Arrivé(e)s à ce point, et au-delà des rapports existant entre la Russie et l’Ukraine, le panorama dans lequel le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale de 2008 situe les manœuvres possibles d’un Sarkozy et de ses successeurs à l’Elysée devient un peu plus précis :
« La consommation mondiale d’énergie pourrait doubler d’ici 2030. Les pays de l’Union européenne dépendent aujourd’hui à plus de 75 % pour leur consommation de pétrole, de zones de production situées au Moyen-Orient, en Afrique ou en Russie. Les chiffres sont comparables pour le gaz. Les pays en forte croissance économique, comme l’Inde et surtout la Chine, cherchent de nouvelles sources d’approvisionnement sur l’ensemble de la planète. Concurrence et peut-être conflits pourraient résulter de tensions trop fortes et non régulées. »
En tirant la leçon de ce que nous avons vu précédemment à propos de l’économie russe, il faut tout de suite insister sur le fait qu’il n’y a rien de plus grave, pour les Etats capitalistes occidentaux, que de se trouver en présence de pays susceptibles de produire des biens manufacturés dans un contexte d’économie administrée, c’est-à-dire capables de retenir, pour leurs peuples, une part significative de la rente accompagnant les éventuelles ressources naturelles du pays, de cette rente qui n’est donc pas soumise directement à la liberté d’entreprendre qui qualifie l’essentiel des prétendus « droits de l’homme »… Dans ce cas, l’Occident utilise la fiction de la « dictature » et devient immédiatement criminel : les destinées tragiques de Slobodan Milošević, Saddam Hussein, Muammar Gaddhafi et (possiblement) Laurent Gbagbo en auront témoigné jusque dans le pire de l’horreur…
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Michel J. Cuny