4.
D’abord, « un coup de Trafalgar »
En France, le grand espoir de 1789 avait été suivi d’une foule de déceptions dans la classe du peuple qui s’était rendu compte, au fil des événements, qu’il n’était pas compté, le moins du monde, dans ces 98 % des Français qu’était censé représenter le Tiers-État.
La révolution avait tourné immédiatement en faveur de la grande bourgeoisie qui s’accommodait fort bien des restes de la noblesse, tandis que la noblesse s’accommodait fort bien de la fortune de la grande bourgeoisie : mariages de raison, mariages de personnes et/ou d’intérêts, mariages de capitaux et de blasons. Alors que le peuple, dès après l’assassinat, par Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont (dite Charlotte Corday), le 13 juillet 1793, de Jean-Paul Marat qui s’était démené durant toute la révolution et, parfois, caché, de cave en cave, pour rédiger et faire imprimer son journal L’Ami du Peuple, se trouvait privé, à la fois, de son éclaireur et de son principal porte-parole. (La liberté d’expression tant vantée par la bourgeoisie n’était pas – n’est toujours pas pour les “gueux”.)
Marat assassiné (1794),
Jacques-Louis David (1745-1825) et ses élèves,
Musée du Louvre, Paris, France
Quinze ans après la prise de la Bastille, la grande bourgeoisie avait hissé Bonaparte sur le trône impérial.
La course entre États capitalistes pour ancrer les vaisseaux militaires et les navires marchands dans les ports d’Alger et d’ailleurs pour obtenir une plus grande influence militaire et/ou évincer les rivaux de la marine marchande sur les côtes d’Afrique n’était pas rien. Le “coup de Trafalgar” du 21 octobre 1805 avait été bien plus terrible que le « coup de chasse-mouches » sur la joue d’un mufle.
Françoise Petitdemange
30 octobre 2016
Suite : 5. La perfide Albion contre la flotte franco-espagnole