(Documentaire sur la Libye d’A. Vitkine, diffusé sur France 3, le 9 avril 2015. Analyse.)
Bernard-Henri Lévy entre dans une Libye un peu déstabilisée par les prétendus rebelles, dont certains ne sont pas libyens d’ailleurs, qui attaquent, à main armée, les soldats dans leurs casernes et les policiers dans leurs bâtiments. Autrement dit, ils attaquent l’armée et la police du peuple libyen.
Ce Polichinelle s’est fait escorter de sa petite équipe de lèche-bottes : « Alexis Duclos, mon petit frère photographe » ; « Puis Marc Roussel, dont j’aime le travail et avec qui j’étais parti en Afghanistan, après la mort de Massoud, pour ma mission Chirac-Jospin » ; « Gilles, bien sûr » ; « Franck Favry, qui assurera notre protection. Fabrice Alcaud, mon ami aviateur, qui dépose un plan de vol pour Marsa Matrouh entre Alexandrie et la frontière »… (Cf. Le torchon de papier : « La guerre sans l’aimer », pages 30-31). Voilà bien des hommes et des moyens à la disposition d’un prétendu philosophe… Il est vrai que ses journaux habituels sont : le New York Times Syndicate (USA), le JDD (France), Il Corriere (Italie), El País (Espagne), Espressen et Aftenposten (Scandinavie).
L’équipe est bientôt à Derna où se trouvent des membres d’Al Qaïda opposés à l’Etat des masses. Bernard-Henri Lévy et Gilles ont des « passeports » truffés de « tampons israéliens ». Tiens donc !… Les contribuables français sont en droit de se demander par qui avait été financée cette « mission Chirac-Jospin ». Par l’Etat français ? Et cette nouvelle « mission » en Libye, par qui est-elle financée ? Par l’Etat français ou par l’Etat israélien ?
Voix off : « Et voilà que le 5 mars, le président reçoit l’appel providentiel d’un donneur de leçons du Café de Flore qu’il vitupérait en 2007. Bernard-Henri Lévy, le philosophe médiatique se trouve à Benghazi, fief de l’insurrection, auprès des chefs des rebelles ».
BHL haranguant les prétendus rebelles libyens, 2011.
Que fait ce sionisto-juif dans un pays arabo-musulman déstabilisé par les ex-colonisateurs occidentaux ?
Après son incursion en Libye… Bernard-Henri Lévy est à l’université de Tel-Aviv, le 2 juin 2011
(cette photo d’Itzik Edri en témoigne)
Le voici s’autorisant lui-même à marcher sur les plate-bandes d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, et à piétiner le gouvernement français par la même occasion. Par lui-même, ce Polichinelle est bien peu de chose, pas même l’ombre de l’ombre de ce qu’il croit être : un diplomate ; se disant « intellectuel engagé », il n’est qu’un pauvre type qu’une grande partie de la population française voudrait voir dégager. D’ailleurs, Bernard-Henri Lévy est un symptôme de la maladie quasi incurable de la France : corruption par le fric, publicité tapageuse par l’image jusqu’à la caricature et parlote truffée de lieux communs pour masquer l’indigence de sa pensée. BHL est le type même du lâche qui pousse aux guerres mais ne les fait pas…
Alain Juppé : la France ne fournira pas d’armes aux rebelles libyens, 6 avril 2011.
La France bafouera sa parole.
Le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Lévitte rapporte les propos de Bernard-Henri Lévy lors d’une conversation téléphonique avec le président Sarkozy : « Je suis avec les nouveaux dirigeants du Conseil National de Transition qui vient de se créer. » Et puis Bernard-Henri Lévy dit la suite : « Accepteriez-vous, et puis, accepterais-tu – on est vite repassés au tutoiement d’autrefois – de les recevoir. Il m’a répondu : « Oui, naturellement. ». »
Mais… quel mandat de représentant du peuple français, quelle fonction gouvernementale avait ce BHL pour mettre en place son projet libyen et forcer amicalement la main du président ? Quel mandat de représentant du peuple libyen avait-il pour prendre les commandes du pays, via une poignée d’opposants et de parvenus rassemblés en un CNT (Conseil National de Transition) dont le terme « National » dit bien qu’il s’agit de représentants, non du peuple libyen, mais d’une bande étroite de petits-moyens bourgeois(es) en mal de gouverner le peuple et d’une bande encore plus étroite de grands bourgeois, opposants exilés, devenus riches d’être engraissés par la CIA, et revenus pour saccager leur pays natal ? Le président français, lui, va s’empresser de recevoir des personnes non mandatées par le peuple libyen.
Suite : 25. Un agent de la CIA
Françoise Petitdemange