Prenant les questions internationales sous l’angle de ce que médite de devenir la France impériale conduite par un Sarkozy, le Livre blanc rédigé en 2008 par la Commission désignée par celui-ci à cet effet se heurte immédiatement à un phénomène redoutable :
« La mondialisation transforme en profondeur les fondements mêmes du système international. La distribution de la puissance mondiale se modifie au bénéfice de l’Asie. » (page 13)
Avant de s’engager plus loin sur la question de l’Asie, le Livre blanc marque un temps d’arrêt pour bien signifier que tout n’est cependant pas perdu, puisque :
« Dans le même temps, des Etats importants, comme ceux qui sont issus de l’éclatement de l’Union soviétique, l’Afrique du Sud ou la Libye ont renoncé, selon les cas, à leur statut, à leurs armes et à leurs ambitions. » (page 21)
En est-on si sûr, en 2008 ?… tout au moins en ce qui concerne la Russie de Vladimir Poutine et la Libye de Muammar Gaddhafi ?… C’est ce qu’il reste à voir.
Troisième catégorie définie par le Livre blanc, les perdants…
« La mondialisation nourrit aussi des inégalités économiques et sociales flagrantes. Des régions entières demeurent à l’écart des bénéfices de la croissance mondiale et, au lieu de diminuer, les écarts se sont creusés entre les plus riches et les plus pauvres. Une telle situation, au moment où la diffusion de l’information rend ces inégalités plus visibles, est lourde de menaces pour la stabilité internationale. Elle peut engendrer révoltes et extrémismes. Une grande partie du continent africain, de l’Asie et même de l’Amérique latine est restée en marge des effets positifs de la mondialisation. »
Et ces gens-là sont potentiellement très dangereux, sauf à être dûment canalisés.
Exercer l’empire, c’est donc se mêler de toutes ces choses à coups de fusil, si nécessaire…
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Michel J. Cuny