1. Notre arrivée dans la Drôme

Après avoir quitté La Tronche et le studio qui donnait, côté façade de la maison, sur la rue où passaient beaucoup de camions à destination des Alpes, et, côté arrière, sur un carré d’herbe, Michel et moi avions traversé, à bord de notre Mini, des champs peuplés de noyers.

Par cet après-midi finissant sous un soleil couronnant la fin du mois d’août de l’année 1987, notre petite voiture une fois garée à l’abri de quelque contravention, nous pouvions poser le pied à Valence. Comme souvent, quand nous arrivions en terrain inconnu, nous prîmes contact avec la nouvelle localité en nous installant avec nos livres de lecture dans un café.

Au bout d’un certain temps, Michel me dit : « Il faudrait tout de même songer à trouver un lieu pour dormir. » Parti à la recherche d’une cabine téléphonique, il ne fit qu’un aller-retour : le temps de réserver une chambre d’hôtel pour la nuit à venir et il réapparut pour me rassurer… nous ne dormirions pas encore cette fois-ci sous les ponts.

Plongé(e) de nouveau dans nos lectures, Michel m’annonça : « Nous ne pouvons vivre indéfiniment à l’hôtel. Le mieux serait d’avoir un pied-à-terre par ici. » Le voici reparti en éclaireur dans les rues de la ville. Lorsqu’il revint, il avait à la main un petit journal. C’était « Le 26 ». Eh bien oui, nous étions dans le département 26, dans la Drôme.

Peu enclin(e) à vivre dans une grande ville, en épluchant côte à côte les petites annonces du petit journal déployé devant nous sur la table du café, nous avons découvert la mise en location d’un studio à Romans-sur-Isère, soit à quelque vingt kilomètres de Valence. L’annonce décrivait succinctement le studio avec « vue sur un petit parc ». Michel me prévint : « En ce qui concerne “la vue sur le petit parc”, il ne faut pas trop rêver. »

En effet, lors de nos pérégrinations précédentes, la réservation d’une chambre d’hôtel « avec vue sur un parc » nous avait laissé(e) tous deux quelque peu pantois(e). Rendu(e) sur place, nous avions levé le store pour découvrir la vue sur un petit dégagement extérieur où étaient entreposées… les poubelles de l’établissement. Certes, nous n’étions pas les seul(e)s à avoir ce panorama sous la fenêtre, mais tout de même… la vue n’était pas celle prévue. Depuis cette histoire, nous étions forcément un peu méfiant(e) quant aux « belles vues » promises…

Michel repartit vers la cabine pour téléphoner au propriétaire du « Petit appartement avec vue sur un parc ». Au retour du bref entretien téléphonique, il m’annonça qu’il y avait bien la vue sur un petit parc. Il fallait voir… Nous voici en route pour une visite. Nous avons vu.
Le lendemain, nous prenions possession des lieux. Du studio à louer, il y avait effectivement vue imprenable sur un petit parc agréable. Nous pensions y rester quatre mois…

Dans nos archives, le « Contrat de location de six ans », daté du 27 août 1987, porte les mentions « Lu et approuvé » par le bailleur, d’une part, et par le preneur et la preneuse, d’autre part : nous-mêmes, en personne.

Le petit appartement avec une vraie vue sur un parc, situé au premier étage d’une petite résidence au nom étoilé, « Le Galaxie », nous a servi, pendant des années et même des décennies, de pied-à-terre. C’est de ce petit point minuscule que nous partions pour de grandes et longues équipées à travers toute la France.

2. …Retour à la salle des pas perdus. Allions-nous gagner « la guerre » ?

Françoise PetitdemangeMichel J. Cuny
19 mai 2025


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