Impérialisme

L’année même du déclenchement de la guerre en Libye (2011), T. Deltombe, M. Domergue, J. Tatsitsa publiaient l’ouvrage Kamerun ! – Une guerre cachée aux origines de la Françafrique. Voici ce que nous y lisons : « La France, nul ne l’ignore, n’a pas quitté l’Afrique en octroyant l’indépendance à ses anciennes colonies. Elle est partie pour mieux rester. Pour rester cachée derrière des régimes qu’elle a elle-même installés, formés et consolidés, et qu’elle s’est arrangée à contrôler et à maintenir en place sur la longue durée. » (Page 14)
Or, dès 1973, le capitaine Jean-Marie Nassip, étudiant L’évolution de l’assistance militaire technique en Afrique d’expression française au sud du Sahara et à Madagascar de 1960 à 1973, pour le compte du CMDOM (Centre militaire d’information et de documentation sur l’outre-mer), avait écrit ceci : « Formées de personnels transférés de l’armée française, organisées sur le modèle de cette dernière et équipées de matériels cédés par la France, les armées des jeunes Etats indépendants constituent, au début, les seuls « outils » structurés à la disposition des gouvernants. Héritières en quelque sorte des Forces Françaises outre-mer, elles en adoptent aussi une partie des missions traditionnelles, tout particulièrement préserver l’ordre politique et social (issu de l’indépendance) et être prêtes à faire face à la subversion et, éventuellement, à l’opposition politique. » (Page 15)
La structure de base était donnée : aux Africaines et Africains de la francophonie de s’y plier.

Suite : L’Afrique pillée, colonisée, martyrisée

Michel J. Cuny – Françoise Petitdemange