Thomas Sankara : une piste ouverte devant la jeunesse africaine

par Issa Diakaridia Koné

Histos Yamos a eu l’extrême gentillesse de répondre à l’appel que Michel J. Cuny et moi avons lancé dans le groupe « Maliennes et Maliens : quel avenir ? » de facebook pour rassembler des éléments permettant de comprendre ce que Thomas Sankara avait apporté à l’Afrique.

Histos Yamos cite tout d’abord la vignette qu’il a recueillie de Wikipédia :
« Thomas Sankara – est un homme d’Etat et chef militaire du Burkina Faso, dont il fut le président dans les années 1983-1987. C’était un révolutionnaire marxiste et a été l’un des théoriciens du panafricanisme. Pour ses convictions de gauche, ses activités révolutionnaires et son ambition on le surnomma le « Che Guevara Africain  » »

Ensuite, Histos Yamos nous donne la traduction française qu’il a réalisée d’un article d’abord paru en russe. Son titre en français est :
« Le capitaine des honnêtes gens. Comment Thomas Sankara a construit au Burkina Faso une société équitable. »

Voici  cette traduction :
« …Les 4 et 5 août, dans l’histoire du Burkina Faso sont des jours spéciaux.
Tout d’abord, le 5 août 1960, l’ancienne colonie française de la Haute-Volta (ainsi s’appelait ce pays ouest africain) a officiellement reçu son indépendance.
Deuxièmement, le 4 août 1983, à la suite d’un coup d’état militaire est arrivé au pouvoir, Thomas Sankara.
Et Troisièmement, le 4 août 1984, la Haute-Volta a reçu un nouveau nom — le Burkina Faso, sous lequel l’état existe à l’heure actuelle.
La période de gouvernance de T. Sankara reste la plus remarquable dans l’histoire moderne de ce petit pays ouest-africain
. »

« …comme bases de la politique de Thomas Sankara on peut nommer les principes clés suivants :
– l’appui sur ses propres forces,
– la participation massive des citoyens à la vie politique,
– l’émancipation des femmes et leur intégration dans le processus politique,
– la transformation de l’état en outil de mutation sociale et économique.

Le premier plan populaire de développement, à partir d’octobre 1984 à décembre 1985, a été adopté par la participation des habitants de toutes les localités du pays, et son financement à 100% a été réalisé par des fonds publics, — de 1985 à 1988. Le Burkina Faso n’a reçu aucune aide financière ni de la France ni de la banque Mondiale ni du fonds monétaire International.

Sankara a sévèrement critiqué ces institutions financières internationales et a rejeté toute forme de collaboration avec elles, à juste titre estimant les activités de la BM et du FMI sur le continent Africain comme néo-colonialistes menant à un asservissement économique et à la préservation de l’arriération des états souverains de l’Afrique. D’ailleurs, Sankara se rapportait négativement à l’idée d’aide humanitaire aux pays en développement, affirmant que cette aide ne faisait que prolonger leur retard et prédisposait à un mode de vie parasitaire de « pauvres professionnels », ce qui était profitable justement à l’Ouest, qui veut en fait, poursuivre et approfondir la politique coloniale d’entraves au véritable développement des états souverains... »

« …En particulier, immédiatement après son arrivée au pouvoir, il a obligé tous les fonctionnaires du gouvernement de changer les voitures « Mercedes » par des « Renault » bon marché, puis il a ensuite annulé les postes de leurs chauffeurs personnels. Les fonctionnaires mécontents ont été affectés pour deux bons mois de rééducation à des plantations agricoles. Même la banque Mondiale, l’organisation qu’on ne peut soupçonner avoir de la sympathie pour les idées de justice sociale a reconnu que T. Sankara a pratiquement réussi pendant trois années de sa gouvernance de la Haute-Volta à éliminer la corruption dans le pays. Pour un état africain c’était un succès fantastique, presque un non-sens. En effet, pendant ce temps-là, les dirigeants des pays voisins volaient la richesse nationale de leurs pays, organisaient des génocides de compatriotes appartenant à d’autres tribus que les leurs, achetaient des villas de luxe aux Etats-Unis et en Europe… »

(À suivre…)

Merci encore à Histos Yamos,
Issa Diakaridia Koné

Sources :
https://topwar.ru/55557-kapitan-dostoynyh-lyudey-kak…
Капитан достойных людей. Как Томас Санкара строил в…

 

2 réflexions sur “Thomas Sankara : une piste ouverte devant la jeunesse africaine

  1. Merci Issa, pour ce joli partage, bien illustré et bien rédigé avec indication des sources utilisés ! Un tel travail mérite encouragements et soutiens ! Espérons, que ce début constituera une occasion pour une participation massive de jeunes internautes africains, vers une bonne relecture de leur histoire,à saisir justement pour reconquérir leur droit à une participation aux changements progressifs de la situation socio-économique !

    C’est pourquoi , il est utile et nécessaire de relire la biographie et l’apport de tels dirigeants comme Sankara, Patrice Lumumba, ou encore , Amilcar Cabral .Ce dernier justement disait :
    Extrait de son discours à la Conférence de Dar -es Salam (Tanzanie) en 1965 :
     » Les colonialistes ont l’habitude de dire que eux, ils nous ont fait rentrer dans l’histoire. Nous démontrerons aujourd’hui que non : ils nous ont fait sortir de l’histoire, de notre propre histoire, pour les suivre dans leur train, à la dernière place, dans le train de leur histoire. »

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