IV. 116 – Olivier Lepick, justiciable du Code pénal
pour appels aux meurtres ?
Olivier Lepick, présenté comme docteur en Histoire et Politiques Internationales de l’Institut des Hautes Études Internationales de Genève (Université de Genève), chercheur associé à la FDS (Fondation pour la Recherche Stratégique) (Paris), spécialiste des armes chimiques et biologiques, répondait à quelques questions, lundi 9 avril 2018, à France Info.
Parmi les questions qui lui sont posées, en voici une : « Les événements à Douma sont-ils du même [type que] l’attaque du 4 avril 2017 dans le village de Khan Cheikhoun au sud de la région d’Idleb ? »
[France-info, Syrie, “Les tableaux cliniques des victimes sont accablants, il est incontestable qu’il s’agit d’une attaque chimique”, 9 avril 2018. Note FP : La correction entre crochets est de mon fait.]
O. L. : « Les tableaux cliniques des victimes sont accablants. C’est probablement un mélange de chlore et d’un organophosphoré, probablement également du sarin. Il n’y a aucun doute sur la nature chimique de cette attaque. Il est incontestable qu’il s’agit d’une attaque chimique. C’est quelque chose qui ressemble exactement à ce qu’on a vécu à de nombreuses reprises sur le théâtre syrien, il y a un an, en août 2013 également dans la banlieue de Damas. C’est une nouvelle violation des conventions internationales et un nouvel acte de barbarie de la part d’un régime qui mène une guerre d’annihilation et d’extermination contre sa population. »
M. Lepick accuse « le régime syrien » d’avoir lancé une attaque chimique. Mais où sont les preuves de son accusation ? Suite à l’attaque de Khan Cheikhoun, des enquêtes ont été demandées à l’ONU et le gouvernement syrien les a appelées de tous ses vœux. Résultat de ces enquêtes ? RAS (Rien à signaler).
Autre question : « Cela fait longtemps que l’arme chimique est utilisée, malgré les avertissements des occidentaux. Qu’en pensez-vous ? »
O.L. : « La véritable ligne rouge de ce conflit est l’utilisation répétée d’armes chimiques. Ce n’est pas du tout cette ligne rouge qu’on a mis face à Bachar al-Assad en lui disant qu’il essuierait des conséquences importantes s’il utilisait l’arme chimique. Puisqu’on le voit bien, à part quelques tirs de missiles sur une base abandonnée, il ne s’est rien passé. » [Idem.]
« Il ne s’est rien passé » : c’est-à-dire ?
Encore une question : « Emmanuel Macron et Donald Trump ont promis une réponse forte et commune. Est-ce une bonne chose ? »
O.L. : « Il semble que l’Élysée et Washington soient décidés à agir de manière importante. Si l’Occident ne décide pas de frappes contre les hiérarques du régime, contre Bachar El Assad, lui-même physiquement, des frappes sur des infrastructures syriennes ne serviront à rien. Il faut mettre une limite très forte. Je pense que viser les hiérarques du régime et Bachar al-Assad c’est la seule solution pour tenter de stopper cette escalade dans la barbarie. J’espère que cette attaque ne restera pas sans réponse. »
Ce merdeux, se souvient-il de ce qui s’est passé en Libye ? Le pays se trouve dorénavant plongé dans le chaos. Le peuple libyen se souviendra, lui, longtemps de la protection de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis et de leurs bombes lâchées, de jour comme de nuit, de nuit comme de jour, sur son pays, sur ses maisons… Il se souviendra longtemps du lynchage et de l’assassinat du Guide révolutionnaire Muammar Gaddhafi. Il se souviendra longtemps du désespoir produit par les bombes protectrices, de la torture et de l’esclavage réapparus après l’époque révolutionnaire (1969-2011), de la Mer Méditerranée transformée en une immense tombe.
Olivier Lepick, peut-il lancer un appel au meurtre dans les médias, sans que personne ne bronche ? Il lance un appel à la destruction physique d’un Président élu et réélu, Bachar El Assad, des membres d’un gouvernement légitime ! Et par deux fois. Donc, nulle ambiguïté. De quel pays, Olivier Lepick, est-il le porte-parole ? L’appel au meurtre, ne tombe-t-il pas sous le coup de la loi française ?
L’article 23 du Code pénal ne pourrait-il pas le concerner ?
« Seront punis comme complices d’une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l’auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d’effet
Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n’aura été suivie que d’une tentative de crime prévue à l’article 2 du code pénal. » [Répertoire législatif III, Paragraphe 1er : Provocation aux crimes et délits, Article 23 Modifié par Loi n°2004-575 du 21 juin 2004 art. 2 II (JORF (Journal Officiel de la République Française) 22 juin 2004).]
http://www.lexinter.net/lois/provocation_aux_crimes_et_delits.htm
Suite : IV. 116 – Après France Info, des appels aux meurtres sur RTL…
Françoise Petitdemange
11 avril 2018