6. Après l’Empire de Napoléon Ier (1804-1815), le retour des rois

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Après l’Empire de Napoléon Ier (1804-1815),
le retour des rois

Lorsque les frères du roi Louis XVI se succédèrent sur le trône, d’abord Louis Stanislas Xavier de France, sous le nom de Louis XVIII (1814-1824), puis Charles Philippe sous le nom de Charles X (1824-1830), la mort de Louis XVI guillotiné, le 21 janvier 1793, et la création les 18 janvier-13 février 1800, de la Banque de France, juste après les 18 et 19 Brumaire an VIII (9-10 novembre 1799) qui avaient donné tous les pouvoirs à l’homme de la grande bourgeoisie (Napoléon Bonaparte, Premier consul), s’étaient intercalées entre la Révolution et le Premier empire.

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La Banque de France
(création : 18 janvier ; statuts primitifs : 13 février 1800),
Hôtel Massiac, (ancien siège de la Compagnie des Indes), place des Victoires, Paris, France

Marqué par un séjour de plusieurs années en Angleterre, Louis XVIII, de retour en France après l’abdication de l’empereur, tenta de créer une monarchie constitutionnelle mieux agréée par la bourgeoisie que la monarchie de droit divin. Mais son frère, Charles Philippe, comte d’Artois, avait été le chef de file des émigrés royalistes qui, durant la Révolution, avaient fui à l’étranger dans l’espoir de rallier d’autres États à la cause de Louis XVI et de sauver à la fois la monarchie de droit divin et la Maison des Bourbons ; en vain.

À peine monté sur le trône, Charles X renouait avec ce qui n’était plus que l’Ancien régime et menait une politique contre-révolutionnaire : s’étant fait sacrer à Reims, dans la plus pure tradition, il allait prendre des mesures “impopulaires” comme celle de faire voter « la loi du milliard », en avril 1825, destinée à dédommager les émigrés royalistes victimes de la Révolution, dont il fut ; puis, il s’appliquerait à restaurer l’Église dans les prérogatives dont elle avait bénéficié avant 1789.

Le 16 mai 1830, la dissolution de l’Assemblée provoquait la tenue d’élections qui n’arrangeaient nullement la situation du roi : la grande bourgeoisie, dont une partie demeurait attachée à la République girondine qui ne laissait aucun pouvoir au peuple et dont l’autre était nostalgique de l’Empire qui l’avait ralliée aux restes de l’aristocratie, n’appréciait pas la contre-révolution incarnée par l’ex-émigré Charles X qui mettait en danger ses acquis révolutionnaires ou impériaux et des freins à ses affaires ; le peuple, qui voyait son joug renforcé, le détestait.

Pour faire diversion à tous les problèmes au-dedans du royaume, rien de mieux qu’une nouvelle expédition militaire au-dehors qui pouvait s’accompagner d’une spoliation des territoires convoités et de leurs richesses. Le cabinet d’un Charles X en quête de popularité estimait qu’un succès militaire devrait redorer le blason du roi et, d’une façon plus générale, redonner du prestige à la couronne. Aussi, le 7 février 1830, l’expédition était décidée : tous les prétextes avaient été trouvés pour attaquer Alger. Y compris le « coup de chasse-mouches ».

Françoise Petitdemange
1er novembre 2016

Suite : 7. Derrière l’image du « Roi-Soleil »… la réalité d’un roi négrier


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