Depuis la fin août 1987, donc, Michel et moi habitions dans notre petit paradis de la Drôme. Le mot “habiter” n’est pas tout à fait réel. Car, de ce pied-à-terre, nous prenions notre envol vers les départements voisins : la Loire, l’Isère, le Rhône, mais aussi, bien sûr, retour à la Drôme.
Nous avions découvert la possibilité de présenter nos livres dans les bibliothèques des CDI (Centres de Documentation et d’Information), des C-IE (Comités Inter-Entreprises), des CE (Comités d’Entreprise), des CDDP (Centres Départementaux de Documentation Pédagogique), et puis, bien sûr, dans les bibliothèques et médiathèques municipales et départementales, dans les bibliothèques universitaires, aussi.
Entre deux bibliothèques, nous continuions à prendre contact avec des personnes privées dont les noms, prénoms, adresses nous avaient été donné(e)s, parfois des années auparavant… mais le temps d’arriver dans la Drôme…
Qui nous avait donné ce nom et cette adresse ? Nous ne savons plus. Toujours est-il que, à l’issue de mon appel téléphonique, il m’avait donné rendez-vous l’après-midi du mardi 1er mars 1988 à son cabinet d’avocat à Valence. Ah la la… un avocat ! Cela renvoyait à notre expérience première et dernière du procès que nous avions dû intenter, en dernier recours, contre l’imprimeur vosgien : procès que nous venions de perdre… bizarrement.
Maître Pierre Vaschalde me reçut dans son cabinet. Lorsque je lui présentai les romans qui étaient en notre possession parce que nous avions pu les rééditer : “Une femme très ordinaire” et “Les samedis de mai” de Michel, puis notre ouvrage “Le Feu sous la Cendre – Enquête sur les silences obtenus par l’enseignement et la psychiatrie”, cet homme à l’allure débonnaire, outre qu’il décida d’acquérir un exemplaire de chaque roman et deux exemplaires de notre Opus de 660 pages, me demanda quel chemin nous avions parcouru pour être écrivain et écrivaine professionnel(le) et indépendant(e).
Notre chemin que j’avais tracé à grandes lignes, de peur de lui prendre trop de temps, avait conduit mon interlocuteur à relater son parcours d’avocat plutôt atypique : « J’ai travaillé, pendant une trentaine d’années, dans une imprimerie. Salarié moi-même, j’ai pu voir les problèmes qui se posaient à l’ensemble des salariés : j’ai été délégué syndical CGT et, en tant que tel, j’ai eu à défendre certains salariés. Et puis, je suis devenu président du Conseil des Prud’hommes de Valence. Du coup, j’ai repris des cours pour devenir avocat. » Cet homme d’âge mûr, qui était né en 1936, était parvenu à plaider dans les tribunaux.

(né à Valence le 28 février 1936 – mort à Valence le 17 juillet 2022)
© Famille Vaschalde
Comprenant l’attention qu’il portait à notre travail et à notre démarche, je relatai, en quelques phrases, notre déconvenue au moment où les quelque 200 premiers exemplaires de notre ouvrage “Le Feu sous la Cendre”, arrivés par camion de l’imprimerie d’Épinal à Lyon, nous avions eu la terrible surprise de découvrir la reliure défaillante de la plupart de ces exemplaires et notre recours malheureux à la justice de Lyon.
Il comprit de suite que nous n’avions pas eu affaire à un avocat très compétent en la matière. Comme il avait travaillé dans une imprimerie suffisamment longtemps (31 ans) pour analyser les problèmes inhérents à ce métier, il était devenu spécialiste de la défense des auteurs qui ne manquaient pas, à un moment ou à un autre, de rencontrer des problèmes avec les imprimeurs de leurs livres. « Souvent, ils ne peuvent pas payer mes honoraires, alors ils me laissent des exemplaires de leurs livres. »
Nul doute que si nous avions pu rencontrer cet avocat avant de nous lancer dans un procès, et lui soumettre nos documents, il nous aurait défendu avec succès. Il y a des contre-temps, dans les biographies, qui s’avèrent douloureux.
À la fin de notre entretien, il m’avait dit : « Il faudrait que j’écrive un livre pour raconter tout ça. Mais je n’ai pas le temps, et puis je ne suis pas sûr de pouvoir écrire. Le plus difficile est sans doute de dépasser le problème de la page blanche : il faudrait que je m’y mette. »
De retour à Romans, je m’étais mise à rédiger une sorte de synopsis pour son livre. D’ailleurs, c’était plutôt des questions que je lui posais en prenant sa biographie de façon chronologique. J’espérais, à partir de ses réponses, l’amener à faire les liens entre tel et tel événement de sa vie et des différentes époques traversées. Je lui avais envoyé le dossier.
Et puis, un jour, il nous avait retéléphoné. Il m’avait dit : « J’ai bien reçu votre lettre. Vous avez fait là un gros travail. Je vais essayer de m’y mettre. » Je lui avais répondu : « N’hésitez pas à écrire. Lors des relectures, si vous souhaitez supprimer ou ajouter quelques éléments, c’est possible. De toute façon, vous avez le contrôle du texte tant qu’il n’est pas imprimé. »
Et puis, et puis, et puis… j’ai appris que Maître Vaschalde était touché par la maladie. J’avais tenté de reprendre contact : son épouse Irène avait répondu aimablement. Mais je n’ai plus osé lui téléphoner. J’attendais qu’il fasse signe. Mais il ne s’est plus manifesté. Ce n’est qu’en ce mois de mai 2025 que j’ai appris que Me Pierre Vaschalde était décédé, à l’âge de 86 ans, le dimanche 17 juillet 2022. Je ne sais s’il a eu le temps et la force de réaliser son projet.
Françoise Petitdemange – Michel J. Cuny
30 mai 2025
Bonjour Cher Ami M. Petitdemange,
Si vous vous souveniez, en 2019, sur ma demande vous m’aviez transmis des documents sur l’assassinat de ma Fille Feue Aicha Chlih en Libye en juin 2011. Je vous en suis reconnaissant, surtout, je reçois vos publications.
C’est toute l’Europe qui est cestainement à refaire, vu les articles consacrée par sa Convention de la Sour de Strasbourg : Je vien de receboir son arrêt, c’est un vrai outrahe pour la mémoire de ma fille, pour l’avocat et pour moi-même.
Si vous auriez du temps à me consacré, m’autorisez-vous à vous transmettre complexe dossier aui a mi dans l’ambarras les juridictions canadiennes.
Même si vous ne répondiez pas, pas de pb JE NE PRENDS PAS DE RIGUEUR.
Merci
Abdellatif CHLIH
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