6 – Retour à l’envoyeur. Chez Sarkozy :
il n’y a que la haine, la boue, la médiocrité…
(suite)
Gilles Bouleau recevait l’ancien président de la république,
le 22 mars 2018, au 20 heures, sur TF1
https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/20-heures-22-mars-2018.html
En 2007, Nicolas Sarkozy, tout récemment élu à la présidence de la république française, disait à Muammar Gaddhafi : « Je garde un excellent souvenir de la qualité de vos analyses. Vous méritez amplement votre titre de Guide. » En 2018, il parle de Muammar Gaddhafi au présent : « monsieur Kadhafi qui est un dictateur ». Le président déchu, depuis 2012, ne parvient pas à intégrer le fait que Muammar Gaddhafi a été lynché et assassiné – sur son ordre ? – le 20 octobre 2011… en violation flagrante du droit international et que, donc, il est mort depuis 7 ans.
N. Sarkozy :
« Voilà, entre monsieur Kadhafi qui est un dictateur, monsieur Senoussi qui est un terroriste condamné – aujourd’hui condamné à mort, d’ailleurs – ça n’est que la bande de Kadhafi. »
[Après avoir attribué «170 » morts au Libyen, monsieur Abdallah Senoussi, alors que les preuves de la culpabilité de la Libye dans cet attentat restent à trouver, Nicolas Sarkozy poursuit la litanie de ses jugements à l’emporte-pièce dont personne – sauf les idiot(e)s – n’a que faire. ]
Gilles Bouleau : « Vous dites : » « Je n’ai jamais touché un centime
venant de Kadhafi, des trusts de Kadhafi, de la Libye. »
Journaliste :
« Vous dites : hier, aujourd’hui, avant-hier : « Je n’ai jamais touché un centime venant de Kadhafi, des trusts de Kadhafi, de la Libye. Je n’ai rien perçu, je n’ai rien su et je n’ai rien vu et je n’ai rien soupçonné. ». »
« L’intervention a commencé en mars 2011.
Elle a duré 6… 8 mois.
Monsieur Kadhafi est mort en octobre 2011. »
N. Sarkozy :
« Non. Ben, pardon, monsieur Bouleau. Ce n’est pas une plaisanterie. Il faut être précis, là encore.
J’ai conduit la coalition internationale contre le régime de Kadhafi qui avait promis de faire couler des rivières de sang, des rivières de sang à Benghazi. L’intervention a commencé en mars 2011. Elle a duré six.. huit mois. Monsieur Kadhafi est mort en octobre 2011. »
[Des « rivières de sang » avaient été évoquées pour s’en prendre à la Libye alors qu’elle était déstabilisée par des bandes de combattants armés, appartenant au groupe Al-Qaïda, qui n’avaient rien de manifestants pacifiques – contrairement à ce que les médias mainstream ont dit et répété –, puisqu’ils attaquaient des bureaux de police et des casernes pour y prendre les armes et tirer ensuite sur les policiers et les soldats du peuple, et sur la population. Il y a eu des morts des deux côtés : du côté des assaillants et du côté des défenseurs des bureaux de police, des casernes, et dans la population. Mais il n’y eut pas les « rivières de sang » que les médias s’étaient empressés d’annoncer…
Par contre, le président Sarkozy, dit lui-même : « J’ai conduit la coalition internationale contre le régime de Kadhafi »… Il s’est donc ingéré personnellement dans les affaires intérieures de l’État des masses. Il a conduit cette « coalition » à la surprise générale puisqu’il a mis les chefs d’États et de gouvernements, conviés à Paris pour décider d’une intervention en Libye, devant le fait accompli. Il ne peut donc pas se réfugier derrière quel que pays que ce soit. L’armée française a commencé à bombarder la Libye, le 19 mars 2011, par décision toute personnelle du président français. Celui-ci a donc, par sa décision toute personnelle, fait couler de réelles « rivières de sang », désormais incontestables.
Il dit : « L’intervention a commencé en mars 2011. Elle a duré six.. huit mois. » Comment, Nicolas Sarkozy, pourrait-il expliquer cette violation de la résolution de l’ONU dans laquelle il n’était question que d’imposer à la Libye « une zone d’exclusion aérienne » ? Par la suite, les satellites asiatiques ont permis d’infirmer les bombardements du peuple libyen par le régime. D’ailleurs, il ne faut rien connaître à l’histoire de la Libye pour croire que le peuple se serait bombardé lui-même.
Lorsqu’il parle de la durée de l’intervention de la coalition internationale – derrière laquelle il ne peut se réfugier puisqu’il se vante de l’avoir conduite –, Nicolas Sarkozy, qui, sans cesse, veut donner des leçons au journaliste, Gilles Bouleau : « Il faut être précis, là encore », n’est pas très précis : « Elle a duré six.. huit mois. » Elle a duré sept mois et demi : du 19 mars au 31 octobre 2011.
Qu’une coalition d’une quarantaine de pays, dont les trois plus importants détiennent les armes les plus sophistiquées au monde, ait détruit la Libye et bombardé un peuple de six millions d’habitant(e)s, n’est-ce pas criminel ? Cela ne paraît pas même effleurer l’esprit de l’ex-président de la république française. Ce qui n’est pas fait pour rassurer les citoyens et citoyennes que nous sommes quant au degré de conscience qu’un chef d’État français peut avoir… Sept ans après, sa guerre continue à faire des mort(e)s dans la Méditerranée et partout en Afrique.
Le commanditaire du crime se rappelle tout à coup que Muammar Gaddhafi est mort. Il ne peut oublier la date précise du lynchage et de l’assassinat du Guide libyen (20 octobre 2011), puisqu’elle correspond, à quelques heures près, à la naissance de sa fille Giulia (le 19)…]
Parlant de Muammar Gaddhafi, Nicolas Sarkozy croit pouvoir réfuter le financement de sa campagne avec l’argent du peuple libyen par cet argument :
« Il avait donc 7 mois pour mettre sur la table, lui qui enregistrait tout, les documents, les photos, les transferts, les sociétés. S’il y avait eu un centime de financement, comment se fait-il qu’il n’a rien fait ? »
[Croit-il, cet ancien président de la république française, Nicolas Sarkozy, que, lors du déclenchement de la guerre occidentalo-golfico-sioniste contre la Libye, Muammar Gaddhafi n’ait eu qu’une idée en tête : l’argent prêté ?
N’avait-il pas plutôt en tête… la protection de la population contre les bombes que l’armée française et la coalition internationale faisaient tomber sur elle sous le prétexte de la protéger ?]
« Il n’y a que la haine, la boue, la médiocrité,
la malveillance et la calomnie. »
Après le “dictateur Kadhafi”, le “terroriste Senoussi”, Nicolas Sarkozy s’en prend au fils aîné de Muammar Gaddhafi et de Safia Farkash :
« Mieux, son fils, le sinistre Seif Kadhafi déclare le 16 mars 2011 : “Sarkozy doit rendre l’argent qu’on lui a donné.” Il dit : “Nous avons les photos, les enregistrements, les virements, les comptes.” C’était le 16 mars 2011. Nous sommes en mars 2018. Il n’y a pas un document, pas une photo, pas un compte, pas une preuve matérielle. Il n’y a que la haine, la boue, la médiocrité, la malveillance et la calomnie. »
[Seïf al-Islam, aîné de la fratrie issue du mariage de Muammar Gaddhafi avec Safia Farkash, né en 1972, a été arrêté par une milice armée, en novembre 2011, et placé en résidence surveillée, au moins jusqu’en juin-juillet 2017, en Libye. Nicolas Sarkozy, croit-il que Seïf al-Islam n’ait pensé qu’à l’argent ?
Plusieurs responsables de l’État des masses ayant été assassinés, d’une façon ou d’une autre, ou blessés grièvement, la vie de Seïf al-Islam est en danger…
Qu’y avait-il derrière cette guerre de 2011, menée par la coalition occidentalo-golfico-sioniste contre le peuple libyen, contre les révolutionnaires du 1er Septembre 1969 : Khouildi El Hamidi a échappé, le 20 juin, à 8 frappes aériennes de l’OTAN mais toute la famille de son fils a été tuée ; Abdelfattah Younès a été assassiné par un groupe d’hommes armés appartenant à la rébellion, le 28 juillet 2011 ; Abou Bakr Younis Jaber a été assassiné le 20 octobre 2011, en même temps que Muammar Gaddhafi et son fils Moatassem Billah ? Qu’y avait-il derrière cette guerre menée contre Muammar Gaddhafi, sa famille et tout son entourage politique ?]
Dorénavant… Sept années après la guerre qui a détruit la Libye, Nicolas Sarkozy étant mis en examen, des journalistes de médias mainstream se posent enfin la question des raisons de cette guerre. Ils-elles arrivent trop tard… (toutes ces têtes “bien-pensantes” se glorifient dans l’après coup). D’autres qu’eux-qu’elles, qui en connaissaient les raisons essentielles, se sont élevé(e)s contre cette guerre dès le début.
Pour prendre un exemple que je connais bien et au nom duquel je peux dire que j’ai subi, en France – pays des Droits de l’Homme dont la Déclaration dit : Article 11. « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme ; tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement… » –, une censure des plus brutales.
Pour retrouver ce que j’ai écrit, au jour le jour, au moment de cette guerre…
Suite : 7 – « Le nombre de micros qui s’ouvrent à lui est invraisemblable : vraiment, on donne la parole à n’importe qui »
Françoise Petitdemange
2 avril 2018