Assemblée Générale de l’ONU à New York –
Discours de Donald Trump, 19 septembre 2017
Texte 10 :
Trump dans la démocratie des bisounours
10 – D. Trump, 2017 : « nous allons être côte à côte
au service de la paix… »
Donald Trump, comme ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, veut protéger la souveraineté et l’avenir des enfants aux États-Unis en attaquant la souveraineté des autres États et l’avenir des autres peuples.
« Beaucoup sont ceux qui espèrent un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Et la question qui se pose est de savoir si nous sommes tous des patriotes. Est-ce que nous aimons suffisamment notre pays pour protéger notre souveraineté, pour nous approprier cet avenir ? Est-ce que nous vénérons suffisamment notre peuple pour préserver ses intérêts, préserver sa culture, et assurer un monde en paix pour nos citoyens ? » [Idem.]
Tout ce que Donald Trump prétend vouloir pour son pays, et pour son peuple, est ce que lui et ses prédécesseurs ont refusé et refusent aux autres pays et aux autres peuples : la protection de la « souveraineté », l’appropriation de l’« avenir », la préservation des « intérêts », de la « culture », l’assurance d’un « monde en paix »…
Donald a tout de même quelques bribes d’histoire américaine dans sa mémoire : avant Harry S. Truman (1884-1972), il y eut John Adams (1735-1826), président des États-Unis de 1797 à 1801.
« Un des patriotes américains les plus connus, John Adams, a écrit que la révolution américaine a eu lieu avant le début de la guerre. La révolution existait déjà dans le cœur et dans les esprits du peuple. Et c’est à ce moment-là que l’Amérique s’est réveillée, lorsque les habitants de notre pays ont compris qu’ils constituaient une nation : ils ont compris qui ils étaient, ils ont compris quelles étaient leurs valeurs et ce qu’ils étaient prêts à donner – y compris leur vie – pour se défendre. » [Idem.]
Cette « révolution américaine » annonçait la guerre des colons contre la mère-patrie (la Grande-Bretagne) pour obtenir leur indépendance ; cette guerre est d’ailleurs restée dans l’histoire des États-Unis sous le nom de « guerre d’indépendance » qui aura commencé en avril 1775 et qui se sera achevée par un cessez-le-feu en avril 1783, un Traité de paix en septembre, et par une ratification en mai 1784. Alors, pourquoi les États-Unien(ne)s laissent-ils leurs dirigeants attenter sans cesse à l’indépendance et à la souveraineté des autres pays et donc des autres peuples ?
Comme bon nombre d’États-Unien(ne)s, Trump oublie l’essentiel de l’histoire des États-Unis…
« Et, dès le départ, donc, l’histoire américaine est l’histoire du possible. C’est l’histoire qui montre ce qu’il est possible de faire lorsque l’individu prend en mains les rênes de son avenir. L’Amérique a été une force du bien dans l’histoire du monde. Nous avons été les plus grands défenseurs de la souveraineté, de la sécurité, et de la prospérité pour tous. » [Idem.]
L’« histoire du possible », c’est celle des colons britanniques et européens qui, avant de s’appeler états-uniens, ont constitué un capital foncier en massacrant parfois des tribus entières, qui vivaient depuis des millénaires sur les immenses territoires entre les deux mers, pour s’installer sur les terres les plus fertiles.
L’« histoire du possible », c’est celle de ces colons qui ont accumulé un capital agricole, industriel et commercial en profitant des razzias organisées dans toute l’Afrique, de la traite des Noir(e)s à l’échelle du monde occidental, et de la déportation de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, d’Afrique vers les Amériques, en instaurant des marchés aux esclaves sur lesquels se concluaient les achats/ventes de cette main d’oeuvre arrachée au développement de l’Afrique pour le développement des Amériques, et en transformant ces hommes, ces femmes et ces enfants libres en esclaves pour les faire travailler dans les plantations de cotonniers, de caféiers, de cacoyers, de cannes à sucre, et dans les industries de transformation des produits récoltés.
« L’Amérique a été une force du bien dans l’histoire du monde. » Donald Trump oublie que les États-Unis se sont constitués sur des massacres, des territoires usurpés, sur les travaux forcés et l’esclavage, sur des tortures, des amputations de langues, de nezs, de mains et de pieds, de bras et de jambes, sur des exécutions sommaires. Les États se sont Unis aux carrefours de nombreux chemins de sang.
« Nous avons été les plus grands défenseurs de la souveraineté, de la sécurité, et de la prospérité pour tous. » Vraiment ? En faisant la guerre à quasiment tous les pays du monde ?… Il serait plus facile de faire la liste des pays qui n’ont pas été attaqués par les États-Unis que de faire celle des pays qui l’ont été.
Suite à ce qui vient d’être évoqué de l’histoire des États-Unis, les États-Unis, depuis leur constitution, bafouent la souveraineté des autres peuples, la sécurité des autres pays, la prospérité obtenue par les peuples au prix d’efforts considérables.
Ce conglomérat d’États n’est pas, comme Donald Trump voudrait le laisser croire, une démocratie de bisounours… ni même une démocratie puisque le peuple ne s’y gouverne pas lui-même.
Tout est en bonnes paroles.
« Aujourd’hui, nous demandons un grand réveil des nations. Nous demandons à ce que l’esprit, le peuple, la fierté, le patriotisme se réveillent. L’histoire nous demande si nous sommes à la hauteur de la tâche, et, pour répondre, nous allons devoir faire montre une nouvelle fois de bonne volonté, nous allons devoir raviver l’espoir et montrer une nouvelle fois notre détermination. » [Idem.]
Il en est tout autrement dans les actes.
« L’histoire nous demande »… L’histoire ne demande rien du tout. C’est la finance internationale qui commande…
Il faut espérer que le peuple français ne s’en laissera plus conter… Le rêve américain a tourné et continue à tourner au cauchemar pour les peuples du monde entier.
Pour les États-Unis, dans la mesure où les maîtres mots sont : America First, il ne peut y avoir d’amis puisqu’ils ne voient que des ennemis voulant leur disputer le premier rang.
« Nous devons réduire en échec les ennemis de l’humanité. Nous devons débloquer le potentiel offert par la vie elle-même. Nous espérons que le monde sera un monde de nations fières et indépendantes qui assument leurs devoirs, qui recherchent l’amitié, qui respectent autrui et qui font cause commune dans l’intérêt suprême de tous – un intérêt partagé –, des nations qui recherchent la paix pour les peuples de cette merveilleuse planète. » [Idem.]
Or, tout est décidé aux États-Unis pour qu’il n’y ait pas de « paix pour les peuples ».
Un discours de 41’32 » à l’adresse du monde entier : c’est beau, c’est grand, c’est généreux…
« Que ce soit là le message que nous transmettons au monde. Nous allons lutter de concert, nous allons nous sacrifier de concert et nous allons être côte à côte au service de la paix, de la liberté, de la justice, des familles, de l’humanité et de Dieu tout-puissant qui nous a tous créés. » [Idem.]
Tout cela n’est que du bla-bla-bla… « la paix », « la liberté », « la justice, » les « familles », « l’humanité »… ne sont que des mots vides de sens.
Plaisanterie que ce discours s’il n’y avait des millions de morts derrière chaque phrase de paix.
Françoise Petitdemange
20 mars 2020
FIN