(Documentaire sur la Libye d’A. Vitkine, diffusé sur France 3, le 9 avril 2015. Analyse.)
Ali Zeidan et Bernard-Henri Lévy.
Derrière chaque traître du CNT, le sioniste manigance, 2011
Après la création de la JALPS (Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste), le 2 mars 1977, certains Libyens appartenant à des tribus nostalgiques de la monarchie du roi fantoche Idriss 1er, ont déserté leurs fonctions : c’est le cas d’Ali Zeidan. Au début des années 1980, il faisait partie de l’équipe de Mohamed Youssef El Megaryef, secrétaire général au BPLE (Bureau Populaire des Liaisons Extérieures) en Inde ; tous deux ont déserté leurs postes et se sont exilés aux États-Unis. Comme de nombreux opposants aux régimes qui dérangent les Etats-Unis – les républiques démocratiques populaires, les républiques socialistes (la Jamahiriya ou Etat des masses cumule alors les deux mots tabous… Populaire et Socialiste) -, ils sont très vite pris en mains par la CIA pour constituer un groupuscule d’opposition : le FNSL (Front National pour le Salut de la Libye) est créé en 1981 au Soudan et implanté au Soudan et aux Etats-Unis ; de tendance conservatrice, il est appuyé – c’est-à-dire financé – par les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite.
Mohamed Youssef El Megaryef, le déserteur de la Libye,
revenu, en 2011, non pour faire le « Salut de la Libye » mais pour faire son malheur
Ce FNSL ne cessera d’être divisé par des factions diverses qui se chamailleront, durant toutes leurs années d’exil, pour avoir le « leadership » de l’opposition (comme on dit maintenant)… Ces groupuscules n’avaient rien de groupes politiques organisés ; ce n’étaient que des groupuscules terroristes dont certains membres revenaient sur le sol libyen avec mission, dictée par la CIA, de tuer Muammar Gaddhafi. Mohamed Youssef El Megaryef dirigera en 1984, une de ces « missions » : l’attaque de la caserne de Bab al-Azizia où vivaient Muammar Gaddhafi, son épouse Safiya, et leurs jeunes enfants. Cette « mission » échouera sur toute la ligne mais elle causera la mort de plusieurs terroristes. Cet attentat est représentatif des autres attentats qui seront perpétrés et de l’impuissance de pensée, de parole et d’action de ces groupuscules qui ne visaient qu’un but : tuer le Guide révolutionnaire pour tuer la démocratie directe. Muammar Gaddhafi échappera à plusieurs attentats ; certaines Femmes en armes, volontaires pour défendre le Guide et la Révolution du 1er Septembre 1969, perdront la vie dans certaines des attaques menées par ces groupuscules de Libyens obnubilés par l’idée de détruire la démocratie directe. Ces terroristes made in CIA ont causé la mort de nombreuses personnes dans la population libyenne.
Ali Zeidan et Mohamed Youssef El Megaryef sont donc revenus, en 2011, dans les valises de la CIA pour détruire leur pays natal qu’ils avaient lâchement abandonné et que, donc, ils n’avaient pas contribué à développer : la Libye.
Ces groupuscules ne font rien d’autre que des actes d’ingérence terroriste
dans des pays où le peuple est souverain,
comme il l’était réellement en Libye jusqu’en 2011
Voici Ali Zeidan devenu, durant la guerre civile et coloniale de 2011, représentant du CNT (Conseil National de Transition) en Europe ; il est aussi le porte-parole de la Ligue des droits de l’homme pour la Libye qu’il a déserté pendant des décennies… (La Ligue des droits de l’homme… ou, plutôt, la Ligue des va-t-en guerre.) Complètement pris en mains par Bernard-Henri Lévy, il se retrouve invité à Paris par le président Nicolas Sarkozy qu’il prie d’intervenir contre le peuple libyen, mais Nicolas Sarkozy n’aura pas besoin de se faire prier longtemps : la « socialiste » Martine Aubry a lancé son coup de gueule, un soir, à la télévision, pour que le président intervienne en Libye contre Muammar Gaddhafi qui faisait tirer sur « son » peuple (bien sûr, cela était un mensonge) ; BHL s’est ensuite occupé de tout. Intervenir contre le Guide révolutionnaire Muammar Gaddhafi, c’est intervenir contre la GJALPS (Grande Jamahiriya Arabe Libyenne… Populaire Socialiste), contre l’Etat des masses, contre la démocratie directe, contre l’armée du peuple et la police du peuple, donc contre le peuple libyen.
Ali Zeidan racontera ensuite comment le président français a craché sur l’ami d’hier… « Il a commencé par nous parler de la visite de Kadhafi à Paris. Il nous a dit : « Kadhafi était le président d’un pays, qu’il fallait le recevoir. Je l’ai reçu. Vous comprenez ? Je n’étais pas sûr de lui faire confiance à cause du passé mais, bon, je n’avais pas le choix. Maintenant que le peuple libyen a fait un autre choix, je suis prêt à vous aider. » Et puis Sarkozy nous a dit qu’il reconnaissait le CNT comme unique représentant du peuple libyen. »
Ce récit montre, une fois de plus, les ignorances du président français que l’exilé de retour, made in CIA, ne rectifie pas. Et puis cette phrase du président français : « Maintenant que le peuple libyen a fait un autre choix, je suis prêt à vous aider. »
Mais comment le peuple libyen, avait-il fait « un autre choix » ? Il avait tenu un CGP (Congrès Général du Peuple) ? Il s’était prononcé de quelque manière que ce fût ? Comment un étranger – fût-il président de la république – pouvait-il reconnaître un organisme sur lequel le peuple libyen n’avait pas eu le droit de s’exprimer ?… C’est d’un coup d’État qu’il s’agit, mené contre la GJALPS (Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste), contre la démocratie directe, pour reprendre le pouvoir des mains du peuple libyen et le remettre entre les mains d’une petite classe libyenne à la botte des pays qui avaient colonisé la Libye avant la Révolution du 1er Septembre 1969, c’est-à-dire au temps du roi fantoche, Idriss 1er : la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis.
Quant aux méthodes des élus et aux collusions ou, plus justement, aux manigances entre les élus et les non élus destinées à cacher grossièrement l’envers du décor aux principaux et principales intéressé(e)s – les populations – elles en disent long, quand elles sont analysées, sur nos régimes pseudo-démocratiques… Bernard-Henri Lévy, à propos de Nicolas Sarkozy : « Il ne le croyait tellement pas. « Tout ça, naturellement, je suppose, doit être secret… » Et Sarkozy feint de réfléchir, regarde Lévitte, (Puga ?), « …secret, oui, je ne sais pas, non ! ». »
Mais, bien sûr, pourquoi se gêner ? La population française est tellement amorphe d’être déculturée depuis des décennies !
Suite : 26. L’ingérence française dans les affaires politiques du peuple libyen
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Françoise Petitdemange