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Dégage !
Aux États-Unis, le 9 novembre 2016, le scrutin donnait, au milieu de la nuit, 138 grands électeurs pour le candidat républicain Donald Trump et 104 pour sa rivale démocrate. À 2 heures du matin (heure de Paris), Hillary Clinton, qui suivait la progression des résultats depuis un hôtel de New York où était rassemblée sa famille (Bill, sa fille, son gendre et ses deux petits-enfants), avait twitté, à l’avance, à ceux et celles qui l’avaient accompagnée dans ce qui apparaissait déjà comme une défaite : « Cette équipe a de quoi être fière. Quoi qu’il arrive ce soir, merci pour tout. » [BFMTV, « Quoi qu’il arrive ce soir… », Hillary Clinton remercie son équipe, 9 novembre 2016.]
Dégage !
Un peu avant 9 heures (toujours heure de Paris), le scrutin donnait 290 grands électeurs pour Donald Trump – sur les 270 requis – contre 228 pour Hillary Clinton. Une demi-heure avant l’annonce des résultats officiels, la candidate démocrate était probablement dans un état de déprime avancé. Le président du comité de campagne, John Podesta, devait prendre la parole pour dire tout de même quelque chose aux partisans qui attendaient encore au QG de campagne, à New York : « Les résultats dans plusieurs États sont très serrés. Tous les votes comptent. Nous ne ferons donc pas de déclaration ce soir. […]. Rentrez chez vous, allez dormir. On aura plus à dire demain. » Bonne nuit, les petits… [L’avenir, « Allez dormir » : quand Clinton renvoie ses partisans chez eux, 9 novembre 2016. Deux ou trois mots n’ayant pas été traduits, les points de suspension entre crochets sont de moi.]
« Rentrez chez vous, allez dormir. »
Après avoir essuyé une cuisante défaite aux primaires présidentielles de 2008 qui avaient ouvert la route à Barack Obama, le premier président métis des États-Unis, voici qu’Hillary Clinton venait d’essuyer une deuxième défaite, plus cuisante encore, contre Donald Trump. Il est à espérer qu’il n’y aura pas d’autre présentation d’Hillary Clinton ni aux primaires ni aux présidentielles états-uniennes, que cette va-t-en guerre ne sera jamais la première présidente de son pays.
La défaite d’Hillary Clinton, qui a bien été obligée de la reconnaître en catimini avant de devoir la reconnaître publiquement, c’est la défaite des quelque 200 journaux – impartiaux – qui se sont prononcés en sa faveur aux États-Unis, et celle de la majorité des médias occidentaux, notamment français, qui n’ont cessé de manipuler l’opinion en faveur de la candidate du clan dit démocrate. Certain(e)s journalistes français disent déjà qu’ils-elles ont fait leur travail en montrant qui était réellement Donald Trump ; c’est possible… Mais ils-elles n’ont pas fait leur travail en montrant qui était réellement Hillary Clinton.
La défaite d’Hillary Clinton, c’est aussi la défaite des sondages, qui exercent une pression chiffrée sur les esprits, et celle des prétendu(e)s analystes, expert(e)s, universitaires français(es), etc., qui, remis à leur niveau, vont rejoindre les starlettes en mal de publicité qui invitaient à voter pour la candidate. Le fondateur et directeur du Center of Politics à l’Université de Virginie, Larry Sabato, avait cru en la victoire d’Hillary Clinton jusqu’à la prédire publiquement. Fondé en 2008 par Nathaniel Read Silver (dit Nate Silver), le site web états-unien, FiveThirtyEight (média en ligne spécialisé dans le data journalisme), le “must du must”, accordait, à Hillary Clinton, une probabilité de 71 % pour remporter l’élection, et à Donald Trump, une probabilité de 28 %. Bref, tous ceux, toutes celles qui ont fait de la lèche viennent de prendre un léchon.
Attention ! Potion empoisonnée
Il serait intéressant de savoir ce qu’a coûté cette campagne d’enfumage des populations occidentales dans leur ensemble.
Après le triomphe de Donald Trump, il n’y a aucune illusion à se faire puisqu’il affirme (ce qui n’est pas nouveau)… « Les intérêts des États-Unis avant tout ». Quant à l’idée du futur président de relancer « le rêve américain », elle est tragi-comique… Le rêve américain a tourné au cauchemar… En ce qui me concerne, je ne reconnais pas à n’importe qui le droit de me faire rêver.
Le triomphe de Donald Trump aura au moins servi à remettre chacun(e) à sa vraie place.
Après le Brexit qui avait conduit le Premier ministre britannique David Cameron, l’un des massacreurs du peuple libyen, à décamper du 10 Downing Street, c’est au tour d’Hillary Clinton de renoncer au fauteuil de la présidence à la Maison-Blanche dans lequel elle se voyait déjà carrée. La défaite d’Hillary Clinton, c’est aussi celle de Barack et de Michelle Obama qui se sont comporté(e)s comme des domestiques.
En France, à qui le tour ? Au criminel Nicolas Sarkozy et à sa clique tout aussi criminelle : Alain Juppé (ministre des Affaires étrangères), François Fillon (Premier ministre), and C°.
Pas vu à la télé
Françoise Petitdemange
9-10 novembre 2016
Suite : 4. Etats-Unis über alles