IV. 80 – Les troupes de l’ÉI (État Islamique) repoussées vers les confins du Désert…

IV. 80 – Les troupes de l’ÉI (État Islamique)
repoussées vers les confins du Désert…

La situation en Syrie (2015-2017)

Depuis 2015, l’ÉI (État Islamique) a perdu du terrain en Syrie comme en Irak jusqu’à n’avoir plus, en juillet 2017, que des poches de résistance encore importantes, certes, mais plus suffisamment reliées pour constituer véritablement un État tel que ses dirigeants l’entrevoyaient au départ.

2015… Cette année correspond à l’accord signé, le 26 août, par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et son homologue syrien, Fahed Jassem Al Freij, qui avait permis aux forces russes d’entrer dans l’espace syrien – sans violation du droit national et international – afin de lutter plus efficacement contre l’ÉI (État Islamique), alors que les alliés occidentalo-golfico-sionistes, sans souci de la souveraineté de l’État syrien et en dépit de leurs mensonges éhontés, soutiennent, depuis le début de cette guerre, les groupes d’opposition armés contre l’ensemble de la population, l’armée de la République Arabe Syrienne, le gouvernement légitime et le président élu Bachar El Assad.

Qu’il y ait des groupes d’opposition armés luttant en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou dans les monarchies du Golfe, par exemple, contre ces États, contre leurs dirigeants (président de la République, reine et premier ministre, président, rois et émirs) et leurs gouvernements, et contre l’ensemble des populations de ces pays, et que la Russie, l’Iran, la Corée du Nord, par exemple, leur apportent de l’armement, des instructions, des conseils, des formations au combat… il n’est pas sûr du tout que les dirigeants de ces États monarchiques mis en danger par des minorités accueilleraient celles-ci avec des fleurs. Exemple tout récent pour illustrer le propos : l’Espagne et la Catalogne… Il n’est pas question, ici, de prendre parti pour l’une ou pour l’autre. Mais il est visible que le roi est prêt à défendre son trône coûte que coûte, avant même la cohésion géographique, politique, économique du pays, contre l’indépendance de la Catalogne dont les manifestant(e)s, pour l’instant, n’utilisent pas les armes.

Libération des provinces et bataille du Désert

De mai à la mi-août 2017, la bataille du Désert a mis aux prises plusieurs divisions de l’armée de la République Arabe Syrienne, soutenues par des milices tribales connaisseuses du terrain et par des unités du Hezbollah, avec les troupes de l’ÉI (État Islamique). L’armée syrienne et ses alliées sont ainsi parvenues à reprendre le contrôle de près de la moitié du Désert syrien qui couvre 90.000 kilomètres carrés au centre du pays, région aride s’il en est, mais qui s’étend vers l’Est jusqu’en Irak et vers le Sud jusqu’en Jordanie.

De façon générale, l’armée syrienne devait attaquer les QG (Quartiers Généraux) des troupes de l’ÉI, les dépôts d’armes dans les tunnels et les entrepôts fortifiés des zones montagneuses, et s’emparer des chars et des véhicules dotés de mitrailleuses lourdes. Les habitants eux-mêmes, au plus près du terrain, pouvaient découvrir des caches et libérer des personnes enlevées qui s’y trouvaient retenues, et démanteler les postes de police islamique improvisés…

Au cours de ce mois d’août, l’armée syrienne a livré, avec l’appui des habitant(e)s sur le terrain et celui des forces alliées, une âpre lutte contre les groupes de l’ÉI (État Islamique) : il s’est agi à la fois de libérer les secteurs encore tenus par ces combattants dans les villages, les villes, les provinces, de saisir les armes et les munitions restées sur place, de désamorcer les engins explosifs et de neutraliser les mines.

Car le président et le gouvernement syriens veulent permettre aux familles syriennes réfugiées dans les pays voisins ou émigrées vers les pays européens de revenir en Syrie – si elles le souhaitent – le plus rapidement possible et dans les meilleures conditions, et de retrouver ainsi leurs localités ou ce que les bombes en ont laissé.

La division du secteur central tenu par l’ÉI
en deux parties…

Depuis juillet, l’armée syrienne tentait de reprendre progressivement le contrôle de As Sukhnah, ville-bastion des troupes de l’ÉI (État Islamique), située entre Palmyre et Deir Ez-Zor, dans le désert syrien afin de diriger, par la suite, ses forces vers Deir Ez-Zor, plus à l’Est, et vers Ar-Raqqa, plus au Nord.

Vers la mi-août, l’aviation russe apportait un soutien décisif dans cette sixième année de guerre. Cinq colonnes de l’armée syrienne et des troupes alliées devaient progresser de façon simultanée afin de réaliser deux jonctions : celle du 17 août a été mise en œuvre par la 5ème et la 2ème colonne entre les champs gaziers d’Ash Shaer (province de Homs) et Ithriya (province de Hama) ; l’autre a été effectuée depuis la province de Raqqa (au Nord) pour exercer une pression sur l’axe SukhnahAl Kawm, vers la ville d’As Sukhnah (province de Homs) tout juste libérée. L’armée de la République Arabe Syrienne retrouvait le contrôle des champs d’hydrocarbures de cette partie de la Syrie et empêchait les troupes de l’ÉI, surprises par ces opérations rapidement exécutées, de détruire, dans le cas où elles en auraient eu l’intention, les infrastructures pétrolières et gazières.

Le chef du commandement opérationnel principal de l’état-major des Forces armées russes, Sergueï Roudskoï, devait commenter l’une des opérations en ces termes :
« Un nouvel encerclement des terroristes de Daech a été mis en place à l’est de l’Ithriya en Syrie. Nous avons réussi à le faire grâce à l’offensive rapide des divisions du général Souheil al-Hassan, avec le soutien des forces aériennes russes. » [Sputnik, Des terroristes de Daech encerclés à l’est de l’Ithirya en Syrie, 21 août 2017.]

Suite à ces jonctions, le secteur central occupé par les troupes de l’ÉI se scindait en deux parties qui seraient bientôt réduites. Menacées d’encerclement et d’être coupées de tout ravitaillement, des colonnes motorisées de combattants de l’ÉI, avec blindés et pick-up, tentaient d’échapper par un étroit corridor à l’étau et de gagner la province de Deir Ez-Zor dont certains secteurs demeuraient encore sous leur contrôle : elles seront repérées par des avions de surveillance syriens et russes et détruites.

Depuis quelque quatre années, et ce jusqu’au mois de juillet, les FDS (Forces Démocratiques Syriennes) avaient bénéficié du programme établi par la CIA (Central Intelligence Agency) qui leur octroyait des armes et assurait leur entraînement, et de l’appui tous azimuts des forces armées des États-Unis et de la coalition dite internationale…

Le 25 août, ne voulant pas être en reste, les FDS faisaient une grande déclaration, prévoyant de mener une offensive contre les groupes de l’État Islamique à Deir Ez-Zor… « dans quelques semaines » ! [Cité par RT (Russia-Today, Épaulée par ’aviation russe, l’armée syrienne anéantit 800 terroristes de Daesh dans l’Euphrate, 28 août 2017.]

Vers la fin août, des troupes de l’armée syrienne poursuivaient la reprise du contrôle des provinces de Homs et de Hama en libérant les villages les uns après les autres et en s’emparant des collines importantes sur le plan stratégique : les groupes de l’ÉI se trouvaient ainsi poussés dans leurs derniers retranchements. Après le démantèlement des forces de l’ÉI dans le secteur central de la Syrie, celles-ci tenaient encore deux bastions importants : Deir Ez-Zor et Ar-Raqqa. D’autres troupes syriennes, appuyées par le Hezbollah libanais, menaient des opérations dans la banlieue de Damas.

Le 27 août, des combats étaient menés par des unités de l’armée de la République Arabe Syrienne, appuyées par l’aviation russe, contre les troupes de l’ÉI, au sud de l’Euphrate : il s’agissait, pour l’armée syrienne de progresser dans la partie-nord de la province de Raqqa afin d’atteindre, à l’est, celle de Deir Ez-Zor.

Syrie – Irak

Sentant le vent tourner, notamment avec la libération, en juillet, de Mossoul en Irak, et avec la reprise sous son contrôle, en cette fin d’août, par l’armée de la République Arabe Syrienne, de vastes portions du territoire, la coalition occidentale, placée sous la responsabilité des États-Unis, multipliait les raids sur la ville de Raqqa, destinés à appuyer au sol les FDS (Forces Démocratiques Syriennes) incluant des combattants kurdes. Reconnaissant avoir effectué quelque 250 frappes dans la ville et ses environs en une semaine, ciblant des quartiers du centre-ville très peuplé, elle tuait chaque jour de nombreux civils.

Europe et Moyen-Orient

L’Arabie saoudite, le Qatar et la Jordanie qui, au début du mal nommé “Printemps arabe”, étaient resté(e) des pays alliés de la Syrie, ont eu vite fait de lui tourner le dos et de s’acoquiner avec l’opposition armée soutenue par les forces occidentalo-sionistes. Les chefs des monarchies les plus arriérées du globe n’hésitaient plus à soutenir les FDS (Forces Démocratiques Syriennes) : ce qui en dit long sur ces Forces… « Démocratiques », utilisées par les États occidentaux prétendument démocratiques, comme des pions sur l’échiquier du monde arabe.

Cependant, depuis l’automne 2015 et le soutien apporté par la Fédération de Russie à la République Arabe Syrienne, ces pays se tiennent quelque peu en retrait des groupes d’opposants armés et tentent d’établir des relations avec la Russie dans l’espoir de lui faire tourner le dos à l’Iran. Quant à l’État sioniste, prétendument démocratique, il a profité de cette guerre au cours de laquelle tant d’hommes, de femmes, d’enfants sont morts pour lancer ses avions dans le ciel syrien, violant sans vergogne l’espace aérien d’un État libre, souverain et indépendant, et mener des frappes sur ses cibles à lui : à savoir, l’armée syrienne et le Hezbollah. L’État sioniste aspire, lui aussi, à semer la zizanie entre la Russie et l’Iran.

Suite : IV. 81 – Des dirigeants occidentalo-golfico-sionistes à la ramasse 

Françoise Petitdemange
15 octobre 2017


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