Avoir des Ami(e)s sur Facebook… Etre l’ami(e) de tant et tant d’inconnu(e)s sur Facebook… A quoi bon ? Quelle importance ? Pour qui ?
Souvent, cette amitié « de rencontre » aura été activée par un « j’aime » venu d’on ne sait où, on ne sait pourquoi. Qu’aime-t-on, en l’occurrence ? En quoi le fait d’avoir déposé un « j’aime » peut-il engager à quoi que ce soit celui ou celle qui l’émet, et celui ou celle qui le reçoit ?
Sans doute, en cliquant sur un « j’aime », le petit « je » reçoit-il un léger quelque chose qui le requinque… Quant au sens de ce verbe qu’il anime, ou qu’il est censé animer, il se perd dans un infini qui ne paraît pouvoir tenir aucune vraie comptabilité : nous nous en fichons éperdument.
Et pourtant, un jour, tu m’avais gratifié d’un « j’aime »… La belle affaire !
Donc, mes Amis de Facebook et moi, nous allons démarrer à partir de tous ces petits riens… Nous finirons sans doute par en faire quelque chose… Mais quoi ?
Mes Amis de Facebook ?… Ils étaient déjà là depuis un certain temps : je pouvais les compter, même voir, parfois, ce qui était peut-être leur vrai visage. Leurs noms ou leurs pseudonymes étaient, à eux seuls, tout un poème… Des fictions tout de même… Et puis, soudain, des commentaires… qui tranchaient nettement avec ceux qui tournent si vite à l’injure.
Evidemment, a priori, Internet n’est qu’un monde de brutes… Voilà pourquoi, à un moment ou à un autre, le « j’aime » venu de nulle part peut donner l’impression d’être un grand verre d’eau fraîche au milieu du désert. Ainsi, de l’idée de désert, pouvons-nous passer très vite à celle de caravane… Et pourquoi pas ?
La caravane de Mes Amis de Facebook… Michel J. Cuny, caravanier… Peut-être cet écrivain-là connaît-il quelques oasis… Peut-être Françoise Petitdemange, écrivaine, et lui, viennent-ils de très loin dans le désert… Peut-être n’auront-ils pas suivi ce long chemin sans en recueillir quelques trésors… qu’il leur tarde de pouvoir dévoiler…
Mes Amis de Facebook, voici les différents pays que nous habitons, vous et moi… Ils n’y sont certes pas tous… Tout dépend du moment qui me les a donnés.
Mais il s’agit bien des divers lieux de cette colère qui anime la plupart d’entre nous… Je veux dire ce grand désarroi devant les guerres, devant les mensonges…
En regardant cette carte où nous nous retrouvons solidaires de nous ne savons encore quoi, nous pressentons qu’il va falloir faire un peu de géopolitique, un peu d’histoire, un peu d’économie.
Ce que nous chercherons à découvrir, pas à pas, ce sont les pistes que l’histoire a suivies, les pistes de la domination du capital, de la colonisation et de l’impérialisme. Les pistes du mensonge qui tend à soumettre les peuples aux calculs un peu trop faciles de la finance internationale.
Nous le ferons sans qu’il soit nécessaire de pousser les hauts cris. Nous le ferons patiemment, c’est-à-dire en nous référant à des documents précis. Nous allons apprendre ensemble ce que nous ne savons pas encore suffisamment, pour échapper à tous les étranglements qui nous tiennent et qui tiennent ceux et celles que nous aimons par-delà les « j’aime » de rencontre.
Nous sommes là, sur cette carte… à entamer la fabrication d’une chaîne d’amitié… Tous petits, toutes petites, et avec de grands yeux bien ouverts.
Michel J. Cuny
(Lien général avec les travaux de Françoise Petitdemange et Michel J. Cuny : unefrancearefaire.com)