Mars 2011. Le peuple libyen soutient Muammar Gaddhafi.
Il le soutiendra jusqu’à la fin.
12 – Les valeurs occidentales : guerres et assassinats
Le 19 mars 2011, le président de la république française, Nicolas Sarkozy, en direct de l’Élysée, présentait les événements à sa façon après le sommet “international” qui venait de se tenir à Paris et qui avait rassemblé une quarantaine de chefs d’États (mais aucun chef d’État africain), sommet lors duquel l’éventualité d’une action militaire contre la Libye avait été discutée alors que, déjà, Nicolas Sarkozy avait transformé l’éventualité en réalité : « Le colonel Kadhafi a méprisé cet avertissement. Au cours des dernières heures, ses forces ont intensifié leurs offensives meurtrières. Des peuples arabes ont choisi de se libérer de la servitude dans laquelle ils se sentaient depuis trop longtemps enfermés. Ces révolutions ont fait naître une immense espérance dans le cœur de tous ceux qui partagent les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme. » [Vidéo, « Sarkozy annonce le début de la guerre en Libye contre Kadhafi (19 mars 2011) ».] Nicolas Sarkozy, manquant crucialement de culture, parlait sans rien connaître de la révolution libyenne qui a permis au peuple de se développer de 1969 à 2011.
Le peuple libyen avait choisi son destin et le choisissait, année après année, dans les structures d’une démocratie directe comme le monde n’en avait jamais connue. Mais Nicolas Sarkozy continuait à parler à tort et à travers : « En Libye, une population civile pacifique, qui ne réclame rien d’autre que le droit de choisir elle-même son destin, se trouve en danger de mort. Nous avons le devoir de répondre à son appel angoissé. » [Idem.] De quel « appel angoissé » s’agissait-il ? De celui de Martine Aubry ? En tout cas, il n’y a pas eu d’« appel angoissé » de la population libyenne. Mais Nicolas Sarkozy n’en était pas à un mensonge près, d’autant que Bernard-Henri Lévy était derrière lui pour le pousser au crime.
Fort de son gros mensonge… le président venait de prendre de court la quarantaine de chefs d’États venus à Paris : les bombes françaises tombaient déjà sur le peuple libyen. Mais cela ne l’a pas empêché de déclarer : « L’avenir de la Libye appartient aux Libyens. Nous ne voulons pas décider à leur place. Le combat qu’ils mènent pour leur liberté est le leur. Si nous intervenons aux côtés des pays arabes, ce n’est pas au nom d’une finalité que nous chercherions à imposer au peuple libyen mais au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes. Aujourd’hui, nous intervenons en Libye. » [Idem.]
Nicolas Sarkozy est responsable, par la décision qu’il a prise, de plus de 150.000 mort(e)s en Libye, de milliers d’handicapé(e)s à vie, et de la forte migration – de l’Afrique vers l’Europe – de dizaines de milliers de personnes dont des milliers meurent lors de la traversée de la Méditerranée pour fuir les tortures et la dictature que le président français a établies en Libye… au nom d’une démocratie bourgeoise qui exploite l’être humain dans son travail et qui lui vole sa vie et au nom de droits de l’homme bourgeois qui fait fi des droits des peuples.
David Cameron et Barack Obama, mis devant le fait accompli, ont laissé Nicolas Sarkozy faire le sale boulot au profit de l’empire anglo-saxon… Le 31 mars, l’OTAN avait pris le commandement des bombardements effectués pour protéger le peuple libyen des prétendues menées agressives de Muammar Gaddhafi. Or, si celui-ci avait fait ce dont les chefs d’États l’ont accusé – sans preuves autres que celles apportées par Souhayr Belhassen de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) à cause de laquelle le peuple libyen paie la facture, jour après jour, depuis cinq ans – le Guide révolutionnaire n’aurait pas été arrêté, lynché, assassiné par les sbires de Nicolas Sarkozy, le 20 octobre 2011, mais en février 2011.
Les criminel(le)s de guerre, Nicolas Sarkozy (France), David Cameron (Grande-Bretagne), Barack Obama et Hillary Clinton (États-Unis), qui devraient être depuis 2011 sous les verrous, ont fait fi des deux millions de Libyens et de Libyennes qui sont sorti(e)s sous les bombes de l’OTAN, en juillet 2011, pour manifester dans les rues, sur les places, à Tripoli et dans de nombreuses localités du pays, avec le drapeau de la République Arabe Libyenne (1969-1977), le drapeau vert de la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste (1977-2011) – qui continue à être brandi, en cette année 2016, au péril de ceux et de celles qui le portent -, et avec des portraits de Muammar Gaddhafi. Muammar Gaddhafi ? Un homme issu du peuple, resté dans le peuple, et assassiné par les présidents-valets de la grande bourgeoisie occidentale et de la finance internationale anti-arabe, anti-africaine, anti-tout ce qui n’est pas elle.
Et c’est cet homme pitoyable, Nicolas Sarkozy, qui, se moquant de la justice de son pays, devrait être en prison depuis longtemps, qui prétend se représenter à la présidence de la république pour échapper aux “affaires” qu’il traîne derrière lui et dont il voudrait pouvoir se débarrasser définitivement grâce à l’immunité que lui conférerait sa fonction présidentielle et grâce à la prescription qui ne manquerait pas d’avoir lieu ensuite ?
Et c’est cette femme, Hillary Clinton, qui jouissait publiquement de l’assassinat de Muammar Gaddhafi, qui prétend se présenter à la présidence des États-Unis ?
Et c’est cet homme, David Cameron, qui a été démissionné il n’y a pas si longtemps pour incompétence dans ses relations avec l’Europe ?
Tout président de la république française et son équipe, qui ont attaqué militairement un autre pays pour s’ingérer dans les affaires intérieures de ce pays, doivent être contraint(e)s de répondre de leurs actes, des morts qu’il-elle ont faits, des migrant(e)s qu’il-elle ont produits(e), et ne doivent plus jamais être éligibles à quelque fonction politique que ce soit.
Suite : De l’assassinat de Muammar Gaddhafi à l’obtention du prix Nobel de la paix
Françoise Petitdemange
18 décembre 2016
Note de l’auteuse du 19 décembre 2016 : Nicolas Sarkozy, Hillary Clinton, David Cameron sont déjà tombé(e)s dans les poubelles de l’Histoire. Barack Obama ne va pas tarder à les retrouver. Puissent aussi les membres de leurs gouvernements complices et les membres des parlements tout aussi complices de leurs crimes les rejoindre… Et, surtout, puissent tous-toutes ces criminel(le)s répondre de leurs paroles mensongères et de leurs actions barbares, non pas devant la CPI (Cour Pénale Internationale) que j’appelle plutôt CPO (Cour Pénale Occidentale), mais devant une Cour Pénale Africaine. Ces gens-là font honte à leurs pays. Ils font honte à l’humanité.