(Documentaire sur la Libye d’A. Vitkine, diffusé sur France 3, le 9 avril 2015. Analyse.)
Devant l’UNESCO à Paris, 11 décembre 2007.
Ces femmes, acclameraient-elles Muammar Gaddhafi s’il était un dictateur ?…
Muammar Gaddhafi arrive au milieu d’un groupe de personnes. Puis il lève les bras, souriant, face à une salle bondée qui brandit des portraits de lui. Voix off : « Face à la multiplication des critiques, le susceptible dictateur riposte en organisant à l’UNESCO un meeting à sa gloire. » Le « susceptible dictateur » ne riposte rien du tout.
Quel(le) ignorant(e) parlera encore du « Président Kadhafi » ?
Muammar Gaddhafi évoque à l’Unesco la vieille scie utilisée, contre lui, depuis des décennies : « les droits de l’homme »… « Ils font de la surenchère sur les droits de l’homme. Les droits de l’homme ! Mais comment osent-ils ? Avant de parler des droits de l’homme dans vos pays, il faudrait encore que les immigrés bénéficient chez vous de ces droits ! » Même si cela ne plaît pas à tout le monde, il est applaudi. Muammar Gaddhafi a tout à fait raison de renvoyer la question sur les pays qui n’ont cessé d’accuser la Libye d’être un État terroriste. Les droits de l’homme dans un pays capitaliste, c’est quoi ? Le droit de l’exploitation de l’être humain par l’être humain : le droit, pour les propriétaires de moyens de production et d’échange, d’exploiter les personnes qui ne peuvent vivre que de leur travail…
Ahmed Gaddhaf El Dam (conseiller de Muammar Gaddhafi) : « Nous n’avions prévenu personne de cette initiative. Et je peux vous dire que les Français qui organisaient la visite ont été très vexés par le discours de Frère Muammar. » Donc, ce sont des Français – et non le « susceptible dictateur » – qui ont organisé la visite à l’UNESCO. Sauf à être de mauvaise foi… Muammar Gaddhafi, n’avait-il pas raison de renvoyer, sur ceux et celles qui le critiquent, le non respect des droits de l’homme à l’égard des immigrés vivant en France ?
Suite : 17. Après la secrétaire d’Etat, le ministre…
Françoise Petitdemange