2. Les mots ont une histoire
Le “mot” vient du latin muttum qui veut dire grognement. À partir de ce muttum, l’humanité, qui a d’abord été réduite à très peu d’hommes et de femmes dispersé(e)s sur la Terre, s’est fait un destin.
Dans le domaine universel, lors du passage de l’animal à l’être humain qui se situerait entre 3 et 4 millions d’années, c’est-à-dire à l’époque où l’humain a pris le pas sur l’animal, le mot fut encore, probablement, un grognement, un cri, un éclat de voix, avant d’être une voix c’est-à-dire un ensemble de sons articulés, une suite de mots donnant sens. La voix organise les mots progressivement, du plus simple au plus complexe, pour servir à l’expression et à la maîtrise d’une impression, d’un sentiment, d’une pensée adressé(e)s à soi-même ou à quelqu’un(e), pour précéder, accompagner ou suivre les faits et gestes dans le travail et la vie au quotidien. La parole (du latin parabola, comparaison) inclut une autre personne, dotée des aptitudes, capacités et facultés à entendre, à comprendre et à répondre. Et la parabole qui a donné son nom à la parole est une allégorie qui exprime une idée par une image, un tableau, un être vivant… De l’image et de l’oralité qui se transmet de bouche à oreille, viendra l’invention des lettres et des chiffres qui ouvriront sur la lecture et l’écriture.
À partir de l’histoire de l’humanité, chaque être humain, qui s’y inscrit, écrit sa biographie personnelle. Lors du passage du ventre maternel à la vie extra-utérine qui se nomme la naissance, le bébé annonce sa venue au monde par un cri. Il faudra un peu de temps et beaucoup de travail avant que l’enfant ne parvienne à entendre jusqu’à les restituer les sons articulés à son intention ou dans son entourage. Après s’être attaché à reconnaître les voix : celle de son père, celle de sa mère, etc., il donnera lui aussi de la voix ; cette voix qui lui permettra de restituer des mots, puis des groupes de mots, puis des phrases de sa langue maternelle… Dès ses premiers gazouillis et de ses premiers gribouillis, viendra l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Françoise Petitdemange
30 septembre 2017
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