35. Le fou, le dictateur Sarkozy… Pas le moindre mot pour les hommes, les femmes, les enfants tué(e)s sous les bombes, pour les handicapé(e)s à vie…

(Documentaire sur la Libye d’A. Vitkine, diffusé sur France 3, le 9 avril 2015. Analyse.)

XXXV 1 - N. Sarkozy, M. Abdel Jalil, M. Jibril, D. Cameron, Conférence de presse, Tripoli (Libye), 15 septembre 2011

Le coup d’Etat occidental bourgeois contre le peuple libyen de l’Etat des masses.
Sur l’image…
Nicolas Sarkozy, Moustapha Abdel Jalil, Mahmoud Jibril, David Cameron,

Conférence de presse, Tripoli (Libye), 15 septembre 2011

Après plus de six mois de guerre contre les hommes, les femmes, les enfants de Libye, Nicolas Sarkozy ose mettre les pieds sur le sol libyen et prendre la parole à une tribune. « Tripoli, Jeudi 15 septembre 2011 » : « Il faut que tous les dictateurs du monde comprennent que, dans le monde du XXIème siècle, il n’y aura pas un endroit où ils pourront s’assurer de leur impunité. L’impunité, c’est fini. Je vous remercie. » (La salle est comble. Pas un seul applaudissement.) À ses côtés, les traîtres, Moustapha Abdel Jalil, et Ali Zeidan, “libyen” made in CIA, et David Cameron qui prendra la parole à son tour. Derrière cette brochette de valets des multinationales de l’armement et de renégats, les drapeaux des colonisateurs auxquels se mêle le drapeau de la monarchie.
Or, le roi fantoche Idriss 1er est mort à 94 ans, non pas lynché et assassiné par les révolutionnaires du 1er Septembre 1969, mais dans son lit, au Caire (Egypte), le 28 mai 1983. Faut-il dire que le sort du peuple libyen ayant été considérablement amélioré dès la Révolution du 1er Septembre 1969, parce que la manne pétrolière n’allait plus vers les partisans du roi, mais qu’elle était répartie sur l’ensemble de la population vivant en Libye, le roi déchu, Idriss 1er, est mort dans l’indifférence générale…

Qui est le dictateur ?

Celui qui a mis fin, avec une centaine d’amis civils et militaires, par une Révolution effectuée sans effusion de sang  – ce qui est exceptionnel dans l’histoire du monde -,  à une monarchie collaboratrice des colonisateurs ? Celui qui, en créant, avec ses amis, un CCR (Conseil du Commandement de la Révolution), a évité le pouvoir personnel ? Celui qui a, avec le CCR, permis au peuple analphabète de s’instruire, et libéré son pays de l’occupation étrangère ? Celui qui a, par décision du CCR, transmis le pouvoir politique et économique au peuple, le 2 mars 1977, lequel peuple a fait, au fil des 42 années, de son pays le plus pauvre de la planète, le plus riche d’Afrique ? Celui qui est soutenu, depuis 42 années, par le peuple libyen et qui continue à être soutenu sous les bombes ?

Ou celui qui a un pouvoir exécutif entre les mains de sa seule personne, par la Constitution française de 1958, et qui, donc, peut décider tout seul – sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit, à quelque institution que ce soit – de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un autre Etat alors qu’il n’est déjà pas capable de gérer le pays dans lequel il a été élu ? Ou celui qui fait détruire un pays qui, non seulement n’a pas attaqué la France, mais n’a jamais eu la moindre intention de le faire ? Ou celui qui arrache, à un peuple de six millions d’habitant(e)s, le pouvoir – par un coup d’Etat contre-révolutionnaire sanglant accompagné d’une guerre génocidaire – pour le livrer à une bande d’exilés revanchards mais impuissants devant les destructions commises dans leur pays natal par des bombes étrangères qu’ils ont appelées de tous leurs vœux ? Ou celui qui fait massacrer un peuple souverain et libre et livre les survivants(e)s à la torture et à l’assassinat. Ou celui qui fait lyncher un homme et le mettre à mort, lâchement, par imbéciles interposés ? Ou celui dont la guerre continue, plus de quatre années après l’arrêt des bombardements, à faire des morts dans la population ? Ou celui qui manœuvre – pour dissimuler, derrière des prétextes fallacieux, des raisons dont certaines sont personnelles – contre le peuple libyen souverain et contre le peuple français qui, de n’avoir pas le moindre mot à dire tandis que la guerre continue… sous ses yeux de voyeur téléphage, n’est pas souverain ?
     
Nicolas Sarkozy se retrouve avec David Cameron, Moustapha Abdel Jalil ; BHL vient se montrer au premier rang entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.
Voix off : « Dans l’euphorie de sa victoire, il a presque les mêmes mots que pendant sa campagne de 2007. Comme si, de cette manière, il voulait effacer les cinq années de sa relation avec le dictateur. Comme si, à quelques mois d’une autre campagne électorale, il venait conclure, ici, cette peu glorieuse histoire. Pourtant, alors qu’il repart, en Libye, la suite de l’histoire s’écrit déjà. L’opposition qu’il a soutenue échoue à gouverner : une guerre civile éclate, le pays implose, les islamistes s’implantent. La région est en proie au chaos. En provoquant la chute du dictateur, il a évité un massacre mais créé un monstre. » Il n’a rien évité du tout. Il a réamorcé des échauffourées presque finies, provoquées par des membres d’al-Qaïda, en faisant bombarder la Libye. La guerre civile, allumée sous les bombes, se poursuit jusqu’à cette année 2016. Ce slogan, sans cesse ressassé dans les médias, du « massacre évité » n’est que l’un des prétextes inventés par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme et repris par Nicolas Sarkozy, puis répété par deux autres chefs d’Etats aux abois, tous valets de la finance internationale.
Pour sauver celle-ci, ces chefs aux abois voulaient en finir avec la Libye révolutionnaire qui montrait au monde que, si la bourgeoisie des Etats capitalistes n’est pas capable de gérer les affaires sans faire des dettes abyssales au détriment de plusieurs générations passées et futures, un peuple peut très bien se gouverner lui-même et gérer son pays en le développant, sans faire de dettes, malgré les nombreuses embûches (bombardements, assassinats, tentatives d’assassinat, embargo, etc.) mises sur son chemin par les Etats capitalistes.

Quant aux quelques dizaines d’opposants émigrés depuis plusieurs années aux États-Unis, en Arabie saoudite, en Grande-Bretagne, ils ne sont revenus en Libye que pour vendre leur pays aux anciens colonisateurs. Sitôt après l’assassinat du Guide révolutionnaire, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a vite fait de vendre la mèche. Paris « va s’efforcer de jouer le rôle d’un partenaire principal, dans un pays dont les dirigeants savent qu’ils nous doivent beaucoup. » Voilà la méthode utilisée par les valets politiques des multinationales, en système capitaliste-impérialiste-colonialiste : faire, des pantins manipulés, des obligés. Effectuer des bombardements intensifs, de nuit comme de jour, pour enlever à la population tous les moyens de se défendre, utiliser des armes interdites par les conventions internationales, semer la terreur en visant les habitations civiles sous le toit desquelles se réfugient les familles, détruire au maximum les infrastructures pour priver la population de ses ressources vitales, voilà qui permet aux chefs d’Etat capitalistes de se positionner en concurrents par rapport aux autres rapaces sur le marché de la reconstruction. Pendant que l’économie de la Libye s’est trouvée désorganisée, il a fallu à ces chefs criminels, arracher le pouvoir au peuple et le céder à quelques abrutis en leur laissant croire qu’ils tiennent tout alors qu’ils ne tiennent rien. Gérard Longuet, encore lui : « Nous ne serons ni les derniers, ni les plus vulgaires. Nous n’avons pas eu d’engagement tardif, médiocre, incertain. Et nous n’avons rien à nous faire pardonner. » [Gérard Longuet, article « Libye : la mission militaire se termine, une autre commence… », 21 octobre 2011] De ces paroles, il faut entendre le contraire… Ils sont les derniers des derniers et les plus vulgaires d’entre les vulgaires. Ils ont eu un engagement criminel. Et ils ont tout à se faire pardonner. Mais, à ce niveau de massacre organisé en bandes, le pardon ne peut exister. Le peuple libyen, comme le peuple français, n’a rien oublié, n’oublie pas et n’oubliera jamais. 

« Rien à nous faire pardonner »… Prétendant éviter un massacre de – disons le nombre le plus important affiché dans les médias mainstream – 10.000 personnes, Nicolas Sarkozy et sa clique, appuyés par tous les autres partis politiques – sans distinction de droite ni de gauche -, par les pseudo-intellectuel(le)s courant comme des lapin(e)s dans les couloirs des médias pour faire leurs crottes dans les studios, sont à l’origine d’un massacre de plus de 100.000 hommes, femmes, enfants… massacre qui se poursuit quatre années après la fin des bombardements occidentaux. En fait, le « monstre », c’est Nicolas Sarkozy lui-même. Il est possible de reprendre contre lui cette phrase… « Il faut que tous les dictateurs du monde comprennent que, dans le monde du XXIème siècle, il n’y aura pas un endroit où ils pourront s’assurer de leur impunité. L’impunité, c’est fini. » Que la justice française et que la Cour Pénale Internationale fassent leur devoir. Si elles ne le font pas, tôt ou tard, ce sera un printemps français avec effet domino sur l’Europe.

Suite : 36. L’après guerre

Françoise Petitdemange


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