai aussitôt qu’au-delà d’un Michel de très bon aloi, mes parents m’avaient doté d’un second prénom qui n’a longtemps été que latent : Jean. J’en (Jean ?) demande bien pardon à Jean Moulin, mais ce second prénom, je l’ai longtemps détesté. Je sais bien pourquoi. Je l’ai écrit ailleurs. Je n’en reparlerai pas ici. Mais J., je l’ai tout de suite trouvé très bien de sa personne.

Il me permettait de faire une concession de poids à mon père… Il paraît, en effet, que dans le village vosgien de mon enfance, Saulcy-sur-Meurthe, nous étions trois à devoir nous placer sous la même bannière d’un Michel Cuny. Or, pour m’arracher à un moi-même qui n’en était pas vraiment un, Sylvain Cuny se mit, pendant quelques temps, à faire mon siège, lorsque je me trouvais dans la situation de transmettre mon adresse postale. Il eût voulu y voir figurer l’entièreté de ce qu’indiquait notre livret de famille : Michel Jean Cuny. J’ai fort bien résisté puisque ce n’est que dans l’année de mes vingt-six ans, 1976, que j’ai opté publiquement pour la version qui allait faire de moi un écrivain décisivement incomparable avec ses homonymes d’hier.

Michel J. Cuny 1970 -2

Michel (J.) Cuny (1970)

Mais pourquoi donc ce J. ? Pour Robert J. Vidal, grand prêtre de la guitare classique sur les ondes de France-Musique, en un temps où cet instrument m’offrait une pénétration très personnalisée dans l’univers de ladite grande musique en même temps qu’au coeur de l’univers mélodique, harmonique et poétique de Georges Brassens. N’ai-je pas déjà bien épelé le nom de certains de mes pères?…

Michel J. Cuny


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