Combattants arborant les emblèmes
d’Ahrar Al-Cham (fondé en 2011)
(drapeau avec motifs verts et nom du groupe en arabe),
de l’Armée Syrienne Libre (créée en juillet 2011)
(drapeau vert-blanc-noir avec 3 étoiles),
d’Al-Nosra (créé en janvier 2012) affilié à Al-Qaïda (fondé en 1988-1992)
(drapeau noir avec la chahada)
(après la prise d’Idlib, 29 mars 2015)
IV. 45 – Daesh, l’opposition syrienne
en lutte contre un État souverain
(6ème partie / 6)
L’émission du « Club de la Presse » tire à sa fin, en ce 24 mars 2016. Encore quelques mots…
Nicolas Poincaré : « Juste avant la pause, Hala Kodmani, vous nous racontiez qu’ vous étiez à Raqqa, en 2013, lorsque Daesh est arrivé. Racontez-nous. »
Hala Kodmani : « Alors, bon, pour revenir un petit peu. Je, j’étais allée, je voulais aller en Syrie pour vivre, heu… l’attaque, le, [en riant] franco-américaine (Nicolas Poincaré : « Ah oui ! ») quand même [toujours en riant]. (NP : « Qui n’a pas eu lieu ! ») C’était (NP : « Qui n’a pas eu lieu ! C’était (?). ») Ouais. Et j’ai appris, bon, en cours de route, d’ailleurs, je, je traversais la frontière, quand elle a été, qu’elle n’était plus d’actualité. Je suis arrivée, bon ! C’était le moment où Daesh tenait déjà, depuis un mois ou deux, ils avaient tenu toutes les entrées de Raqqa. Heu, ils n’avaient pas encore imposé leur ordre total puisque ils cohabitaient encore avec des groupes armés locaux, heu, syriens de Raqqa, enfin, de l’Armée libre… »
L’avenir des Syriennes, grâce à l’Armée libre en lutte, depuis 2011,
contre l’État laïc
La journaliste était allée en Syrie pour le spectacle de « l’attaque » « franco-américaine » « qui n’a pas eu lieu ». Ah, ah, ah, que cela aurait pu être drôle une Syrie sous les bombes qui ont fait de si beaux dégâts en Afghanistan, en Irak, en Libye… pour imposer, « au nom des droits de l’homme », la « démocratie », ou, plutôt une oligarchie bourgeoise. Enfin, les Kodmani and C° auraient pu rentrer au pays… dévasté.
C’est souvent à la fin d’une émission, sans intérêt autre que de révéler qui sont les personnes invitées et dont les médias ne cessent de nous parler du moins pendant un certain temps, que la vérité se manifeste… « C’était le moment où Daesh tenait déjà, depuis un mois ou deux, ils avaient tenu toutes les entrées de Raqqa. Heu, ils n’avaient pas encore imposé leur ordre total puisque ils cohabitaient encore avec des groupes armés locaux, heu, syriens de Raqqa, enfin, de l’Armée libre… »
Les « groupes armés locaux » « syriens de Raqqa, enfin, de l’Armée libre… » avec lesquels « cohabitaient » les groupes de « Daesh », c’étaient les groupes armés d’opposition, constitués des prétendus rebelles, et, surtout, des militaires déserteurs de l’armée, qui avaient créé l’ASL (Armée syrienne libre).
Après cela, les opposant(e)s de l’extérieur, comme les sœurs Kodmani mais pas qu’elles, n’ont eu de cesse de faire oublier au monde entier cette collusion entre Daesh et l’opposition au Président Bachar El Assad, au gouvernement syrien, à l’armée de la République Arabe Syrienne et, tout compte fait, à la population dans son ensemble…
Robert Namias : « (Mais), Daesh, c’était qui ? c’était quoi ? à ce moment-là… Quand on dit “Daesh”, à l’époque, c’étaient quels hommes ? (Hala Kodmani : « Oui. ») combien ? Et… »
Hala Kodmani : « C’étaient essentiellement (Robert Namias : « C’étaient des djihadistes… ») C’étaient, c’étaient, c’étaient des non syriens, d’abord (En chœur : « Hum. »), essentiellement des non syriens. »
Autrement dit, l’opposition syrienne cohabitait, à l’intérieur de la Syrie, avec les groupes armés de Daesh dont les membres étaient – et c’est Hala Kodmani qui le dit – « des non syriens, d’abord », « essentiellement des non syriens », pour renverser le gouvernement syrien appuyé sur le droit syrien. Si ce n’est pas la préparation d’un coup d’État, à la fois syrien et étranger, contre la Syrie, qu’est-ce alors ? Mais ces « non syriens », qui sont-ils ?
Arlette Chabot : « Des Irakiens ? »
Hala Kodmani : « Heu… Des Irakiens. Bon ! Tout le commandement de Daesh est irakien. Heu, mais, mais déjà, de différents, hein. Y avait beaucoup de de Maghrébins, de de Tunisiens, de Marocains. Heu… bon ! Comme ils étaient cagoulés, moi, j’ les voyais sur les barrages : ils sont tous cagoulés, c’est difficile évidemment de voir, mais bon !, parfois, à l’accent, je pouvais reconnaître les uns les autres. ((?) : « Un Belge, par exemple ? » Nicolas Poincaré : « Non, y avait déjà des Belges ? ») [Note FP : Faut-il le rapppeler à la fin comme au début de ces textes ? Deux explosions venaient d’avoir lieu, le 22 mars 2016, dans le hall de l’aéroport de Zaventem et dans la station de métro Maelbeeck de Bruxelles (en Belgique), tuant une trentaine de personnes et faisant environ 270 blessé(e)s. D’où le surgissement de ces Belges dans cette conversation pour identifier les « Djihadistes »…] Il m’est arrivé de voir que, bon ! Y en avait un qui ét, il avait les les manches retroussées, donc, j’ai vu qu’il était Noir, donc, un Africain ou je sais pas. Ça peut être un Soudanais, ça peut être un… Enfin, bon ! C’est comme ça qu’on devinait, mais c’est surtout l’accent, heu, qui, on les repérait un petit peu… Voilà ! »
Il aura fallu beaucoup de temps aux « grandes signatures » de la radio pour obtenir une petite précision : les groupes de Daesh, « essentiellement des non syriens », étaient donc constitués de quelques Syriens mais surtout d’Irakiens et d’Africains.
Robert Namias : « (Eux), ils sont pas nés de nulle part, ils sont nés d’Al-Qaïda, par exemple ? »
Hala Kodmani : « Oui. Enfin, ils sont venus. Ils sont passés, ils sont (Robert Namias : « C’est de la même mouvance qui, après, d’ailleurs, s’est éloignée, mais. ») Beaucoup d’Irak. (Arlette Chabot : « Beaucoup d’Irak. ») Et ceux qui sont allés combattre (Nicolas Poincaré : « Les Américains en Irak. ») les Américains en Irak. (Olivier Duhamel : « Et alors, ils ont pris la ville, continuez…) Y en a qui sont rentrés en passant par la Turquie, heu…, par par la Turquie en 2000, à partir de 2012-2013. Heu, bon, tout ça, c’étaient pas, c’étaient pas des nombres, hein. »
Olivier Duhamel : « Vous êtes encore là (Hala Kodmani : « C’étaient pas des nombres. ») quand ils prennent la ville ? Quand ils prennent la ville, quand ils passent, vous êtes encore là ? »
Hala Kodmani : « Quand ils prennent la ville, leur façon de faire, parce que j’ai vu ça, dans, enfin, dans plusieurs villes ou villages après, que j’ai visité(e)s, qu’ils avaient pris. Heu… Leur façon, c’est tout de suite d’imposer la terreur, c’est-à-dire, on arrive à quelques commandos, on coupe trois têtes, on coupe trois têtes, on les met sur la place du marché… Et, là, tout le monde est complètement tétanisé. Et puis, on prend les centres névralgiques, les entrées de la ville. Ils (vont), toutes les entrées de la, de Raqqa étaient tenues, heu, par les barrages de Daesh qui demandent les papiers, qui, heu, etc., et et puis après, jusqu’à ce que ils viennent un peu à un peu plus nombreux et heu ils ils se battent contre les gens, heu, enfin, les les Syriens, ou les gens locaux. »
L’opposition intérieure et extérieure
protège, depuis 2011, l’avenir des enfants syriens
Quelques minutes plus tôt, Hala Kodmani, évoquant son escapade à Raqqa (en Syrie), en septembre 2013, affirmait, à propos des groupes de Daesh : « ils n’avaient pas encore imposé leur ordre total puisque ils cohabitaient encore avec, heu, des groupes armés locaux, heu, syriens de Raqqa, enfin, de l’Armée libre… », lorsqu’il s’agissait de faire accepter, par ses interlocuteur(rice)s et par les auditeurs et auditrices de l’émission, la collusion entre l’ASL (Armée syrienne libre) et Daesh…
Et puis, toujours évoquant son escapade de septembre 2013, à Raqqa, elle raconte, à propos de ces mêmes groupes de Daesh : « Heu… Leur façon, c’est tout de suite d’imposer la terreur, c’est-à-dire, on arrive à quelques commandos, on coupe trois têtes, on coupe trois têtes, on les met sur la place du marché… », lorsqu’il s’agit de faire oublier la collusion dévoilée entre l’ASL (Armée syrienne libre) et les groupes de Daesh…
Tout de même ! Les membres de l’ASL, comme Mme Kodmani et ses amis occidentalo-golfico-sionistes, sont des gens civilisés qui n’ont rien à voir avec ces sauvages, ces coupeurs de têtes arabes et africains…
Hala Kodmani, alors qu’elle sait, pour être allée sur place en septembre 2013 et pour avoir été témoin du fait, que l’ASL se fait tracer la route par des criminels, n’aura donc jamais cessé d’appuyer un processus génocidaire.
Suite : IV. 46 – La coalition du crime attaque l’armée de la République Arabe Syrienne, 17 septembre 2016
Françoise Petitdemange
21 avril 2017
A reblogué ceci sur Histoire militaire du Moyen-Orient.
J’aimeJ’aime