4 – Nicolas Sarkozy : un héros méconnu

4 – Nicolas Sarkozy : un héros méconnu

(suite)

Gilles Bouleau recevait l’ancien président de la république,
le 22 mars 2018, au 20 heures, sur TF1
https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/20-heures-22-mars-2018.html

Lors de son entretien avec le journaliste Gilles Bouleau, Nicolas Sarkozy dit :
« J’ai été le seul chef de l’État qui a reçu les opposants de Kadhafi, qui s’est battu à l’ONU pour que nous ayons un mandat pour que ce dictateur parmi les plus sanglants qu’ait connus le XXème siècle, ne puisse plus continuer à imposer la terreur à son peuple »

[Son premier mérite, selon lui… « J’ai été le seul chef de l’État qui a reçu les opposants de Kadhafi ». Or, Muammar Gaddhafi connaissait ces opposants : c’étaient des exilés libyens venus de la CIA, des prisonniers sortis du camp de torture états-unien de Guantánamo, des anciens combattants revenus de l’Afghanistan… Il savait que ces opposants étaient dangereux pour la Libye et le peuple libyen et, même, pour l’Europe et le monde.

Son deuxième mérite, toujours selon lui… « J’ai été le seul chef de l’État » « qui s’est battu à l’ONU pour que nous ayons un mandat ». Alain Juppé, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, qui a remplacé Bernard Kouchner à cette fonction en février 2011, s’étant fait doubler, sur son aile droite, par un sioniste sans mandat d’aucune sorte qui poussait le président français à la guerre – le haineux Bernard-Henri Lévy – s’est précipité au siège de l’ONU pour réclamer une intervention…

Le mandat de l’ONU a été largement outrepassé puisque, sous le prétexte de bombardements du peuple libyen par les avions de « Kadhafi », l’interdiction onusienne, faite aux avions libyens de voler dans leur propre zone aérienne, a été utilisée pour détruire tous les avions libyens au sol et s’est transformée en guerre contre l’État des masses, l’armée et la police du peuple, le peuple lui-même, et le Guide révolutionnaire.

Et que sont devenus cet État souverain, et le peuple libyen que monsieur Sarkozy prétendait défendre ? Et qu’ont organisé les opposants, qui ont pris le pouvoir par un coup d’État, au nombre desquels se trouvait Mustapha Abdeljalil devenu soudainement l’ami de Nicolas Sarkozy après avoir été son pire ennemi dans l’affaire des infirmières bulgares et du médecin dit palestinien ? Et qu’a fait, que fait l’ONU à l’égard des États occidentalo-golfico-sionistes qui ont détruit la Libye et renversé l’État souverain ? Et qu’a fait, que fait l’ONU à l’égard de celui qui a donné l’ordre d’assassiner le Guide libyen et à l’égard du peuple libyen et d’autres peuples africains exposés à l’esclavage, à la torture, qui continuent à mourir en Libye et dans la Méditerranée ?

Ah ! Les droits de l’homme…

Pour justifier son ingérence, dans les affaires intérieures de l’État souverain qu’était l’État des masses, et sa participation au coup d’État contre l’État légal, suivies de sa guerre contre la Libye et la population civile et militaire, et de l’assassinat du Guide qui correspond à l’assassinat d’un chef d’État, Nicolas Sakozy clame qu’il a reçu les opposants et qu’il a fait bombarder la Libye… « pour que ce dictateur parmi les plus sanglants qu’ait connus le XXème siècle, ne puisse plus continuer à imposer la terreur à son peuple ».

Muammar Gaddafi, un… « dictateur » ? Jamais peuple n’a bénéficié autant d’une révolution en plein développement que le peuple libyen : conditions de vie, d’études, de travail… financement conséquent des études des Libyen(ne)s dans les pays étrangers… En 42 années – ce qui est peu de temps à l’échelle d’un pays – de grands projets ont été réalisés : construction de la GRA (Grande Rivière Artificielle) (1983-2011) ; achat du premier satellite panafricain de communication pour la Libye et pour tout le continent (21 décembre 2007) ; création d’une flotte aérienne Afriqiyah permettant aux Africain(e)s de se déplacer à bas coût tout en ayant la sécurité ; construction d’infrastructures en Libye mais aussi dans toute l’Afrique (écoles, universités, bibliothèques, routes, hôtels)…

D’autres grands projets étaient à l’étude : accès à l’eau potable pour tous les peuples africains ; développement de l’agriculture pour acquérir l’indépendance alimentaire ; développement de l’industrie… En plus du fait que le peuple libyen était maître de son destin, il s’agissait d’aider les autres peuples africains à le devenir : d’où les aides multiples apportées, à travers des investissements libyens dans les infrastructures de leurs pays, aux peuples égyptien, palestinien, malien, burkinabé, etc. La Charte de l’UA (Union Africaine), c’était la mise par écrit d’institutions révolutionnaires qui étaient en cours de réalisation en 2011.

En 2011, de quoi se mêlait le président français ? Le peuple libyen n’avait rien demandé, ni à lui, Sarkozy, ni à personne.

Quant à « la terreur », que « Kadhafi » a imposée au « peuple » libyen, elle n’aurait jamais été que dans l’imagination des ennemis du Guide révolutionnaire, du peuple libyen et de l’État des masses. Par contre, la « terreur », causée par des dizaines de milliers de bombes larguées par les armées des États occidentalo-golfico-sionistes, puis par l’OTAN, sur l’armée et la police du peuple, et sur la population civile, a été bien réelle durant sept mois, de jour comme de nuit,…

Qu’en est-il de la Libye, sept ans après la guerre civilo-coloniale de 2011 ? Partition. Chaos total. Trois assemblées et deux gouvernements qui s’affrontent, sans réelles perspectives d’avenir.]

« Mais, monsieur Sarkozy,
vous aviez aussi été le premier président français, en 34 ans,
à recevoir le dictateur Kadhafi »

Le journaliste, pour tempérer un peu la vantardise de son invité :
« Mais, monsieur Sarkozy, vous aviez aussi été le premier président français, en 34 ans, à recevoir le dictateur Kadhafi à Paris, à l’Élysée ? »
[En décembre 2007, Muammar Gaddhafi n’était pas le seul hôte de la France. Il était accompagné d’une délégation libyenne. Et donc, ceux et celles qui ont vociféré contre la venue de Muammar Gaddhafi à Paris, ont insulté le peuple libyen représenté par son Guide révolutionnaire et sa délégation.]


« les 6 infirmières bulgares et le médecin palestinien
sont des Français »

N. Sarkozy :
« Permettez-moi (Journaliste : en 2007.) Monsieur Bouleau… Il faut être précis. Le jour de mon élection, le 6 mai 2007, je dis : Ingrid Betancourt, le soldat Shalit, les six infirmières bulgares et le médecin palestinien sont des Français et la France, pays des droits de l’homme, se battra pour leur liberté. Ces infirmières et ce médecin ont été torturés, violés, battus pendant 8 ans par ce dictateur infâme. J’ai négocié leur libération, elles ont été libérées par la France – c’est l’honneur de la France –, et c’est à la suite de leur libération que monsieur Kadhafi est revenu. »
[Sait-il ce qu’il dit, cet ex-président ? « les six infirmières bulgares et le médecin palestinien sont des Français. » Comment ça ? Des agents au service de la France ?

L’honneur de la France : parlons-en.

En 1982, la France doit faire face à une maladie incurable à l’époque : le sida. Très rapidement, le personnel médical comprend que les lots de sang contaminés non chauffés sont dangereux pour les patient(e)s. D’ailleurs, il y aura des centaines de morts, en France et dans d’autres pays… Quelques années plus tard, l’Institut Mérieux de Lyon étant accusé par les victimes et les familles des victimes d’empoisonnement, Alain Mérieux devait déclarer :
« Nous aurions eu, en âme et conscience, ce doute, à la période incriminée, nous n’aurions pas commercialisé ces produits. » [FP, La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011), Éditions Paroles Vives 2014, page 409.]

À l’écoute de tels propos, le docteur Jacques Leibowitch, spécialiste du sida et de son traitement, ne peut retenir sa colère :
« On le sait en 82. Il y a assez d’informations qui circulent pour que quiconque est responsable médicalement, déontologiquement, pharmaceutiquement, ne peut pas ignorer que les lots pas chauffés sont probablement plus dangereux (probablement suffit !). Voilà ! Donc, c’est impossible qu’il [le patron de l’Institut Mérieux] ne sache pas. Si le mec, il n’est pas au courant et qu’il en fabrique, c’est qu’il lit Spirou Magazine au lieu de lire ses livres obligatoires. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise… Évidemment que ce n’est pas marqué dans Marie-Claire. Voilà la réponse. » [Idem, page 409.] La vente de poches de sang contaminé non chauffé aux hôpitaux français n’a été interdite qu’en novembre 1985.

Mais il restait encore des lots. Comment s’en débarrasser ?… Les médias mainstream ont lancé une campagne de stigmatisation des mœurs de l’Afrique, touchée elle aussi par le sida… Le gouvernement français, dont le Premier ministre était Laurent Fabius (17 juillet 1984-20 mars 1986), avait laissé l’Institut Mérieux vendre, en toute connaissance de cause, des milliers de poches de sang contaminé non chauffé à la Libye, à la Tunisie, à la Grèce, à l’Irak, à l’Argentine, au Portugal… officiellement jusqu’en février 1986.

La GJALPS (Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste) attaquera l’Institut Mérieux en justice. Le premier procès aurait lieu en 1995 ; celui en Appel en 2002… L’avocate, Me Valérie Contri, chargée par « la société libyenne d’importation du sang », de la défense de l’État libyen, dira :
« L’Institut Mérieux a commis l’ensemble de ses actes fautifs dans un but évident, dans un but mercantile, le but : écouler les stocks, les vendre jusqu’à la dernière goutte. » [Idem, page 405.] Mais sa plaidoirie n’intéressera… personne !

En 1999, soit quelque quatorze années après l’hécatombe en France, les victimes, notamment parmi les hémophiles, et leurs familles attendront les résultats d’un procès qui traînait en longueur. Edmond Hervé, secrétaire d’État à la Santé, sera dispensé de peine, Georgina Dufoix, qui, de Secrétaire d’État à la Famille (1981-1984), était devenue ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale et porte-parole du gouvernement (1984-1986), et Laurent Fabius, Premier ministre, seront relaxé(e)s, le 9 mars 1999, par la CJR (Cour de Justice de la République), du délit d’« atteinte involontaire à la vie ». [Idem, page 362.]

Michel Garretta, patron du CTS (Centre National de Transfusion Sanguine) écopera, quant à lui, de quatre années de prison ferme et d’une amende de 500.000 francs. C’est justement, de 1999 à 2007, que, dans l’État des masses libyen, 460 enfants sont touchés par le VIH (Virus d’Immunodéficience Humaine) : plus de 50 vont mourir à l’hôpital pédiatrique de Benghazi et 19 mères seront contaminées. Des soupçons planent sur six infirmières et un médecin aux comportements plus qu’étranges.

Le mis en examen, monsieur Sarkozy, n’en démord pas, lui. Il continue à affirmer sans preuve : « Ces infirmières et ce médecin ont été torturés, violés, battus pendant 8 ans »… Tout ça par un seul homme ! Si ces actes ont été réellement commis, alors comment Nicolas Sarkozy a-t-il pu recevoir, à l’Élysée et au nom de la France, « ce dictateur infâme » ?]

Suite : 5 – Monsieur Sarkozy : un homme honnête et un ex-président désintéressé

Françoise Petitdemange
29 mars 2018


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