La Syrie – Le gouvernorat de Deraa (en rouge)
IV. 138 – La libération du gouvernorat de Deraa, en Syrie…
(juin-juillet 2018)
Quelques rappels historiques… Deraa, située à la frontière de la Jordanie et du Golan occupé par les Israéliens, avait été la première localité à lancer la “rébellion” contre le président Bachar El Assad et le gouvernement syrien, fomentée et financée par les pays occidentalo-golfiques. De prétendus manifestants avaient attaqué des commerces et des postes de police et les avaient incendiés. Quant à la grande mosquée de la ville, elle était utilisée comme dépôt d’armes.
Les « cellules dormantes » des Frères musulmans avaient, comme en Libye en 2011, trouvé des appuis extérieurs : États-Unis, France, Grande-Bretagne, Arabie saoudite, Qatar… Au fil des années, des combattants venus de l’étranger, notamment français, ont rejoint les groupes d’Al-Qaïda et de l’État Islamique pour lutter contre l’armée et le peuple de la RAS (République Arabe Syrienne). Toute cette agitation a été entretenue par la diaspora syrienne, vivant dans les capitales étrangères, qui n’avait qu’une idée : renverser le président Bachar El Assad et le gouvernement syrien pour prendre les places et mener une politique pro-occidentale.
Deraa faisait partie des « zones de désescalade », mises en place suite à des décisions prises lors des rencontres d’Astana (Kazakhstan) qui rassemblaient des représentants de la Russie, de l’Iran, de la Turquie, et de la Syrie.
En juin 2018, le gouvernement syrien a entrepris la libération du gouvernorat de Deraa et l’armée syrienne a lancé, le 19, une grande offensive aérienne sur la région ; quant aux Russes, ils devaient mener les négociations avec les groupes rebelles pour obtenir leur reddition.
Le 6 juillet, un accord de cessez-le-feu a été conclu entre les militaires russes chargés de la négociation et les chefs des groupes rebelles armés. Les “rebelles”, désavoués depuis longtemps par la majorité de la population qui se trouvait sous leur contrôle, ont dû cesser les hostilités, ce qui a permis à l’armée syrienne de reprendre, en trois semaines et avec des forces réduites, le contrôle sur cette province et de libérer des dizaines de localités (villes et villages)… À noter que les États-Unis, la Jordanie, et, même, Israël, ont laissé choir les “rebelles” qui n’ont eu d’autre solution que de mourir ou de se rendre avec leur armement : la quasi-totalité a choisi la deuxième solution ; des systèmes de missiles antichars états-uniens et des porte-troupes d’infanterie blindés britanniques ont été remis à des groupes de l’armée syrienne.
Les 9-10 juillet 2018, la région était libérée. Le drapeau de la RAS (République Arabe Syrienne) pouvait de nouveau flotter sur Deraa. Le 12, un convoi, constitué d’officiers de l’armée syrienne et de membres de la police militaire russe, foulait le sol des secteurs libérés.
Après la reprise du contrôle d’Alep, de la Ghouta, de l’autoroute reliant Homs et Hama, la libération de la région de Deraa, de par sa position stratégique, est, pour la Syrie et sa population, une des victoires les plus importantes de cette guerre.
La capitulation des prétendus rebelles s’est traduite par le désarmement, l’évacuation des irréductibles dans les secteurs encore en guerre, et le retour des institutions de la RAS (République Arabe Syrienne) dans ces zones assiégées où la population, peut-être en partie consentante, au départ, s’est vite rendu compte qu’il n’y avait pas d’avenir pour elle dans cette aventure guerrière et mortifère. Les familles des combattants qui n’ont pas voulu faire amende honorable (quelque 6.000) ont été transportées par bus de Deraa à Idlib, zone encore sous l’emprise des “rebelles”. Accalmie de courte durée pour ces familles et ces combattants puisque, de toute façon, la Syrie et la Russie sont déterminées à libérer tout le territoire syrien.
Deraa, berceau de la prétendue révolution qui a “offert”, depuis 2011, sept années de guerre à la population syrienne, est devenue, au mois de juillet 2018, le tombeau de cette prétendue révolution. Le peuple syrien ne pourra oublier ces groupuscules à la solde des forces étrangères qui l’ont fait plonger dans des malheurs sans nom…
Suite : IV. 139 – Bachar El Assad (24 juin 2018) : Une politique occidentale sans hommes d’État
Françoise Petitdemange
7 septembre 2018
2 réflexions sur “IV. 138 – La libération du gouvernorat de Deraa, en Syrie… (juin-juillet 2018)”